Bulletin Numismatique n°251 36 Ce métier est parfois source de surprises. Fin 2024, une cliente nous dépose quelques billets Banque de France de différentes périodes, pas rares mais intéressants et de qualité. Elle nous signale aussi qu’elle a retrouvé dans les affaires de son père, ancien responsable à la Banque de France, une feuille de billets non découpée… Quelques semaines plus tard, nous découvrons cette planche… et c’est une surprise, une grosse surprise. Huit billets de 100 Francs Descartes, d’un alphabet jamais vu : 128, d’une date inconnue : 14 décembre 1944 et surchargés par un motif aperçu dans le livre de M. Camus Les Billets en Guerre sur des 1000 F Déméter et sur un spécimen… du Descartes. (p.104-105). Les huit billets sont complets, filigranés, et portent tous le numéro 78802 et l’alphabet 128. Seules les lettres changent, de J à Q. La surcharge est en deux parties : - La déesse Pallas, dans un cercle « Banque de France A.1945.A », celle du Déméter de l’ouvrage de M. Camus est identique mais avec A.1944.A ou B.1945.B sur un Déméter modifié en 500 Francs. - Le texte BANQUE DE FRANCE en lettres anglaises majuscules grand format, identique à celui utilisé au XIXe et sur le 1000 Francs Bleu et Rose en marge droite. Sur le Déméter ce texte est entre deux lignes épaisses, sur le modifié 500 Francs il est identique à « notre » Descartes. Une planche incroyable de huit billets identiques et jusqu’ici inconnus… Un choix cornélien se présente alors : proposer la planche telle quelle, ou la découper. Par principe, je me suis toujours refusé à découper ce type de documents, planches, grandes marges, feuilles de présentation, mais là, cela demande réflexion. Proposer la planche en un lot, c’est prendre le risque de n’avoir qu’un ou deux amateurs, que le prix de vente soit faible et – un comble – que l’acheteur final la découpe plus ou moins bien et se rembourse en vendant les sept autres billets. Découper un tel document est évidemment un sacrilège et être responsable de cette coupe alors que la planche a résisté 80 ans à l’épreuve du temps, du feu, de l’eau et de tout ce qui peut abîmer du papier ne m’enchante pas. Permettre d’optimiser la vente pour la déposante, et potentiellement de satisfaire huit collectionneurs… sont deux arguments imparables. La décision a donc été, en accord avec la déposante, de couper. J’ai préféré conserver les marges les plus grandes possibles plutôt que d’ajuster au format du Descartes normal, il peut donc y avoir quelques infimes défauts de bordure mais toujours hors du format, on peut considérer que tous les billets sont pr.NEUF. Voici donc les images « avant-après ». Les huit billets sont désormais séparés prêts à rejoindre des classeurs. Ils seront mis en vente simultanément dans la Live Auction de juillet. Le prix de départ sera volontairement raisonnable, nul doute que les huit exemplaires trouveront preneurs et deviendront immédiatement les mythiques « Descartes 1945 ». Ne manquez pas cette incroyable et exceptionnelle opportunité. Jean-Marc DESSAL 100 FRANCS DESCARTES 1945 UN MIRACLE, ET UN SACRILÈGE
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