Bulletin Numismatique n°250 29 « ΚΑΙ ΣΥ ΤΕΚΝΟΝ » (toi aussi mon fils), (Suétone, Divus Julius, LXXXII). C’est par ces mots en grec que Jules César, avant de tomber devant la statue de Pompée dans la curie, se serait exprimé en découvrant parmi les conjurés ceux qui lui portèrent les vingt-trois coups de poinçon. C’est en reconnaissant Brutus (ce fils adoptif, fils de Servilia et peut-être son fils naturel selon la rumeur), qui l’avait déjà trahi une fois en choisissant Pompée contre César - bien que César lui ait pardonné - aurait prononcé ces paroles en grec plutôt qu’en latin. « Tu quoque, Brute, fili mi ? », (toi aussi mon fils Brutus). La première partie « Tu quoque » (Toi aussi) est passée dans le langage courant aussi bien en latin que dans les langues vernaculaires et symbolise la trahison ultime ! Rappelons rapidement les faits. César, né le 13 juillet 100 avant J.-C., est devenu consul en 59 avant J.-C., lui qui se lamentait de n’avoir rien accompli à l’âge où Alexandre le Grand s’éteignait (33 ans). Il a formé le premier triumvirat avec Pompée et Crassus. Il est ensuite parti pour faire la conquête de la Gaule (de Bello Gallico) pendant huit ans de 58 à 50 avant J.-C. L’image la plus connue de cette guerre d’extermination où un million de Gaulois ont trouvé la mort, c’est la reddition de Vercingétorix à Alésia en 52 avant J.-C. Brouillé avec Pompée après la mort de sa fille, l’épouse de ce dernier, Crassus disparut à Carrhes en 53 avant J.-C. La confrontation entre « Optimates » et « Populares » devient inévitable. César franchit le Rubicon en 49 avant J.-C., entre à Rome, à la poursuite de son rival qui s’enfuit en Grèce. C’est d’abord la bataille de Pharsale en 48, la fuite de Pompée en Égypte où il est assassiné sur les ordres de Ptolémée XIII. C’est la rencontre à Alexandrie de César et de Cléopâtre, la guerre qui s’ensuit et la victoire de César. C’est aussi la conception du futur Ptolémée XV Césarion avant d’aller affronter le fils de Mithridates VI du Pont, Pharnaces à Zéla : « Veni, Vidi, Vici », (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu). C’est ensuite la reprise des combats contre les fils de Pompée et ses partisans, d’abord en Afrique où le conquérant écrase Metellus et Caton, alliés à Juba II de Maurétanie, à la bataille de Thapsus (46 avant J.-C.) avant d’aller porter la guerre en Espagne où, à la bataille de Munda, il vainc les Pompéiens et élimine le fils aîné de son ennemi. C’est aussi le Triomphe en 46 avant J.-C. où les vaincus des différentes campagnes sont traînés le long de la voie Triomphale avant d’être exécutés comme Vercingétorix qui est garrotté à la prison Mamertine. C’est enfin l’ensemble des réformes que César entreprend à son retour à Rome, dont celle du calendrier Julien. Dictateur perpétuel, a-t-il aspiré à la Royauté (15 février 44 avant J.-C.) abolie depuis 509 avant J.-C. ? Ce qui est certain, c’est que l’apparition de son visage sur les monnaies est peut-être l’une des explications de la conspiration conduite par Cassius et Brutus qui se met en place en mars 44 et qui aboutit à son assassinat aux Ides. César, dans son testament a adopté son petit-neveu, le petitfils de sa sœur, le fils d’Attia, Octavianus (né le 23 septembre 63 avant J.-C.) qui est d’abord Octave avant de devenir Auguste ! Ce court résumé, vous pouvez le retrouver au travers des cinq monnaies de Jules César de la prochaine Live Auction du 4 mars 2025, accompagnées de deux pièces où figure le portrait de César, monnaies toujours rares et recherchées que vous pourrez découvrir dans la boutique de Cgb.fr. Le 15 mars prochain, ayez une petite pensée pour celui qui reste encore aujourd’hui le plus célèbre des Romains, immortalisé par Shakespeare ou Schiller jusqu’à aujourd’hui avec un film comme Cléopâtre ou la série Rome ! Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT Lr 02 : 69€ LES IDES DE MARS : 15 MARS 44 AVANT J.-C. !
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