Bulletin Numismatique n°254 14 Christian Niederhuber, Roman Imperial Portrait Practice in the second Century AD. Marcus Aurelius and Faustina the Younger, Oxford Monographs on Classical Archeology, Oxford, 2022, relié cartonné avec jaquette, XXVI + 214 p., dont 106 pl., 273 n°, ill., couleur dans le texte (monnaies et bustes). Prix indicatif : 145€ (sur commande). Je connais le docteur Christian Niederhuber (Numisart) depuis une vingtaine d’années quand nous nous rencontrions lors de Numismata, à Munich début mars. Nous nous sommes revus depuis deux ans lors du World Money Fair de Berlin. Je suis très heureux de présenter son ouvrage, consacré à la « Pratique du portrait impérial romain au IIe siècle de notre ère » avec comme sous-titre Marc Aurèle et Faustine la Jeune. Si cet ouvrage n’est pas le premier à aborder le sujet de la comparaison et de la confrontation des bustes en marbre au regard des monnaies, il est néanmoins novateur dans le sens où il compare systématiquement le catalogue des bustes à notre disposition de l’empereur philosophe et de son épouse et cousine, la fille d’Antonin le Peux et de Faustine l’Ancienne, aux monnaies. Au départ, cette mise en perspective peut sembler démesurée au regard de la différence de taille entre le buste, le plus souvent en marbre et de taille respectable, qui a pour but de représenter le visage impérial dans les lieux officiels ou privés et la monnaie, dans les trois métaux (AV, AR et Æ) dépassant rarement les 35 millimètres de diamètre en dehors des médaillons, outils de la propagande impériale. Si les premiers, bien que nombreux, au départ, sont destinés à faire connaître et rayonner l’imago de l’Auguste ou de l’Augusta, les secondes ont pour but de diffuser auprès du plus grand nombre la même imago, mais dans les gestes de la vie quotidienne, utilisées dans les échanges économiques afin de diffuser un message lié à cette même propagande impériale. Historiens de l’art et numismates ont souvent représenté et associé dans leurs recherches les deux, mais en général comme faire-valoir de l’autre. Nous avons avec l’ouvrage de Christian, pour une des premières fois une confrontation systématique, un éclairage des uns par les autres avec la vision à la fois, d’un numismate chevronné et d’un historien de l’art. Comme l’évoque son auteur, les écoles germaniques et autrichiennes, en particulier depuis Eckhel (1737-1798) et Wilkelmann (1717-1768) se sont essayées à ce type de comparaison. L’ouvrage que nous vous présentons est issu de la thèse de doctorat de Christian soutenue à l’université d’Oxford. Ce qui ressort de l’ouvrage, c’est la place tenue par l’iconographie, que ce soient les monnaies ou les bustes qui occupent plus d’une centaine de pages dans l’ouvrage avec des photos de très haute qualité, tant pour les bustes que pour les agrandissements des monnaies. Numismate, Christian ne s’est pas limité à la seule représentation du droit des différentes monnaies, mais en illustrant aussi les revers, qui font que nous pouvons dater très précisément la monnaie quand nous ne pouvons pas indiquer les raisons et les conditions de son émission, ce qui n’est pas le cas du portrait en statuaire qui ne porte qu’exceptionnellement une dédicace. Elle oblige le chercheur à établir un catalogue, parfois évolutif, en fonction de critères stylistiques et artistiques, liés à l’âge de l’impétrant. Alors que pour la monnaie, avec la titulature du droit complétée de la légende du revers, la monnaie permet de dater chirurgicalement l’objet. Statuaire et numismatique ne sont pas antithétiques, mais au contraire, complémentaires. Le travail mené par Christian Niederhuber a été facilité par le nombre de bustes disponibles pour Marc Aurèle (26 avril121- 17 mars180) et ceux de son épouse, Faustine (c. 130-175). Si de nombreuses collections de musées ont été publiées intégralement ou régionalement, le travail reste à faire en confrontation avec les monnaies. Nous pouvons signaler celui mené par le musée Saint-Raymond de Toulouse qui possède une très belle collection de bustes (sculptures antiques de Chiragan) ainsi qu’une importante série numismatique et qui depuis maintenant deux décennies se livre à ce type de travail sous la direction de Jean-Charles Balty, mais pas systématiquement. Récemment, en 2014, à l’occasion de la célébration du deuxième millénaire de la mort d’Auguste (19 août 14), le musée du Quirinal à Rome puis le Grand Palais à Paris, au cours d’une très belle exposition, n’ont pas hésité à confronter, bustes et monnaies où les monnaies, au regard de leur taille, faisaient pâle figure face aux bustes. L’ouvrage de Christian Niederhuber s’articule autour de dix chapitres et d’une conclusion. La table des matières se trouve aux pages IX et X et est précédée d’une très courte préface. Elle est suivie par la liste des 273 illustrations de l’ouvrage, c’est dire l’importance de l’iconographe de celui-ci (p. XIXXIV), complétée par une liste des tableaux (p. XXV) se terminant par une liste d’abréviations (p. XXVI). Le premier chapitre est consacré à l’introduction autour des objectifs et de la méthodologie (p. 1-7) bâti autour de trois problématiques en débutant par l’état de recherche (p. 2-4), suivi des questions que pose cette recherche, ses objectifs et sa portée (p. 4), enfin la méthodologie à mettre en œuvre afin LE COIN DU LIBRAIRE, ROMAN IMPERIAL PORTRAIT PRACTICE
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