Bulletin Numismatique n°250 38 tanément sur le Béarn et la Navarre. Les légendes étaient bien caractéristiques. Pour le Béarn, depuis 1517 : HENRICVS DEI G DNS B à l’avers et PAX ET HONOR FORQVIE au revers. Pour la Navarre : IohANES ET KATHERINA RE à l’avers et SIT NOMEN DOMINI BENEDICTV au revers avec une croix échancrée. Les monnaies de la première période d’Henri d’Albret, de 1516 à 1524, portent au revers une légende béarnaise du type PAX ET HONOR FORQVIE en lettres gothiques onciales. Les monnaies de la première période d’Henri d’Albret, de 1516 à 1524 : Blanc à l’écu de Béarn couronné - Schlumberger 41 Denier à l’épée - Schlumberger 46 Baquette - Schlumberger 47 HENRI d’ALBRET, malgré l’aide de FRANCOIS Ier, ne put reconquérir et conserver l’ensemble du royaume de NAVARRE dont il avait, en 1521, repris temporairement la capitale PAMPELUNE. Au nord des PYRENEES, il conserva un royaume de NAVARRE très exigu, réduit à une vallée et quelques bourgades: SAINT-JEAN PIED-de-PORT, SAINT-PALAIS, LABASTIDE-CLAIRENCE ; mais royaume quand même justifiant un titre royal, témoignage d’un royaume perdu et d’une revendication qui ne devait jamais aboutir : la géographie triompha. Les Etats généraux de Navarre sont convoqués le 28 août 1523 à Saint-Palais par Henri d’Albret. Entre autres décisions, l’assemblée fixe l’émission d’une monnaie. D’après l’historien Pierre de Marca, l’atelier de Pau fut établi par le roi de Navarre en 1524. Cette date est contestée par d’autres historiens. D’après PIERRE TUCOO - CHALA, la tour construite par GASTON PHŒBUS pour protéger l’enceinte méridionale du château fut aménagée en 1534 pour abriter les ateliers monétaires transférés en partie de MORLAAS. Depuis, les monnaies d’Henri d’Albret portent à l’avers la légende HENRICVS D G REX NAVAR D B et au revers GRATIA DEI SVM ID QVOD SVM en lettres capitales romaines ; elles ont été frappées à Pau ou Morlaàs. A l’avers, cette légende affirme le caractère royal du royaume de Navarre et d’Henri d’Albret. Au revers, une grande croix pattée, comme celle visible sur les monnaies de Navarre, caractérise une seconde période à partir de 1524. La légende du revers est typiquement béarnaise, et aucunement navarraise : le classement par Faustin Poey d’Avant de ces monnaies en Navarre est totalement injustifié. En 1527, François Ier accorde la main de sa sœur Marguerite de Valois ou d’Angoulême, veuve d’Alençon, à Henri d’Albret, son plus puissant vassal, seigneur de Béarn et roi de Navarre en titre : ce n’était pas une mésalliance, même si, depuis 1512, il ne reste aux d’Albret que la Basse-Navarre et la possibilité de se dire roi. En octobre 1527, Henri d’Albret conduit la nouvelle reine en Béarn pour trois mois. A Pau, capitale de la taille d’un village, le nouveau couple reçoit les hommages de la noblesse navarraise et béarnaise. Les vastes possessions d’Henri d’Albret exigeaient une administration vigilante. D’après Faget de Baure (page 392 de ses essais historiques sur le Béarn, Paris, 1818), Henri créa deux chambres des comptes : l’une à Nérac, pour tous les fiefs que la maison de Navarre possédait en France ; l’autre à Pau, pour le Béarn et la Navarre. Le traité de Cambrai, ou « paix des Dames » est conclu le 3 août 1529 entre les représentants de François Ier et de l’empereur Charles-Quint. Le royaume de Navarre est partagé ; sa partie sud, située au-delà des Pyrénées (la Haute-Navarre avec Pampelune) reste sous la direction d’un vice-roi représentant le roi d’Espagne qui l’avait annexée en 1512 ; seule la partie nord, la Basse-Navarre (Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Palais) est sous la juridiction d’Henri d’Albret. Les monnaies de la deuxième période d’Henri d’Albret, de 1524 à 1541, portent au revers une croix pattée et une légende béarnaise du type GRATIA DEI SVM ID QVOD SVM en lettres capitales romaines. Les monnaies de la deuxième période d’Henri d’Albret, de 1524 à 1541 : Douzain à la croix pattée - Schlumberger 42 Douzain à la croix pattée dans un quadrilobe - Schlumberger 43 Liard à la croix pattée - Schlumberger 49 La circulation des monnaies béarnaises en France eut toujours une grande importance économique pour le Béarn. Mais, le 29 novembre 1538, François Ier proclama le décri des espèces béarnaises. En 1539, l’atelier de Morlaàs mit en circulation des pièces de meilleur aloi. Il faut attendre 1541 pour voir apparaître sur les monnaies royales françaises, la croisette. Le changement de type est une conséquence de lettres patentes du 19 mars 1541, dont l’exécutoire est du 27 avril suivant. SEIGNEURIE DE BÉARN
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