cgb.fr Bulletin Numismatique 250

Bulletin Numismatique n°250 31 Ce type de monnaie est attribué à Crésus et fut frappé à la fin du règne du roi Lydien, mais aussi par le vainqueur de ce dernier, Cyrus, qui utilisa la monnaie du monarque déchu avant que l’un de ses successeurs, Darius Ier (522-486) ne crée à son tour la monnaie emblématique du royaume Achéménide, qui elle-même, devait survivre à son dernier « Roi des Rois », Darius III Codoman (338/6-330 avant J.-C.) En effet, la darique en or et son multiple furent frappés par son tombeur, Alexandre III le Grand (336-323 avant J.-C.), et ses successeurs directs en Babylonie après sa mort. Mais revenons à notre monnaie. Dans un ouvrage publié à l’aube du IIIe millénaire, Georges Le Rider, La naissance de la monnaie. Pratiques monétaires de l’Orient ancien, PUF, Paris, 2001, XVII + 286 p. dont 8 pl., avait étudié le processus qui a mené à la création de la monnaie en Asie Mineure, p. 41100, chapitre II : « Le monnayage des rois de Lydie » ainsi que le chapitre suivant : « Qui frappa les premières créséides Crésus ou Cyrus (p. 101-121) ». Nous ne savons pas exactement quand est née la Monnaie « nomisma ». Il semble qu’elle fasse son apparition dans le royaume de Lydie dans la seconde moitié du VIIe siècle avant J.-C. mais de petits lingots estampillés sont aujourd’hui recensés et constituent peut-être les prototypes de la monnaie elle-même au tout début du VIIe siècle avant J.-C. La naissance de la monnaie révolutionne les habitudes de troc et permet d’évaluer les objets à partir d’un étalon et d’en garantir la valeurs. Ce changement s’accompagne d’une multiplication des échanges et de l’ouverture des marchés. Le fait que les premiers monnayages d’électrum (métal natif charrié par les fleuves d’Asie Mineure comme le Pactole) soient apparus en Asie Mineure occidentale n’est peut-être pas dû au hasard, mais à la volonté des possédants - royaume de Lydie ou cités grecques d’Asie Mineure - de créer un système de valeur et des moyens d’échange afin de les garantir. La monnaie, c’est aussi la Loi « nomisma » et elle revêt un caractère sacré. La Lydie était située au carrefour de grands axes routiers et commerciaux, le bassin méditerranéen et l'Asie centrale. Elle a su tirer avantage de cet emplacement stratégique en mettant en place des taxes et des droits de douane. Disposant d’importantes ressources minières et métalliques grâce à l’électrum (alliage naturel au départ d’or et d’argent) dont le fleuve Pactole charriait les pépites et le mont Tmole détenait des filons, la Lydie fut pour le monde grec « l’Eldorado » de l’Antiquité. Les rois de Lydie entretenaient de nombreux échanges commerciaux avec ce monde grec, notamment par l’intermédiaire des cités grecques des côtes. Puissance économique, la Lydie était aussi une puissance bancaire, puisque les Lydiens inventèrent l’usage de la monnaie. Les rois de Lydie participèrent aussi à la vie religieuse et sacrée des grands lieux de culte comme Delphes où Crésus fit de nombreux dons. Aucune chronologie certaine ne peut être établie quant à l’apparition de la monnaie. C’est sous la dynastie des Mermnades entre Gygès (685-644 AC.), Alyatte II (610-561 AC.) et avant Crésus (651-546 AC.), que la monnaie fit son apparition dans cette partie du monde. LYDIE - ROYAUME DE LYDIE CRÉSUS (561-546 AVANT J.-C.) La richesse de Crésus ainsi que le nom du fleuve qui coulait à Sardes et charriait des pépites d’or (ou plutôt d’électrum), le Pactole, sont restés proverbiaux. Le monnayage lyLA LYDIE DE CRÉSUS À CYRUS dien, l’un des premiers du monde grec, débuterait au milieu du VIIe siècle avant J.-C. Sous Crésus, nous avons un monnayage important et diversifié. Crésus succéda à Alyatte II (610-561 avant J.-C.). Le début de son règne fut brillant, mais il se heurta au nouveau roi des Perses, Cyrus. La guerre entre les deux royaumes éclata. Sardes tomba en 546 avant J.-C. sous les coups des Perses de Cyrus qui épargna la vie de Crésus. Sardes devint la capitale d’une satrapie. Cyrus conserva le système monétaire et le monnayage de son adversaire. Le demi-statère d’argent ou sicle était la vingtième partie du statère d’or léger de 8,17 g. Il faudra attendre 510 pour que la darique et le sicle perse remplacent le monnayage archaïque de Crésus. Statère ou double sicle, Lydie, Sardes, c. 550 avant J.-C. (Ar, 10,67 g, 17 mm, - h), étalon créséique ou lydo-babylonien, poids théorique : 10,89 g, 2 sicles A/ Anépigraphe. Protomés de lion et de taureau affrontés. R/ Incus. Double carré creux. BMC 37 – Coll. Pozzi 2730 – Aulock 2873 – GC 3419 (1250£) - Coll. Rosen 662 – Dewing 2427 – B. Traité 407, pl. X/ 7 Monnaie bien centrée. Très beaux protomés, bien venus à la frappe. Patine grise. Très rare. TTB+ 4 000€/ 7 500€ Ce statère correspond aussi à un double sicle. La datation est parfois remise en question et abaissée. Ce type a pu être frappé par les Perses avant l’adoption du sicle avec l’archer perse comme nouvelle monnaie d’Empire. La richesse de Crésus est restée proverbiale. Le Pactole qui coulait à Sardes charriait des pépites d’or, ou plutôt d’électrum. Le Monnayage lydien, l’un des premiers du monde grec, débuterait au milieu du VIIe siècle avant J.-C. Sous Crésus, nous avons un monnayage important et diversifié. Nous avons d’abord un statère d’électrum natif d’étalon milésiaque à 14,20 g. environ. Ensuite, vers 550, nous avons un changement d’étalon monétaire. Il existe en or deux séries : l’une lourde avec un statère d’étalon créséïque de 10,89 g., l’autre légère avec un statère de 8,17 g. d’étalon babylonien. Il existe aussi une série en argent avec un statère d’un poids théorique de 10,89 g. Avec un ratio de 1:13 1/3, nous avons un statère d’or léger pour 10 statères d’argent. Cet exemplaire est accompagné de son certificat d’exportation pour les résidents étrangers. Dans la boutique sur Cgb.fr actuellement, vous avez seize monnaies en argent de Crésus, du demi au vingt-quatrième de statère, mais aucun statère, qui reste la plus rare des dénominations en argent du système monétaire de Crésus. Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT

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