Bulletin Numismatique n°254 23 avec une infime cassure de coin perceptible dans la chevelure. Pour les décadrachmes, chaque lettre placée derrière la tête d’Arsinoé n’est associée qu’à un coin unique. Pour l’ensemble du monnayage, en 1983, H. Troxell avait recensé 227 tétradrachmes avec 49 coins de droit et 173 coins de revers pour les quatre groupes. Le groupe I avec 40 décadrachmes, 10 coins de droit et 30 coins de revers est l’un plus petits de l’ensemble du monnayage. Le groupe 2 est à peine plus important avec 46 exemplaires, 12 coins de droit et 37 de revers. Le groupe 3, le plus important, comprend 110 pièces, 16 coins de droit et 79 coins de revers. Le 4e et dernier groupe est le plus faible avec 31 exemplaires, 11 coins de droit et 27 de revers. Pour les décadrachmes, l’indice charactéroscopique est bon, supérieur à 4,5/coin de droit pour l’ensemble du monnayage et à 4 pour le premier groupe. Pour notre variété (CPE 329) avec 7 exemplaires et cinq coins de revers, la couverture est bonne, voire excellente pour le droit. Aujourd’hui, C. Lorber, dans ce groupe 1, a recensé 50 exemplaires, soit dix de plus que Troxell avec toujours les mêmes nombres de coins de droit et de revers. Aucun nouveau coin n’est apparu en quatre décennies. Notre exemplaire provient de la Live Auction du 7 décembre 2021 et de la collection de M. Bernard Cornu (bgr_674110). La plupart des exemplaires présentent des traces de circulation, d’usure, voire de montures, malgré leur caractère exceptionnel, ces grosses dénominations ont servi et été utilisées. La preuve en est, plusieurs exemplaires peuvent se retrouver dans les trésors. L’exemple le plus symptomatique est celui du trésor de Meydancikkale, découvert en 1980 en Cilicie Trachée (Turquie actuelle). Il a été étudié par Georges Le Rider et Alain Davesne, Gülnar II, ERC, Paris, 1989. Il contenait treize décadrachmes (n° 3395-4007) sur un total de 5 215 monnaies dont 2158 monnaies pour les trois premiers rois Lagides Ptolémée I à III). Sur les treize décadrachmes au nom d’Arsinoé II, deux (n° 3996-3997) sont du même type que notre exemplaire. Le TPQ du trésor semble se situer entre 240-235 avant J.-C., soit peu de temps après la fin des émissions attribuées à Arsinoé II. Avec ce décadrachme, nous avons un témoignage prégnant du culte que Ptolémée II a instauré en mémoire de sa sœurépouse. Ce type malgré un nombre conséquent d’exemplaires aujourd’hui recensés est souvent disposé dans les grandes collections nationales. Proposer un exemplaire à la vente est toujours un événement. En trois décennies, nous avons vendu douze exemplaires de décadrachmes dont seulement deux avec la lettre (lambda) ! Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT DÉCADRACHME D’ARSINOÉ II PHILADELPHE : C’EST DU LOURD !
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