Bulletin Numismatique 255 - cgb.fr

Bulletin Numismatique n°255 30 Nous avons refermé l’année dernière en 2024 la XXXIIIe session des Jeux Olympiques modernes qui ont débuté à Athènes en 1896. Faut-il rappeler que les Jeux Olympiques antiques sont attestés dès 776 avant J.-C ? Et nous commémorions cette année-là le 2 800e anniversaire de la création de ces jeux ! Quand on se réfère aux jeux grecs, on pense immédiatement à Zeus Olympios (Zeus d’Olympie), mais on oublie un peu vite que sur le site se trouvait non loin du temple érigé entre 470 et 456 avant J.-C. par Libon d’Élis, un autre monument beaucoup plus ancien, de style archaïque, élevé vers 590 avant J.-C., l’Heraion décrit par Pausanias (5, 16, 1), consacré à la femme de Zeus, Héra, qui reste aujourd’hui le plus ancien temple attesté sur le site en l’absence d’informations sur le premier temple de Zeus. Le temple était d’ordre dorique périptère, hexastyle (six) colonnes sur les façades et avec seize colonnes sur les côtés, hautes de plus de 5 mètres. Le site d’Olympie situé dans le Péloponnèse, près du cours de l’Altis, était un lieu sacré (bois). La conquête de Pise par les Éléens permit à ces derniers de contrôler le site d’Olympie dès le VIIIe siècle avant J.-C. avec l’aide des Spartiates dont ils furent souvent les alliés, au moins jusqu’en 421 avant J.-C., pendant la guerre du Péloponnèse. Durant les Jeux, les pèlerins et spectateurs affluaient de l’ensemble du monde grec, les Éléens frappèrent un monnayage diversifié et important, basé sur l’étalon éginétique et comprenant outre le statère ou didrachme, des drachmes, des hemidrachmes ou trioboles, des oboles, tritetartemorion (troisquarts d’obole), des hemioboles et des tetartemorion (quart d’obole). bgr_ 1044561en vente sur notre site Nous semblons bien avoir deux atelier distincts, le premier avec Zeus et le second avec Héra qui aurait fonctionné pendant pratiquement un siècle entre 421/420 et 324 avant J.-C. Notre exemplaire avec la tête de la déesse appartiendrait donc au second atelier. Notre type présente une spécificité épigraphique. Dans le stéphané (stephanos) sont inscrites les trois lettres de la déesse HPA encadrant les palmettes du bandeau. Ce type est donc très rare. On ne sait pas où étaient exactement frappées ces pièces, à Élis ou à Olympie même. Le monnayage aurait été fabriqué à partir des dons faits au temple. Si au droit, nous avons bien la tête de la déesse, caractéristique avec sa coiffe particulière, bien marquée sur notre exemplaire par l’inscription sur ce dernier de son nom, au revers, nous trouvons, associée au foudre ailé de Zeus, une couronne d’olivier, récompense (agôn = prix) que recevaient les athlètes pour leur victoire dans les épreuves, et seulement le vainqueur. ÉLIS – OLYMPIE (421-402 AVANT J.-C.) Le monnayage des Éléens n’était pas frappé à Élis même, mais plutôt en conjonction avec les Olympiades qui se déroulaient tous les quatre ans depuis 776 avant J.-C. Le monnayage ne commencerait pas avant 500 avant J.-C. Le site d’Olympie se trouvait sur le territoire de la cité d’Élis. Zeus était vénéré dans le sanctuaire. Une statue chryséléphantine du dieu, sculptée par Phidias, décorait le temple qui lui était consacré. Les jeux olympiques furent supprimés par Théodose Ier en 393 (293e olympiade). Statère, Élide, Élis, Olympie, c. 416 avant J.-C. (91e Olympiade) (Ar,12,24 g, 22,50 mm, 9 h) étalon éginétique, poids théorique : 12,48 g, 2 drachmes ou 24 oboles A/ Anépigraphe ; H-R-A dans le stéphanos (Héra). Tête d’Héra à droite, coiffée d’un stéphané orné de palmettes et de lis avec boucles d’oreilles. R/ F – A Foudre vertical enflammé dans une couronne, formée de volutes. SNG Spencer Churchill 166 (cet ex.) – Coll. BCD 69 (cet ex.) – HGCS 5/ 345 (R2) (cet ex.) C. T. Seltman, The Temple Coins of Olympia III, Nomisma XI (1921), 252a (cet ex.). Très belle monnaie sur un flan très légèrement décentré des deux côtés. Quasi SUP. Portrait d’Héra bien venu à la frappe. Un des plus beaux statères d’Olympie avec la tête d’Héra. Belle patine grise. Très rare. TTB+ 1 500€/ 2 800€ Sur notre exemplaire, la couronne au revers présente une iconographie particulière pour la couronne, normalement formée de branches d’olivier, qui ici ne ressemble pas au modèle classique. Notre exemplaire présente outre la liste impressionnante des provenances, le fait que notre exemplaire sert de référence à l’ouvrage de O. D. Hoover (HGCS 5, p. 83, n° 245). Cet exemplaire provient des collections : 1) G. Philipsen, J. Hirsch XXV, 29 novembre 1908, n° 1268, 2) Alberto Sangorski (c. 1925) vendue de manière privée, 3) Capitaine E. G. Spencer Churchill, Christies’s, 7 décembre 1965, n° 113, LES JEUX OLYMPIQUES : HÉRA A ENCORE FRAPPÉ !

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