cgb.fr

Bulletin Numismatique n°252 15 A Metz, la situation est très différente. L’évêque en effet doit composer avec les bourgeois de la puissante et riche cité commerçante de Metz. C’est ainsi que les chanoines de la cathédrale de Metz lui mènent la vie dure et l’obligent à ne pouvoir battre monnaie que dans la petite capitale de son temporel, Vic-sur-Seille. Les évêques messins y battront monnaie jusque vers 1625 quand la pression de Richelieu, à Metz comme à Verdun, obligera les deux prélats à renoncer à leur droit de monnayage. En revanche, la ville de Metz, dont la monnaie est reconnue sur le plan européen ne cessera jamais de monnayer jusqu’en 1662, c’est-à-dire même après le rattachement des Trois-Evêchés à la France par le traité de Munster en Westphalie en 1648. En 1638, Louis XIII avait accordé à la cité messine le privilège de pouvoir continuer à battre monnaie et Louis XIV respectera cette décision jusqu’en 1662. Verdun est trop loin, Metz est trop puissante pour tomber sous la coupe du duc de Lorraine. Mais Toul est trop petit et trop proche de Nancy. La disparition de son monnayage, un siècle même avant la fin du Moyen Âge, est significative de cette dépendance. Nancy, ville « moderne », est la capitale du duché de Lorraine. Mais elle n’a pas d’évêque : l’évêque est à Toul, la ville de Nancy étant incluse dans l’évêché de Toul. Aussi est-il normal que le développement de Nancy et l’accroissement des pouvoirs du duc de Lorraine s’effectuent au détriment de l’évêque de Toul dont l’importance ne peut que décroître d’année en année. C’est pourquoi, au XVIIe siècle, le duc de Lorraine est à Nancy et son frère cadet Nicolas François évêque de Toul soumis à son pouvoir. La méthode suivie par F. Renard pour rédiger le catalogue des monnaies épiscopales de Toul est un modèle. Pour chaque monnaie photographiée ou/et souvent dessinée, 14 colonnes de texte s’y ajoutent comme suit : n° (à partir de 1 pour chaque souverain, empereur ou évêque), nom du souverain, année de fabrication, type, unité (denier par ex.), métal, poids en mg, diamètre en cm, provenance et commentaires, rareté/ occurrence, photographies de l’avers et du revers, description soignée de l’avers et du revers, sources et référence (Robert par exemple). C’est ainsi un colossal travail que Fr. Renard a fourni pour apporter au lecteur tout ce qu’il est nécessaire de savoir sur chaque monnaie. Et c’est ainsi pendant plus de 270 pages. La valeur scientifique d’un tel travail est inestimable et l’on reste muet d’admiration devant l’énorme volume de connaissances de l’auteur, le premier à maîtriser vraiment toutes les subtilités du monnayage toulois. Combien d’années a-t-il passées pour atteindre une telle maîtrise ? C’est stupéfiant. Après ce catalogue magistral de toutes les monnaies touloises aujourd’hui connues, le moment vient pour les deux auteurs, conjointement solidaires, de conclure. D’où un chapitre commun consacré à l’apport de la numismatique touloise : naissance et affirmation, déclin, disparition. Une petite conclusion sur le thème du souvenir d’un monnayage toulois termine l’ouvrage : j’apprécie beaucoup la phrase des deux auteurs concernant la reprise de la frappe monétaire au XVIIe siècle par l’évêque de Verdun Erric de Lorraine-Vaudémont, elle est frappée au coin de la vérité que n’avaient saisie ni Robert ni Liénard. A ce travail considérable qui s’arrête à la page 352, les auteurs ont rajouté une très belle bibliographie très complète de 9 pages. Je regrette toutefois qu’ayant cité l’ouvrage, à l’époque excellent, de Félix Liénard sur Verdun (1889), ils aient ignoré mes travaux menés depuis plus de 30 ans sur ce sujet dans le BSFN, les Cahiers numismatiques de la SENA et naturellement le BN qui est une mine d’or pour de nombreux numismates ; mais il est vrai que mes travaux concernent les Temps Modernes (XVIe-XVIIIe siècles) et non le Moyen Âge. Au total, un ouvrage passionnant que tout médiéviste se doit de connaître et qui doit désormais servir de modèle à tous les ouvrages consacrés aux monnaies féodales (Moyen Âge) et seigneuriales (Temps Modernes, XVIe-XVIIIe) indispensables pour remplacer le Poey d’Avant. Quand les évêques de Toul battaient monnaie (9e-14e siècle) par François RENARD et Gérard GIULIATO, Éditions de l’Université de Lorraine, 42-44 avenue de la Libération, BP 50858, 54011 NANCY CEDEX, 2024. Site web : https:// editions.univ-lorraine.fr/edul Courriel : editions-contact@ univ-lorraine.fr. Couverture brochée, 21x27 cm, 364 pages. Très nombreuses illustrations dans le texte, principalement photographies avec parfois dessins pour chacune des monnaies répertoriées. Référence Lq03, prix : 32€. Christian CHARLET Président d’honneur de la SENA LE COIN DU LIBRAIRE, QUAND LES ÉVÊQUES DE TOUL BATTAIENT MONNAIE (9e-14e SIÈCLE) Collectionnant les monnaies de 5 francs et 2 francs de Napoléon 1er (frappes courantes, flan bruni et essais) ainsi que les napoleonides en argent de haute valeur faciale, je suis toujours à la recherche de très belles pièces comme celle ci-dessous et je paye en conséquence. Si vous avez de très belles monnaies dont vous voulez disposer, n’hésitez à me contacter, nous arriverons toujours à un accord et nous serons tous gagnants. Yves BLOT 06.52.95.61.96 - 04.13.63.77.40 yvblot@hotmail.com

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=