Bulletin Numismatique n°249 49 La société italienne SORIMA acheta un autre navire, le MAURETANIE, et le rebaptisa ARTIGLIO II en mémoire des victimes du premier bateau. Les travaux reprirent sur le SS EGYPT et, après des mois de travail acharné et des techniques nouvelles, les scaphandriers atteignirent la chambre du trésor. C’était le 10 juin 1932, un an et demi après la tentative désastreuse et 10 ans après le naufrage. NOTA : souvent un raccourci est fait attribuant à l’ARTIGLIO la remontée du trésor faite par l’ARTIGLIO II. LA REMONTÉE DU TRÉSOR Durant 3 jours, les lingots, pièces d’or, argent métal… et les billets de banque (considérés comme sans valeur) furent déposés sur le pont de l’ARTIGLIO II. Une rapide expertise montra que 90% du précieux chargement étaient récupérés. Malgré une dépense de 260 millions livres sterling en recherches pendant dix ans et les frais de sauvetage, le bilan financier, pour la Lloyd’s, fut très positif. Mais il restait encore 10% du trésor sous l’eau. Des tentatives illégales de récupération eurent lieu jusqu’en 2017, mais les Douanes Françaises veillent sur les lieux. QUE SONT DEVENUS LES BILLETS Si lingots, tonnes d’argent et pièces d’or furent l’objet de toutes les attentions, il semble que les découvreurs se soient désintéressés des billets. Deux explications à cela : - Billets sans valeur car non signés et non émis - Billets, pour la plupart en très mauvais état après un séjour de dix ans au fond de la mer NOTA : Il est probable que seulement les billets situés au milieu des paquets étaient moins détériorés On raconte que les marins de l’ARTIGLIO II les faisaient sécher sur le pont. Trois sources de dispersion sont possibles : 1 - Les billets récupérés par la SORIMA. Dans ce cas, les billets sont tamponnés « SORIMA SOciéta Ricuperi MAritimi » (voir le billet de la vente CGB avril 2024) 2 - Les billets avec un tampon rectangulaire libellé en anglais dont voici la traduction : « Ce BILLET, aujourd’hui sans valeur, fut retrouvé en juin 1932 par le bateau de sauvetage italien « ARTIGLIO » (précision, il faudrait lire ARTIGLIO II) dans la chambre forte du vaisseau de ligne « EGYPT » qui sombra le 20 mai 1922 par quatre cents pieds de fond ». Ils sont réapparus, à quelques exemplaires, une quarantaine d’années après le naufrage (Collection G. THOMAS et celui de M. MUSZYNSKI) 3 - Les billets sans signe distinctif. Il pourrait s’agir des billets que les marins faisaient sécher sur le pont, gardés en souvenir puis dispersés. Ainsi se termine l’histoire fabuleuse des billets d’Hyderabad, d’un État hors du commun où vécut l’homme le plus riche du monde. Actuellement, Hyderabad avec ses huit millions d’habitants est la sixième ville de l’Inde, la capitale est Telangana. Les grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux y ont des usines et AMAZON y a construit le plus grand entrepôt du monde. … AUTRE TEMPS, AUTRE HISTOIRE Yves JEREMIE Bibliographie : World Papier Money Specialized issues - Thomas Georges : Hyderabad (collection) SOLLNER Gastone et Maurice MUSZYNSKI : Le trésor de l’EGYPT CGB.fr : Ventes et archives Merci à notre adhérent et ami Michel MUSZYNSKI pour la documentation. LES BILLETS DE HYDERABAD, VOUS CONNAISSEZ ?
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