Bulletin Numismatique 255 - cgb.fr

Bulletin Numismatique n°255 28 L’atelier de Sidon semble avoir été l’un des premiers à frapper des statères d’or dès l’origine vers 332 avant J.-C. et l’atelier semble fonctionner jusqu’en 306-305 avant J.-C. avec une production importante. Sidon en 333 avant J.-C., après la bataille d’Issos, a contrario de Tyr, avait ouvert ses portes à Alexandre quand il s’était présenté devant la cité. Le monnayage d’or et d’argent se décompose en deux grandes séries, la première non datée et la seconde datée avec des lettres phéniciennes ou grecques dans le champ gauche devant l’aile de la Niké tandis que les lettres ΣI, placées sous l’aile sont les initiales pour Sidon. Avec la lettre K (pour 10) ce serait la première marque avec une lettre grecque, soit la dixième lettre de l’alphabet qui en comporte 24, correspondant à l’année 334-333 après l’arrivée d’Alexandre devant la ville. La cité inaugurerait une numérotation débutant à alpha quand Sidon tombe sous le contrôle d’Antigone Monophtalmos (le Borgne) en 309-308 avant J.-C. (HGCS 10/ 268). Notre quatrième exemplaire a été frappé à Tyr, automatiquement après le siège et la quasi-destruction de la ville par Alexandre le Grand après un siège de sept mois. Pour Martin Price, en s’appuyant sur les travaux d’Edward T Newell (1886-1941), Tyrus Rediviva, New York, 1923, le monnayage serait posthume et ne débuterait pas avant c. 305 avant J.-C., au moment ou Antigone Monophtalmos (le Borgne) et son fils Démétrius Poliorcète (l’Assiégeur) s’emparent de la ville et au moment où le premier déclare la Liberté des Grecs et des cités. Tyr va rester dans l’orbite Antigonide jusqu’en 287 avant J.-C., au moment où Démétrius est fait prisonnier par son beau-père Séleucus Ier Nicator (Le Victorieux). Tyr passe alors sous le contrôle lagide de Ptolémée Ier Soter (323-283 avant J.-C.). L’atelier semble fonctionner sous contrôle Antigonide entre 305 et 290 avant J.-C. environ. Statère d’or, Phénicie, Tyr, (Or, 8,31 g, 18 mm, 12 h) ; deux monogrammes dans le champ, le premier à gauche, devant l’aile ; le second, dans le champ inférieur droit sous l’aile. Müller 1586 – Price 3554 – HGCS 10/ 350 – Newell Tyrus 22. Superbe monnaie sur un flan idéalement centré des deux côtés. Très beau revers, finement détaillé. Patine de collection. Très rare. SUP 3 500€/ 6 000€ Semble de même coin de droit que l’exemplaire du British Museum (Price 3554, pl. XIII, provenant du trésor de Larnaca, Chypre). Ce trésor fut trouvé en 1870 (IGCH 1472, composé d’un grand nombre de statères d’or, il fut acquis principalement par le British Museum et le Staatlische Museen de Berlin. Quatre statères d’or de Tyr sont aujourd’hui conservés au British Museum (Price, 3528, 3530, 3533 et 3554, TPQ : c. 300 avant J.-C.) Tous les statères d’or d’Alexandre se ressemblent, mais ne se valent pas. Si les ateliers d’Amphipolis ou de Babylone semblent au premier abord les plus courants, à l’intérieur d’un atelier, vous pouvez tomber sur un type ou une émission beaucoup moins courants et donc beaucoup plus chers. Il est donc indispensable de les examiner méticuleusement afin d’en découvrir l’intérêt numismatique. Vous l’aurez remarqué dans cet article, vous avez des prix de départ qui évoluent entre 1 250€ et 3 500€. Ce prix est variable en fonction de l’état de conservation bien sûr, et en premier lieu, mais aussi en fonction de l’émetteur, roi ou cité, du vivant ou posthume, daté précisément ou pas et aussi en fonction de la rareté potentielle de l’atelier de fabrication et de sa longévité. Certaines émissions très rares, sur une courte période, peuvent voir leur prix exploser. Enfin, même si vous ne lisez pas le grec ancien, regardez la légende de revers. Ce n’est pas toujours ΑΛEΞANΔPOY qui est figuré et une perle peut se cacher derrière un autre nom de roi. Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT Lh 42 : 65€ Lh 49: 65€ ALEXANDRE D’OR, UNE MONNAIE POUR L’EMPIRE : RUPTURE ET CONTINUITÉ

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