Bulletin Numismatique 255 - cgb.fr

Bulletin Numismatique n°255 69 IL Y A 50 ANS FERMAIT L’ATELIER DE LONDRES lissent, deviennent obsolètes et difficiles à moderniser sur place. Les raisons majeures du déménagement vers Llantrisant incluent : • Besoin d’un site beaucoup plus vaste et adaptable à la production industrielle de haut volume en particulier en perspective de la décimalisation de la Livre Sterling • Modernisation des procédés et automatisation rendue impossible dans le tissu urbain dense de Londres. • Problèmes de pollution, de bruit et de gestion logistique au cœur de la capitale. • Expansion du marché mondial de la Royal Mint, y compris pour les commandes de pièces étrangères ou d’investissement. Le déménagement se déroule entre 1968 et 1975, date à laquelle la dernière pièce frappée à Londres est un souverain d’or de 1974. À Llantrisant, la Royal Mint s’équipe de chaînes ultra-modernes et peut désormais répondre à la demande nationale et internationale sur des volumes records. Durant cette période, la Royal Mint est confrontée à la difficile épreuve de la décimalisation de la Livre Sterling. La décimalisation est un vieux serpent de mer britannique. A l’instar du dollar américain (1792) et du Franc Germinal (1795), la décimalisation est pressentie dès le XIXe siècle mais sans cesse repoussée. Proposée en 1824 par John Wrottesley mais refusée, elle ne cessera de faire l’objet d’un vaste débat avant qu’elle ne s’impose comme une incontournable nécessité économique dans les années 1960. Le Decimal Day (jour de la décimalisation) est fixé au 15 février 1971 pour le RoyaumeUni et l'Irlande, le mois de février étant le plus calme pour les banques, les commerces et les transports. Cependant, une longue préparation est mise en place tant au niveau monétaire qu'au niveau pédagogique, les Britanniques de nature plutôt traditionnaliste étant étrangers au système monétaire décimal. Les monnaies de 5 pence et 10 pence frappées aux modules respectifs de 1 shilling et 2 shillings sont émises dès avril 1968, et en octobre 1969 sont introduites les monnaies de 50 pence. Dans le même temps, l'atelier de Londres est manifestement inadapté alors que la demande et la production de monnaies ont explosé. La construction d'un nouveau site industriel s'impose. Une vingtaine de villes sont envisagées avant que la petite galloise de Llantrisant située à 16 km au nord-ouest de Cardiff soit choisie. Les travaux commencent en août 1967 et la première partie opérationnelle du site est inaugurée le 17 décembre 1968. Cette solution sera aussi adoptée par la Monnaie de Paris, manifestement à l'étroit dans l'Hôtel de la Monnaie du quai Conti et qui ouvre en 1973 l'établissement de production de Pessac près de Bordeaux. Entre 1968 et 1975, les deux sites fonctionnent en parallèle avec la montée en charge du site gallois et la lente et inexorable fin du site londonien. Sur cette période, si certaines frappes sont très clairement localisées à Londres ou à Llantrisant (ce qu'on peut retrouver dans les catalogues numismatiques), d’autres frappes sont plus difficilement localisables et porteront comme origine « Royal Mint ». En novembre 1975, la dernière monnaie frappée à Londres sera un souverain en or à l'effigie de la reine Élisabeth II. FERMETURE ET HÉRITAGE (1975) Après des siècles d'activité, l’atelier du Royal Mint Court ferme ses portes en 1975. La production est alors transférée à Llantrisant, au Pays de Galles, où la Royal Mint poursuit aujourd’hui la frappe de la monnaie britannique et internationale. Ce déplacement marque la fin symbolique du chapitre londonien de la Monnaie royale, qui reste une institution respectée du patrimoine britannique. Laurent COMPAROT Nous vous invitons à retrouver CGB lors de ses événements numismatiques Prenez rendez-vous dès à présent avec nous pour convenir d'un dépôt éventuel à l’adresse contact@cgb.fr

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