Bulletin Numismatique n°251 32 Maurice Charles Delannoy, né le 11 mars 1885 à Paris 9e de Charles Justin Delannoy, employé, et de Tiburcine Marie Berthe Fontaine, couturière, est un sculpteur et médailleur français. Il passe une partie de sa jeunesse en région parisienne dans la jeune commune ouvrière d’Alfortville où il réside avec ses parents au 24 rue Boulay, rue qui sera plus tard rebaptisée Marcel Sembat. Classe 1905, sa fiche militaire conservée aux Archives de Paris nous apprend qu’il habite alors à Alfortville où il est professeur de dessin tout en étant « graveur-modeleur ». Il fait son service militaire et acquiert le grade de caporal puis sergent en 1907. Il part à la guerre le 30 août 1914 avec le 89e régiment d’infanterie, il est porté disparu à Crouy, petit village situé à 5 kilomètres au nord de Soissons dans l’Aisne, le 13 janvier 1915. La bataille de Crouy s’est déroulée du 8 au 13 janvier 1915 et met hors de combat 161 officiers et 12.250 hommes. C’est suite à la contre-offensive allemande qu’il est blessé. Opéré par les Allemands, il est interné prisonnier à Friedrichsfeld. Le camp de Friedrichsfeld était à Voerde, en Rhénanie du Nord, à proximité des villes de Duisbourg et Cologne. Il est rapatrié le 20 janvier 1919. Il se marie à Neuvy-sur-Loire dans la Nièvre le 7 février 1925 avec Madeleine Augustine Petit (1892-1953) et va habiter 54 rue Lhomond à Paris. Il exerce à la fois le métier de graveur en médailles et de professeur de dessin à Alfortville entre 1909 et 1939. Maurice Delannoy était professeur à la société d’enseignement populaire d’Alfortville et jeune enseignant. Il reçoit en 1911 une lettre de félicitations pour services rendus1. La République, médaille de présent du député Léon Marescaux ©coll FB UN GRAVEUR EXCEPTIONNEL Delannoy va participer à divers concours dont un pour la pièce française de 5F de 1933 et la 10F de 1929. En 1929, le prototype de Delannoy présente à l’avers un buste lauré de la République à droite et au revers une ruche reposant sur un rameau d’olivier. Au concours de 1933, les graveurs Cochet, Delannoy, Lavrillier, Morlon et Vézien soumettent des projets. Le projet de Delannoy présente à l’avers la République assise à gauche filant avec sa quenouille, sous 1 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5675055w/f45.item; https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6336669p/f47.item https://www.calameo.com/ alfortville/read/000575383a74632ab5fab Cette société, fondée en 1894 et autorisée par arrêté du 2 octobre 1895, établit des cours publics gratuits dont des cours du soir de langues étrangères, dessin, sténographie, arboriculture et matières de l’enseignement primaire élémentaire. un olivier et au revers deux épis de blé ornés de raisin, d’une plume, d’une palme et d’un ananas2. C’est le projet de Lavrillier qui sera adopté après quelques modifications et qui est frappé en nickel à plus de 56 millions d’exemplaires dès la première année. Il grave aussi un essai 10 francs Pétain en 1941. vg-5356 Concours de 5 francs 1933 Le Catalogue général illustré des éditions de la Monnaie de Paris répertorie 99 médailles de sa main. Selon Henri Classens « Sur une surface déterminée, le plus souvent un cercle, Delannoy équilibre des compositions en se servant presque toujours de la forme humaine. Ses anatomies, plus ou moins stylisées, sont d’abord étudiées d’après le modèle vivant. Certains de ses nus comme : la Femme à l’ara sont discrètement teintés de sensualisme. Il y a dans Poupées, la Femme aux raisins, le Conseil de l’Amour, un esprit et une touche bien modernes. Le portrait qu’il a exécuté de lui-même a une vivante expression. Delannoy n’emploie les légendes qu’assez rarement »3. Flore : à droite femme agenouillée tenant une amphore arrosant des fleurs ©coll FB Photographie des plâtres de la médaille Anatole France ©Archives nationales 2 CGB concours-de-5-francs-essai-de-Delannoy-1933-vg-5356 3 Les artistes et les œuvres par Henri Classens, Edit. G. Crès & Cie, Paris, 71p, 1930 MAURICE DELANNOY, MÉDAILLEUR FRANÇAIS (1885-1972)
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