cgb.fr Bulletin Numismatique 250

Bulletin Numismatique n°250 30 Dans la Live Auction du 4 mars 2025, nous vous proposons un shekel de la première révolte contre les Romains. Cette pièce a un poids avoisinant les 14 grammes (étalon phénicien). Depuis trente ans, nous avons proposé dix shekels de la première révolte dont cinq de l’an 3, dont deux sous « slab» (coque). C’est le premier pour l’an 3 avec un exemplaire dans un état de conservation exceptionnel. JUDÉE - PREMIÈRE RÉVOLTE (66-70) Après la mort d'Hérode le Grand (37 - 4 av. J.-C.), une lutte sourde est engagée par les Juifs contre l'introduction des cultes étrangers et contre ceux qui collaborent avec l'occupant romain. Après la gestion désastreuse d’Antonina Félix, frère de Pallas, la Judée se révolta contre les Romains. Néron nomma Vespasien pour réprimer la révolte qui devait durer quatre ans. En 67, la révolte armée éclate et surprend les troupes romaines qui essuient des revers jusqu'à l'arrivée de Vespasien, nommé par Néron légat impérial chargé de la répression à la tête de trois légions. Un certain Joseph, commandant l'une des armées juives, résiste dans la citadelle de Tapota. Réfugié dans une grotte avec une quarantaine de notables, il échappe à leur suicide collectif, se rend et prédit l'empire à Vespasien. La prédiction se réalise deux ans plus tard, en 69. Le prisonnier est alors affranchi et selon la coutume romaine prend le nom gentilice de son protecteur (Flavius) : il est désormais Flavius-Joseph, précieux historien de la guerre dont il est acteur (ambigu) et témoin (peu objectif). Vespasien, devenu empereur, confie le commandement à son fils aîné et fidèle lieutenant Titus, qui - en 70 - incendie Jérusalem, pille et détruit le Temple (dont il ne subsiste que le Mur occidental, dit « mur des Lamentations »). Cet évènement considérable est à l'origine de la Diaspora qui devait durer presque 1.900 ans. C'est la fin de la guerre des Juifs, même si la forteresse de Massada résiste jusqu'en 73. Vespasien et Titus célèbrent leur victoire par un triomphe commun, en juin 71. Shekel, Jérusalem, 68/69 (an 3) (Ar, 14,19, 22,50 mm, 12 h) A/ Inscription hébraïque, « Shekel d’Israël ». Calice surmonté de la date. R/ Inscription hébraïque, « Jérusalem la Sainte ». Trois grenades sur une tige. BMC 13 - ANS 444 – GIC 5630 (1000£) - GBC 6/ 6390 – HGCS 10/ -, p. 152A Y. Meshorer, Jewish Coins of the Second Temple Period, Tel Aviv 1967, p. 154, n° 154, pl. 19 Exemplaire de qualité exceptionnelle sur un flan idéalement centré des deux côtés. Revers de toute beauté. Avec tout son coupant. Patine grise avec de légers reflets dorés. Très rare. SUP 5 000€/ 9 500€ L’an 3 avec 24% des occurrences pour les shekels d’après D. Hendin se rencontre assez facilement. Mais l’exemplaire ici présenté est de qualité exceptionnelle. Pour ce type et cette année, D. Hendin a recensé 20 coins de droit et 96 coins de revers (GBC 6390). Pour le shekel, des pièces datées de l’an 1 (mai 66/ mars 67) à l’an 5 (avril – août 70) sont connues. Les shekalim ou tétradrachmes de l’an 3 font partie des plus courants. Les pièces de l’an 5 sont les plus rares avec 4 coins de droit et 8 de revers (GBC 6399) avec ceux de l’an 1, 7 coins de droit et 21 de revers (GBC 6383). Les shekels de l’an 2 (avril 67 – mars 68) sont les plus courants avec 19 coins de droit et 203 de revers (GBC 6387). Quant à ceux de l’an 4 (avril 69 – mars 70) seulement 9 coins de droit et 29 coins de revers sont recensés (GBC 6393). Cependant, un seul exemplaire de l’an 3 est conservé à l’Américan Numismatic Society (ANS. 444) contre cinq exemplaires de l’an 2. Au total pour les cinq années recensées, nous avons un total de 59 coins de droit et de 357 coins de revers. Avec une estimation moyenne de 20.000 pièces par coin de droit, nous aurions une production totale de plus de 1 million de shekels frappés, chiffre cohérent au regard de celui des coins de revers. Nous avons un ratio de r1/d1 de 6,05 de coin de revers par coin de droit. Outre ce type de shekels, nous avons deux types de shekels rarissimes pour l’an 1 (GNC 6/ 6381 et 6382). Pour les monnaies divisionnaires, nous avons des demi-shekels pour l’an 1 (BGC 6384), l’an 2 (GBC 6388), l’an 3 (GBC 6391), l’an 4 (GBC 6394) et l’an 5 (GBC 6400), mais aussi des quarts de shekels pour l’an 1 (GBC 6385) et l’an 4 (GBC 63.95). L’ensemble des monnaies divisionnaires d’argent sont très rares. Accompagnant les monnaies d’argent, nous avons aussi des prutah de cuivre (Æ) et pour l’an 4 (avril 69 – mars 70) des demi, quarts et huitièmes de shekels en bronze (Æ). Exemplaire sous coque NGC Ch AU* (Strike 4/5, Surface 5/5). Cet exemplaire est accompagné de son certificat d’exportation pour les résidents étrangers. Les monnaies de Palestine sont collectionnées, en particulier celles des deux guerres de Judée (66-70 et 132-135). Les monnaies de la première révolte sont les plus recherchées. La défaite et la prise de Jérusalem à l’été 70 par Titus entraînèrent la destruction du Temple ainsi que la Diaspora et la répression qui s’ensuivirent et sont en partie immortalisées sur l’arc de Titus à Rome. La plupart de ces grosses pièces d’argent (shekels) furent souvent refondues par les vainqueurs ou enfouies par les vaincus. Vous avez là une opportunité d’acquérir un exemplaire chargé d’histoire ! Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT PREMIÈRE RÉVOLTE DE JUDÉE : BOIRE LE CALICE JUSQU’À LA LIE

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