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Bulletin Numismatique n°254 12 David Dufeux, La Gloire de l’Armée sous Constantin Ier, Blérancourt, 2025, broché, 15 x 22,5 cm, 192p., ill. N&B dans le texte. Code : lg88. Prix : 28€. Je vous propose de découvrir un petit ouvrage sans prétention, consacré à un monnayage que nous rencontrons très souvent dans nos classeurs, médailliers ou sur la toile. Le type « GLORIA EXERCITVS » fait son apparition en 330 et va avoir une longévité indéniable pour la période puisqu’il ne disparaît qu’en 341. Ce type monétaire, mis en place par Constantin Ier, va lui survivre et continuer à être frappé par ses fils Constantin II, Constans et Constance II. Si le type semble présenter une unité liée à la légende, en fait ce monnayage connaît de profondes modifications, liées à la réforme monétaire de 335 qui abaisse la taille des monnaies de bronze qui passe du 1/132 L., poids théorique : 2,46 g avec un cours de 100 deniers, et qui lui fait parfois donner le nom de centenionalis. Après 335, cette taille passe au 1/192 L., poids théorique : 1,69 g avec le même cours de 100 deniers, soit un abaissement de la masse pondérale de plus de 30 % ! Si, en 330, ce type est frappé pour Constantin Ier et ses fils Constantin II et Constance II, Constans rejoint son père et ses frères dès 333. Après la réforme, ce sont Delmace en 335 et Hanniballien qui rallient le collège impérial, mais pour le second, c’est un type particulier et différent qu’il utilise. Après la mort de Constantin Ier le 22 mai 337 et l’élimination de la branche collatérale de Constantin avec Delmace et Hanniballien, à partir du 9 septembre 337, les trois fils survivants de Constantin Ier se partagent le pouvoir et l’Empire. Mais l’entente entre les successeurs de Constantin ne perdure pas longtemps. Le benjamin, Constans se révolte contre son frère Constantin II qui est finalement éliminé en avril 340. Restent seuls Constance II et Constans qui referment cette émission. Un nouveau type le remplace dès 342 avec la légende « VICTORIAE DD AVGG Q NN ». Ce type, qui semble si courant au préalable et stéréotypé, revêt en fait une variété et une diversité présentant de grandes disparités entre les pièces les plus courantes et certaines de la plus grande rareté. Aux personnages évoqués, il faut ajouter des hybrides associant les bustes de Rome ou de Constantinople au revers « Gloria Exercitus ». Ce type a été frappé dans tous les ateliers fonctionnant de l’Empire. C’est à ce travail que s’est livré David Dufeux dans cette étude, consacrée uniquement à ce type. Les ouvrages anciens dont H. Cohen publié au XIXe siècle entre 1880 et 1892 pour la seconde édition de ce monument, sont peu précis pour cette période et ce type de monnayage. Si l’ouvrage de Jules Maurice, Numismatique Constantinienne, 3 volumes, Paris, 1908-1912 a marqué un progrès dans l’étude du monnayage constantinien, il est aujourd’hui dépassé. Il a fallu attendre les années 60 pour avoir deux outils complémentaires, consacrés au monnayage de bronze avec d’une part le petit ouvrage de R. A. G. Carson, P. V. Hill et J. P.C Kent, Late Roman Bronze Coinage (LRBC), Londres, 1960 et d’autre part celui de G. Bruck, Die Spätrömische Kupferprägung, Graz, 1961, réimprimé et traduit en anglais en 2014. Plus récemment, l’ouvrage de S. M. Caza A handbook of Late Bronze Coin Types, 324-395, Spink, London, 2021 est venu renouveler le panel qui nous est offert pour ce monnayage. Peu nombreux sont les ouvrages réservés à un seul type comme le remarquable livre de D. Alten et C.-F. Zschucke, Die Römische Münzserie Beata Tanquillitas in der Prägestätte, Trier 321-323, Trier, 2004, consacré au type de l’autel surmonté d’un globe et d’étoiles. L’ouvrage de D. Defieux s’inscrit dans cette veine, en s’appuyant sur le RIC, rédigé il y a une soixantaine d’années par P. M. Bruun, The Roman Imperial Coinage, vol. VII, Constantine and Licinius, A. D 313-337, London, 337. LE COIN DU LIBRAIRE, LA GLOIRE DE L’ARMÉE SOUS CONSTANTIN Ier

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