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Bulletin Numismatique n°257 18 Dans la future Live Auction du 2 décembre 2025 (brm_1059718) vous pourrez découvrir un très rare solidus de Théodose II de l’atelier de Constantinople (CONOB pour CON = Constantinopolis et OB = Obryzium), or pur (en fait 98 % d’or) ou 72 en lettres grecques pour 72 solidi afin d’indiquer la taille à la livre romaine de 324,72 g (Lafaurie/ Carcassone) soit 4,51 g pour un solidus. Cette émission se présente sans lettre d’officine à la fin de la légende de revers. Mais ce qui est le plus remarquable et repérable immédiatement pour cette pièce est le buste. Nous vous invitons à en découvrir pour le droit et le revers tous les détails et les subtilités. Si le buste casqué et armé vu de trois quarts de face va devenir le buste « standard » au cours du Ve siècle, le buste casqué, diadémé, cuirassé avec le pan de paludamentum attaché par une fibule au-dessus du buste cuirassé à droite est beaucoup plus rare. Accompagné ici d’un bouclier oblong ou ovale (clipeus) décoré d’un cavalier galopant à droite, terrassant un ennemi placé sous son cheval, il est encore moins courant. Il entre dans la catégorie des bustes diadémés, classifiés par le docteur Bastien Le buste monétaire des empereurs romains, NR XIX, 3 vol., Wetteren, 1992-1994, vol. II p. 474 note 3 et 708 (codes : D’7) vol III, pl. 221/3, (Paris). Le buste cuirassé, richement décoré, semble être pourvu d’une « lorica squamata », cuirasse formée d’écailles superposées. Le diadème posé directement sur le casque est perlé et terminé par des rubans bifides de type 3, perlés et bouletés à leurs extrémités. Le buste est juvénile, imberbe avec une chevelure en mèches arrangées sur le front et ondulées tombant sur la nuque qui déborde du casque. La légende, au demeurant classique, est composée au droit de dix-sept lettres, huit à gauche D N THEODO et neuf à droite SIVS P F AVG donnant une sorte d’équilibre au buste malgré le bouclier et une haste, pointe en l’air, placée à l’avant du buste. Au revers, la légende, classique aussi, est répartie sur trois registres avec GLORIA soit six lettres à gauche, REI, trois lettres au-dessus du sujet et huit lettres à droite avec PVBLICAE. Rome à gauche et Constantinople à droite, identifiable grâce à son pied posé sur une proue de navire placée à gauche, soutiennent toutes deux un bouclier ovale perlé qui n’est pas fermé, soutenu sur les genoux des deux entités qui le maintiennent chacune par leur main gauche placée au-dessus de celui-ci. La légende intérieure des vota, VOT/ XV/ MVL/ XX, étriquée dans l’ovale avec le V et le T qui semblent jaillir à l’extérieur du bouclier, de même que le dernier X de XX. Voilà le genre de travail auquel nous pouvons nous livrer afin d’aborder tous les aspects iconographiques et descriptifs de la monnaie. THÉODOSE II (10/01/402-28/07/450) Flavius Theodosius T héodose II, né en 401, est proclamé auguste en 402 à 9 mois. Après la mort de son père Arcadius en 408, les deux chancelleries de Ravenne et de Constantinople sont en froid. Honorius souhaiterait réunifier l’Empire. À sa mort le 15 août 423, Jean, secrétaire de l’Empereur défunt et nouvel auguste, fait frapper une très petite série de solidi au nom de Théodose II jusqu’au 20 novembre, date à laquelle il est considéré comme un usurpateur. Jean sera finalement capturé début 425 à Ravenne, mutilé, puis exécuté. Théodose II installera son cousin Valentinien III comme auguste à Ravenne. Théodose règne pendant quarante-huit ans sur les destinées de l’Orient et meurt lors d’un accident de chasse. Solidus, Constantinople, 416 (Or, 4,40 g, Ø 20 mm, 6h ± 980 ‰ d’or) taille 1/72 L., poids théorique : 4,51 g (4 scrupules ou 24 siliques), 7.200 nummi A/ D N THEODO-SIVS P F AVG « Dominus Noster Theodosius Pius Felix Augustus », (Notre seigneur Théodose pieux heureux auguste). Buste casqué, diadémé, drapé et cuirassé de Théodose II à droite vu de trois quarts en avant, tenant une lance de la main droite et un bouclier de la main gauche. R/ GLORIA - REI - PVBLICAE/ VOT/ XV/ MVL/ XX/ *|-// CONOB « Gloria Reipublicæ/ Votis quindecennalibus/ Multis vicennalibus » (La gloire du bien public/ Vœux pour le quinzième anniversaire de règne et plus pour les vingt à venir). Rome et Constantinople assises de face sur une banquette, tenant ensemble un bouclier inscrit. RIC X/ 254, 207 – Hahn, MIRB 5 – Depeyrot, Moneta 5/ 248, 61-1, pl. 25 (22 ex.) – Grierson, LRC 346 – RCV 5/ 21139 (2000$) Pierre Bastien, Monnaie et Donativa au Bas-Empire, NR XVII, Wetteren, 1988, p. 108, note 1, Théodose célèbre : « ses vota X à partir du 10 janvier 411, ses vota XV en 416 et ses vota XX en 421 ». Dans la base Acsearch, seuls trois exemplaires sont recensés : deux passés chez MDC, vente 4, n° 149 en 2018 et vente 11, n° 412 en 2023, un troisième exemplaire provient de la vente 8 NGSA (Genève), n° 194 en 2014, provenant précédemment de la vente 5 NGSA, n° 326 en 2008 et elle-même venant de la vente M&M Basel 35, n° 193 en 1967. Quand à G. Depeyrot Moneta 40, p. 97, n° 61/1, il signale 22 exemplaires dans son inventaire dont neuf exemplaires conservés dans des musées dont celui du British Museum (Moneta 5, p. 249, n° 61/1, pl. 25), mais aussi Bruxelles, Léningrad, Lyon, New York, Oxford, Paris Vienne ou Washington. Ce type très rare se rencontre aussi dans de prestigieuses collections comme : Ponton d’Amécourt (Rollin & Feuardent, 25 avril 1887, n° 835 ; Montagu (Rollin et FeauTHÉODOSE II : UN SOLIDUS QUI CASQUE !

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