Bulletin Numismatique n°256 31 UN MILLÉSIME 1923 ? S’il existe vraiment, ce serait un ovni encore plus surprenant que les millésimes 1915 ou 1916. Il n’est d’ailleurs cité ici que pour mémoire car aucune vérification n’a pu être faite. On sait seulement que deux pièces à ce millésime ont été proposées en 2018 dans une vente aux enchères sur internet, par une maison réputée (6). Si la photographie du lot ne permet pas de visualiser ces pièces, le descriptif mentionne bien, 2x 1923… À suivre donc au cas où elles reviendraient dans le circuit des ventes… Si elles existent réellement. LES PIÈCES MILLÉSIMÉES 1916 OBJETS DE CET ARTICLE Les pièces qui sont l’objet de cet article sont donc des 20 francs Marianne Coq millésimées 1916. Elles figuraient dans la catégorie « bijoux » de l’épais catalogue de vente aux enchères d’une maison parisienne (10). Décrites comme « monnaies montées en pendentifs », elles comportaient effectivement un minuscule anneau soudé sur la tranche, au-dessus de la tête du coq. Pour la petite histoire, le même catalogue proposait deux autres exemplaires de 20 francs Marianne Coq montées en pendentifs mais avec cette fois un millésime 1912. Malgré la bonne volonté du Commissaire Priseur, le vendeur n’a pas répondu aux demandes de renseignements complémentaires, notamment en ce qui concerne l’origine des pièces. La seule information obtenue auprès de l’organisateur de la vente est qu’il s’agit probablement d’une succession donc difficile de remonter à la source… Après un examen minutieux, les quatre pièces (les deux 1916 et les deux 1912) se sont révélées fausses. Les principales caractéristiques physiques des deux pièces 1916 sont résumées dans le tableau ci-dessous : L’évaluation du titre a été faite par spectrométrie X. Le titre en or est supérieur au titre droit (900‰) puisqu’il atteint 920‰ et 924‰. La pureté exprimée en carats est par conséquent elle aussi supérieure à la normale : 22,1 et 22,2 carats. Examen en spectrométrie X : exemplaire 1 à gauche et exemplaire 2 à droite (Charles DE LANGHE, agence brestoise GODOT & FILS) Le diamètre et l’épaisseur des deux pièces sont comparables à ceux du type monétaire authentique. Le poids est supérieur à la normale (6,57 g et 6,53 g) car les petits anneaux soudés ont été laissés en place afin de ne pas risquer d’endommager la tranche des pièces. Photographie de l’exemplaire n°2 du millésime 1916 (©CGB., Paris) L’axe des coins est à 6 heures (frappe monnaie). La surface de l’avers et du revers est jaune et brillante comme si elle avait subi un polissage, ce qui n’est vraisemblablement pas le cas. Absence de stries de polissage. Les photographies montrent une gravure de belle facture des deux faces de chaque pièce. Néanmoins, quelques détails d’importance « clochent ». Sur l’avers, la gravure de l’effigie de Marianne est dans l’ensemble correcte mais la signature du graveur J.C. CHAPLAIN est très anormale. On note en particulier : - une police de lettrage irrégulière ; - un interligne bien trop petit ; - et surtout le point situé après la lettre C du prénom n’est pas positionné exactement au-dessus de la pointe du deuxième A de CHAPLAIN. Sur les pièces authentiques, c’est un détail qui est toujours respecté comme le montrent les photos cidessous : 20 FRANCS MARIANNE COQ : LES MILLÉSIMES IMPOSSIBLES (1915 ET 1916)
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