cgb.fr Bulletin Numismatique 250

Bulletin Numismatique n°250 11 LE COIN DU LIBRAIRE, AS DE NÎMES RIME AVEC ÉNIGME lecteur ou futur acheteur de vous faire personnaliser votre exemplaire qui le rendra à nul autre pareil ! La table des matières (p. 1) vous annonce la couleur au propre comme au figuré et vous indique ce qui vous attend avec le dupondius au crocodile dit « as de Nîmes ». D’ailleurs, je me demande si finalement l’animal ne serait pas le véritable acteur de cette saga antique ? Je ne peux m’empêcher de donner la parole à son auteur qui n’utilise pas une bulle pour illustrer son propos : « La première édition de « As de Nîmes » rime avec énigme » date de 2015. Deux rééditions ont suivi en 2018 et 2020), en apportant à chaque fois des mises à jour. La présente réédition 2025 étoffe en particulier le chapitre des Volques Arécomiques et ajoute des textes qui contextualisent davantage les frappes de la monnaie au crocodile de Nîmes. Notamment pour illustrer le fait que ce monnayage a accompagné l’ascension d’Auguste et l’essor de la ville de Nîmes, objet de toutes les attentions de l’empereur. Divers ajouts de monnaies émaillent aussi les pages de cette édition, le tout sous une nouvelle couverture qui marque les dix ans de cette publication ». Le compte-rendu pourrait prendre fin avec ce point final où l’auteur nous a livré la substantifique moelle de l’ouvrage, mais en gourmet, je ne peux m’empêcher de vous fournir quelques indications qui, si vous n’étiez pas encore convaincus, devraient d’ici la fin de cet article, vous donner l’envie de devenir l’acquéreur et le propriétaire de l’un des 200 exemplaires disponibles et, qui plus est, peut-être devenir un collectionneur de ce monnayage si attachant (normal avec la chaîne qui retient notre mascotte au palmier du revers). La qualité des textes qui sont plus denses ainsi que le nombre des illustrations photographiques et des dessins, voire des planches qui émaillent l’ouvrage, donnent à ce dernier une densité supplémentaire. La qualité photographique des reproductions, le choix des exemplaires en rehaussent la valeur et les choix de son auteur et illustrateur. C’est autour de trente quatre thèmes du sommaire que Jean-Pierre Terrien nous invite à découvrir ce monnayage et tous ceux qui lui sont attachés (j’arrête les jeux de mots ou l’auteur va lâcher la bête). De l’introduction (p. 3) : l’as (ou dupondius) de Nîmes est bien plus qu’une monnaie, quelle que soit l’approche retenue. C’est ce que nous dit l’iconographie et sa description presque chirurgicale d’une pièce – du type 3 ou 4 suivant les classements – (p. 4), mais aussi l’as de Nîmes : une énigme qui sans cesse renvoie à un binôme (p. 5-8 en douze points comme les Tables de la Loi), mais encore l’explicitation du contexte des frappes (p. 9) avec une magnifique photo d’un coin de droit du monnayage, aucun coin de revers ne semble encore recensé à ce jour, à moins qu’il m’ait échappé (le crocodile). L’ouvrage est une invitation au voyage. Les tableaux comme celui de la page 10 explicitant les périodes de frappes des dupondii/ as de Nîmes sont clairs et édifiants. Aucune place perdue dans la mise en page ne vient contrarier le discours fluide et le cheminement de l’ouvrage comme à la page 11 où le dessin, avec humour, vient éclairer le message de la monnaie, support de communication du pouvoir. Après cette très vaste introduction, l’auteur va rechercher dans les monnaies celles qui ont inspiré le dupondius/ as de Nîmes, les autres monnayages, souvent frappés en Gaule : Narbonne, Lyon, Vienne, Orange qui aujourd’hui est aussi donné aux Volques Tectosages (région de Vieille Toulouse où de nombreux exemplaires ont été trouvés, (p. 12-15). Cette première partie, avant d’aborder le plat de résistance, se termine par une interrogation: l’as de Nîmes, monnaie courante ou monnaie rare pour les numismates ? Je n’ai pas forcément la réponse à cette question, mais quand on voit actuellement le prix atteint par certains exemplaires dans un état de conservation exceptionnel on a l’impression qu’au revers le crocodile va sortir du flan. Je m’égare, c’est à cause des dessins ! Des pages 17 à 57, nous découvrons tour à tour les quatre types retenus par l’auteur avec à chaque fois des photos de monnaies agrandies et des textes sans oublier quelques illustrations qui nous ravissent. Pour le type 1, le plus rare, nous vous renvoyons aux pages 17 à 21. Pour le type 2, les pages 22 à 43 nous permettent de découvrir les nombreuses variantes stylistiques de cette classe qui, avec la quatrième, est la plus abondante du monnayage nîmois. L’auteur n’a pas manqué d’introduire de nombreuses données concernant les imitations « gauloises » de ce type II (p. 36-43). Vous trouverez les pièces du type III aux pages 44-49 sans oublier quelques rares imitations. Enfin, le type IV, le plus récent, se trouve aux pages 50-57 avec encore une fois la mention de quelques imitations. La seule partie que je trouve un peu légère, mais c’est peut-être parce que les monnaies sont justement coupées (p. 58), est celle dédiée à cette opération. Dans une cinquième édition ou une édition ultérieure, cette partie mériterait un plus grand nombre d’illustrations. Elle pourrait pratiquement constituer un thème de collection, tant ces « as coupés » sont nombreux, à condition toutefois que la coupure ne soit pas moderne ! En revanche, la partie consacrée aux contremarques s’est étoffée et démultipliée avec une étude par types, ce qui en rehausse l’intérêt et mériterait une étude plus approfondie. La mention consacrée aux monnaies fautées et autres curiosités (p. 71-73) est pratiquement inépuisable malgré la rareté des exemplaires. On retiendra la médaille dite « à la patte de sanglier » (p. 77-77) malgré les articles récents de Patrick Villemur dont le dernier en date avec Maryse Blet Lemarquand, « Les Médailles de [Nîmes] dites au pied de sanglier ». Nouveau regard, nouvelle analyse, in Rome et les Provinces monnayage et histoire, mélanges offerts à Michel Amandry, sous la direction de Laurent Bricault, Andrew Burnett, Vincent Drost et Arnaud Suspène, Ausnius NA 7, Bordeaux, 2017, p. 133-149. Ce dernier est revenu plusieurs fois à la charge et avec des analyses d’un maximum d’exemplaires conservés. Il a bien mis en évidence que certains « artefacts » sont authentiques. Malheureusement, il existe aussi des copies pour ce qui reste peut-être le plus grand mystère du monnayage nîmois (si au moins c’était une patte de crocodile (Ndlr) ! C’est avec un œil neuf et une iconographie renouvelée que l’auteur s’est ensuite penché sur les monnaies gauloises de

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=