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Bulletin Numismatique n°254 24 Le monnayage de Lysimaque en dehors de l’article de Margaret Thompson (1911-1992), The Mints of Lysimachus (XII), Essays in Greek Coinage presented to Stanley Robinson, Oxford, 1968, p. 163-182, pl. 16-22 repose toujours autrement sur l’ouvrage daté de Ludwig Müller, Die Münzen des Tracischen Konigs Lysimacus, Copenhagen, 1958. Si le second couvre l’ensemble du monnayage au nom de Lysimaque de l’extrême fin du IVe siècle avant J.-C. jusqu’au Ier siècle avant J.-C., l’article de M. Thompson ne s’intéresse qu’aux monnaies frappées avant la mort du lieutenant d’Alexandre le Grand en 281 avant J.-C. à la bataille de Couroupedion. Si le monnayage au nom de Lysimaque débute avant qu’il ne prenne comme les autres Diadoques le titre de Basileos (roi) en 306-305 avant J.-C., au départ, il reprend la typologie des monnaies du conquérant. Il faut attendre 297/6 avant J.-C. pour qu’il adopte un type personnel avec la tête divinisée d’Alexandre Le Grand sous les traits du dieu Zeus Ammon avec les traits idéalisés du conquérant mort avant 33 ans à Babylone le 14 juin 323 avant J.-C. Du vivant de Lysimaque, dix-huit ateliers ont frappé à son nom parfois pendant de courtes périodes et en fonction de l’évolution politique et militaire des territoires qu’il contrôlait : Lysimachie, Lampsaque, Abydos, Sardes, Magnésie du Méandre, Colophon, Mytilène, Alexandrie de Troade, Éphèse, Héraclée du Pont, Cios, Amphiolis, Pergame, Parium, Smyrne, Pella, Périnthe et Aenos (HGCS 3. 2/ p. 217227, n° 1741-1762 et 1750 a à r pour la liste la plus complète des ateliers). Après sa mort, de nombreux ateliers continuèrent à frapper monnaie en son nom, en particulier des ateliers qui n’avaient pas frappé de son vivant comme le soulignait Henri Seyrig, Parion au IIIe siècle avant notre ère, Centenial Publication of the American Numismatic Society (ANS), New York, 1858, p. 603-625, pl. XL-XLII. Il donnait à la page 617 une carte avec la liste des ateliers qui avaient frappé après la mort du Diadoque dans un premier temps : Istros, Odessos, Byzance, Chalcédoine, Aenos, Lysimachie, Cios, Cyzique, Parium. Cette liste devait augmenter à partir du IIIe quart du IIIe siècle avant J.-C. Notre exemplaire était classé depuis Müller dans les ateliers incertains et pas repris dans l’article de Thompson, puisque normalement, posthume. La publication de l’ouvrage de Oliver D. Hoover dans la série, The Handbook of Greek Coinage Series, volume 3. Handbook of Coins of Macedon and Its Neighbors, Part II : Thrace, Skythia, and Tauike, Sixth to First Centuries BC, (HGCS 3. 2) CNG, Lancaster/ London, 2017 a permis de faire avancer la recherche. Les travaux récents en particulier sur les ateliers Thraces de Byzance et de Chalcédoine reposent sur la thèse non publiée de C Marinescu soutenue en 1996. THRACE – ROYAUME DE THRACE -LYSIMAQUE (323–281AVANT J.-C) BASILEOS (305/304-281 AVANT J.-C.) Monnayage au nom et au type de Lysimaque Lysimaque (c. 360-281 avant J.-C.) était l’un des principaux généraux d’Alexandre. Après la mort du génial conquérant le 14 juin 323 avant J.-C., un combat fratricide opposa les Diadoques, ses successeurs. Lysimaque, d’abord favorable à la survie de l’Empire, soutient Antipater avant de devenir indépendant en 315 avant J.-C., recevant l’administration de la Thrace. En 306 avant J.-C., après la bataille navale de Salamine de Chypre, Lysimaque, imitant Antigone le Borgne, son ennemi irréductible, prend le titre de roi (Basileos), tous deux suivis par Démétrius, Ptolémée, Séleucus et Cassandre. Allié à Ptolémée, ils écrasent Antigone qui meurt à la bataille d’Ipsos en 301 avant J.-C. C’est la naissance du royaume de Thrace et le début du monnayage personnel de Lysimaque. Il doit lutter contre Démétrius en Macédoine et en Thrace. Après 288 avant J.-C., il reste le plus puissant des monarques régnant sur l’Europe et l’Asie Mineure. Lysimaque, âgé de 80 ans, trouve la mort à la bataille de Couroupédion, en 281 avant J.-C. Statère d’or, Byzance, c. 260-245 avant J.-C. (Or, 8,45 g, 18 mm, 12 h) étalon attique, poids théorique : 8,60 g, 20 drachmes A/ Anépigraphe Tête imberbe d’Alexandre le Grand sous les traits de ZeusAmmon, cornu et diadémé à droite. R/ ΒAΣIΛEΩΣ/ ΛYΣIMXOY/EΦ (du Roi Lysimaque). Athéna nicéphore assise à gauche sur un trône, tenant une petite Niké de la main droite qui couronne le nom de Lysimaque et le coude gauche reposant sur un bouclier orné d’un masque de lion ; dans le champ à gauche, un monogramme. Müller 536-540 – Thompson – HGCS 3. 2/ 1374 var. Superbe exemplaire, centré des deux côtés. Très beau portrait d’Alexandre. Revers bien venu à la frappe. Patine de collection. Très rare. SUP 2 500€/ 4 500€ Notre exemplaire était classé par Inumis dans les ateliers incertains. Nous rendons à l’atelier de Byzance ce statère d’or en nous appuyant sur un exemplaire, attribué à cet atelier, cf. MONNAIES 23, 27 novembre 2004, n° 49, dont le monogramme est UN STATÈRE D’OR DE LYSIMAQUE BIEN PARTICULIER !

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