Bulletin Numismatique n°255 43 en 408 après avoir nommé son fils Théodose II Auguste, à peine âgé de 10 mois, tandis qu’Honorius règne jusqu’en 423. Les relations entre les deux cours sont parfois tendues. Rome est prise une première fois, en 410 par les Wisigoths d’Alaric, qui assiègent et pillent la ville, la première fois depuis les Celtes, près de 800 ans plus tôt. Alaric s’empare aussi de Galla Placidia, la demi-sœur d’Honorius et d’Arcadius et l’épouse avant de finir assassiné par Ataulf. Finalement Galla Placidia est rendue à Honorius et elle épouse le général Constance III qui est finalement promu Auguste en 421 et meurt peu après. Ils ont eu deux enfants dont Valentinien III, né le 2 juillet 419. À la mort d’Honorius, c’est Jean qui est proclamé Auguste, tandis que Valentinien III et sa mère trouvent refuge auprès de Théodose II. Ce dernier intervient, élimine Jean et restaure son neveu comme successeur d’Honorius le 23 octobre 425. En 437, Licinia Eudoxia, la fille de Théodose II, épouse à Constantinople son cousin Valentinien III, ce qui pourrait annoncer à terme une réunification de l’Empire. Théodose II meurt le 28 juillet 450 à la suite d’une chute de cheval tandis que Valentinien III tombe sous les coups de Pétrone Maxime le 16 mars 455 au moment où les Vandales s’emparent de Rome et la pillent ! D’un point de vue numismatique les choses sont plus simples en particulier pour le monnayage d’or où le solidus, créé par Constantin, est la monnaie pivot du système monétaire avec ses multiples jusqu’à 9 solidi ainsi que de grands multiples destinés aux tributs payés au Barbares, complétés par ses divisionnaires, le semissis et la pièce de 9 siliques ou 1,5 scrupule qui est remplacée sous le règne de Théodose Ier par le tremissis, appelé à une grande destinée. Au début de notre période, à l’exergue des monnaies d’or après la marque d’atelier, on trouve les lettres OB pour obryzium (or pur) afin de renforcer son titre et la confiance nécessaire à sa diffusion. Les ateliers, qu’ils soient orientaux ou occidentaux, frappent pour l’ensemble des Augustes régnants, souvent accompagnés en fin de légende de revers par un nombre de A et de G jusqu’à quatre au maximum. Au revers des monnaies, à Rome, souvent est associée Constantinople ainsi que la Victoire à un moment où les armes romaines en remportent de moins en moins. Les Vota afin de commémorer les anniversaires de règne des quinquennalia au quadracennalibus (VOT V à VOT XXXX) se multiplient avec les très longs règnes de Théodose II et de Valentinien III. En dehors des bustes consulaires, les portraits sont plus hiératiques. Seuls les diadèmes, simples ou composites, viennent modifier la perception et la réception de ces portraits. Les bustes militaires, stéréotypés, deviennent la norme à compter de la fin du IVe siècle. Les portraits sont de moins en moins réalistes, de plus en plus stylisés et uniformisés, en dehors de rares exceptions qui concernent plutôt les multiples. Prenez le temps d’examiner l’ensemble de ces solidi, d’en apprécier le style, la rareté, la qualité pour des monnaies qui restent encore aujourd’hui beaucoup plus accessibles que les aurei. Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT Lr 80 : 65€ SOLIDI DE L’ANTIQUITÉ TARDIVE DES DYNASTIES VALENTINIENNES ET THÉODOSIENNES (364-455)
RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=