Bulletin Numismatique n°256 17 continuité de la guerre de Judée (66-73) frappé à l’occasion de l’anniversaire de la prise de Jérusalem. La seconde commémorerait les premières victoires d’un brillant général romain, ami de Titus, au nom de son Auguste. Le fait que nous ayons deux types frappés en 79 et en 80, bien différents dans leur composition et leur représentation, nous ferait pencher pour la seconde hypothèse, en particulier, d’un point de vue iconographique, le captif masculin faisant plus penser à un guerrier natif de l’île de Bretagne. TITUS (1er JUILLET 69 – 13 SEPTEMBRE 81) TITUS FLAVIUS VESPASIANUS AUGUSTE (24 JUIN 79 -13 SEPTEMBRE 81) Titus, né le 30 décembre 39, est le fils aîné de Vespasien. Il a suivi son père en Judée où il est légat de la XVe légion Apollinaris. Après la proclamation d'Alexandrie, Vespasien lui laisse le soin de parachever la pacification de la Judée durant laquelle il tombe amoureux de Bérénice (cf. la pièce de Racine). Après la prise de Jérusalem à l'été 70, il célèbre avec son père le Triomphe en janvier 71. Associé au pouvoir par son père, il lui succède le 24 juin 79, ayant rompu avec la belle princesse juive en 75. Son règne n'est qu'une suite de catastrophes, l'éruption du Vésuve en 79 qui détruit Pompéi et Herculanum, puis l'incendie de Rome en 80. Il meurt en 81, peut-être assassiné à l'instigation de son frère, Domitien (Suétone). Il est décrit comme « le délice du genre humain ». Aureus, Rome 80, 4e ém. (Or, 7,23 g, 19,50 mm, 7 h) (taille 1/45 L., poids théorique : 7,22 g, 25 deniers) A/ IMP TITVS CAES VESPASIAN AVG P M « Imperator Titus Cæsar Vespasianus Augustus Pontifex Maximus », (L’empereur Titus césar Vespasien auguste grand pontife). Tête laurée de Titus à gauche (O*1). R/ TR P IX. IMP XV COS VIII P P « Tribunicia Potestate nonum Imperator quintum decimum Consul octavum Pater Patriæ », (Revêtu de la neuvième puissance tribunitienne de la quinzième acclamation impériale consul pour la huitième fois père de la patrie). Trophée entouré de deux captifs. C – RIC – BMC – RIC II²/206, 101 (R2), pl. 86 – Calico 778 – Hendin GBC 6610a (R2) Kölner Münzkabinett 38, 18 avril 1985, n° 335 Même coin de droit que l’exemplaire du trésor de Trèves, n° 1804, pl. 233 (R/ trépied surmonté d’un dauphin) (RIC II² 127 – 7,03g 6 h). Légende partiellement ponctuée au revers. Même coin de revers que l’exemplaire du British Musem BMC/RE II, p. 230, n° 36, pl. 45, 4 (avec la cassure de coin bouchée entre le XV et le haut du bouclier ainsi que la bavure de métal au-dessus du captif. Superbe monnaie sur un flan bien centré des deux côtés. Très beau portrait de Titus, finement détaillé. Joli revers. Patine de collection. Très rare. SUP 40 000€ Type très rare avec la tête à gauche. Cet aureus commémore la victoire sur la Judée ou peut-être sur la Bretagne, lors de sa pacification. Ce type est frappé au début du règne personnel de Titus. Type très rare avec la tête à gauche. Cet aureus pourrait commémorer la victoire d’Agricola sur la rivière Tay, pour laquelle Titus aurait reçu la quinzième salutation impériale. Outre l’exemplaire de référence de la vente Kölner Münzkabinett 38, du 18 avril 1985, n° 335, nous n’avons relevé que deux autres exemplaires dans la base acsearch avec la tête de Titus à gauche : 1) CNG e-Auction 318, 15 janvier 2014, n° 644 (Or, 7,10 g, 19 mm, 7 h) ; 2) TRITON XXI, 9 janvier 2018, n° 739 (Or, 7,17 g, 18,5 mm, 7h) Avec son certificat d’exportation de bien culturel n°251125 délivré par le ministère français de la Culture. Judée ou Bretagne, cet aureus de l’empereur Titus commémore une victoire et la mainmise de Rome sur ses acquisitions récentes. Il est un vibrant témoignage de l’histoire de l’Urbs qui, avant la pérennisation de la « Pax Romana », a été marquée par de nombreuses guerres et conflits, mêlant conquête et pacification avant la romanisation qui a pu survenir bien longtemps après, quand elle a été réalisée. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT Lr 68 : 120€ LA MONNAIE ANTIQUE LA PLUS CHÈRE SUR LA BOUTIQUE ROME DE CGB.FR
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