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Bulletin Numismatique n°257 11 LE COIN DU LIBRAIRE, NUMISMATIQUE BYZANTINE LES CLÉS POUR BIEN DÉBUTER déposition de Romulus Augustule, on peut alors imaginer que c’est chose accomplie. En fait, les deux destins divergent à partir de ce moment-là. Et tous les efforts qui seront entrepris ensuite, tant sur le plan politique que sur le plan religieux, restent un échec, de la reconquête de Justinien Ier au Grand schisme (1054) en passant par les tentatives d’union et de réunion. Aussi prégnante que la chute de Constantinople en 1453 sous les coups des Turcs de Memhet II fut celle provoquée par la prise de Constantinople par les Croisés en 1204, la déposition de l’empereur byzantin et la création éphémère d’un Empire latin d’Orient (1204-1261) avec les pillages et les massacres qui l’ont accompagnée. L’ouvrage s’ouvre sur les bases (p. 13-35) organisées autour d’un très beau préambule (p. 13-14). Il a été précédé en guise d’introduction, par la table des matières, encore une fois très importante et à marquer afin de pouvoir y revenir et s’y ressourcer (p. 4-7). L’ouvrage débute par une déclaration d’amour aux monnaies byzantines en guise d’introduction (p.9), suivie d’une lettre aux lecteurs du volume 1 : oui, celui consacré aux monnaies romaines que nous avons déjà évoqué (p. 11-12) qui débouche sur le préambule déjà évoqué plus haut, accompagné par une définition de ce qu’est le monnayage byzantin (p. 15-18), mais aussi ce qu’il n’est pas. Complété par l’art du collectionneur (p. 19-23), ce passage pourrait s’adresser à n’importe quel collectionneur pour n’importe quelle collection ou période, complété des sempiternels états de conservation et des règles à respecter. Prenez le temps de lire ces quelques pages et demandez-vous pourquoi et pour qui vous collectionnez. En répondant à ces deux questions simples, vous pourrez ainsi dégager une ligne directrice et une philosophie de collection et parfaire les dictons « connais-toi toi-même » et « je sais que je ne sais pas ». Avec les spécificités de la collection byzantine, l’auteur nous fait pénétrer complètement dans l’ouvrage (p. 23-30), avec en complément un lexique, sommaire, mais nécessaire (p. 3134). Les choses sérieuses débutent avec la deuxième partie (p. 35-58) avec l’ensemble des systèmes monétaires, pouvoirs et iconographies. Tour à tour, Cédric pénètre les arcanes d’une histoire byzantine, complexe et tourmentée résumée comme il l’indique, en moins de 1000 mots, schématique, mais combien utile (p. 35-38). Il revient ensuite sur la place tenue par l’or dans ce système et le rayonnement de cet empire jusqu’à son effondrement ruiné par les guerres, les famines, les épidémies, les guerres civiles et les conflits interrégionaux. Il explicite les différents systèmes monétaires qui ont rythmé la vie de l’Empire (p. 35-49). Nous invitons le lecteur à revenir souvent sur ce chapitre fondamental. Il aborde ensuite le rôle politique et religieux de la monnaie au travers du « trône et l’auréole ! Métamorphoses du pouvoir impérial à Byzance », p. 51-55). Cet ensemble est complété par les métaux plutôt que les « matériaux » utilisés sur les monnaies byzantines (p. 57-58). Une troisième grande partie débute avec la typologie des monnaies byzantines (p. 59-95) où l’auteur étudie les différents dénominations par métaux, en débutant par l’or, le bronze, puis l’argent et ses avatars avant de conclure sur les monnayages anonymes. Ce chapitre est parfois un peu confus avec des allers-retours monétaires et métalliques. Une quatrième partie est consacrée aux analyses techniques du monnayage (p. 97-133) où sont abordés successivement ce qui a trait à l’atelier monétaire (p. 97-102), la fabrication des espèces (p. 103-111), avant d’approfondir les aspects iconographiques du monnayage. Nous découvrons l’importance du portrait impérial avec ses nombreux attributs (p. 111-116) puis la place des personnages sur la monnaie, à distinguer de la présence divine, puis une comparaison des deux (p. 117118). Une place importante est tenue par le vêtement, son aspect sacralisé et les différents attributs qui l’accompagnent (p. 119-121). Un sixième point de cette très importante partie est réservé à la lecture et la compréhension des monnaies byzantines qui, du latin au départ passent au grec progressivement (p. 123-132). Les deux dernières parties sont plus techniques (p. 135-155 et 157-182) mais seront très utiles au lecteur et à celui qui découvre la monnaie byzantine avec des tables de correspondance entre les années de règne des empereurs et les indictions. Ces cycles de 15 ans, au rythme annuel entre le 1er septembre et le 31 août de l’année suivante qui n’est pas sans rappeler l’année égyptienne, ont été créés par Constantin pour des raisons fiscales, appliquées entre les règnes de Justinien Ier et de Constant II (p. 135-137 et 139141). La valeur de la monnaie byzantine et son pouvoir d’achat seront très utiles au lecteur et le laisseront imaginer ce que permettait d’acheter un solidus ou un follis (p. 143-144). Après cet aparté, l’auteur revient sur les limites de cet Empire byzantin, un point déjà abordé en début d’ouvrage, mais qui se trouve là, un peu perdu entre « la poire et le fromage », et cependant si utile à la compréhension du monde byzantin (p. 145-147). L’auteur ne pouvait pas refermer ce vaste tour d’horizon sans envisager l’ensemble des monnayages périphériques du monde byzantin qui se fondent avec lui ou s’en inspirent, le copient ou au contraire le rejettent comme le monde arabo-musulman (p. 149-153). Les annexes (p. 157-185) contiennent une chronologie qui sera très utile pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec l’histoire de Byzance (p. 157-172), complétée par une liste des souverains byzantins (p. 173-178). L’ouvrage se referme sur une carte des ateliers (p. 178) avec une liste de ces derniers (p. 179). Les ultimes pages de l’ouvrage sont constituées par des listes d’abréviations de chiffres et de légendes transcrites ou traduites (p. 180-182). Avant la bibliographie, sommaire (p. 187-188), et une liste de sites informatiques très utiles à consulter (p. 188), aux pages 183-185, l’auteur nous livre en guise de conclusion : « L’héritage byzantin, éclat d’or et de génie » et nous invite à poursuivre la quête et pourquoi pas à débuter une collection de monnaies byzantines. Une table des 155 monnaies illustrées dans l’ouvrage (p. 189191) et un index simplifié (p. 192-193) referment l’ouvrage. En guise de conclusion pour clore ce compte-rendu : n’attendez pas pour vous procurer cet ouvrage enrichissant, une invitation au voyage et à collectionner. Laurent SCHMITT (ADR 007)

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