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Bulletin Numismatique n°249 47 Songez que Citeco n’est même pas capable de présenter des billets authentiques mais seulement de vulgaires fac-similés ! Une honte pour un musée national… Le 18 février 2025, nous saurons enfin, dix ans presque jour pour jour après la vente Fayette, le vrai cours de ces « deux diamants » pour reprendre son expression. Personnellement je n’ai aucun doute et je m’engage en écrivant que l’estimation sera à mon avis largement dépassée. Bonnes enchères ! Et surtout bonne chance ! Max RÉGNIER Ex-collaborateur de Claude FAYETTE QUELQUES RÉPONSES (1) La rareté, le marché, le prix. Le prix d’un billet – comme de tout objet – n’est pas réellement fonction de sa rareté objective, mais du marché. En raisonnant par l’absurde, tout billet - par son numéro - est unique. Imaginons un instant que Elon Musk, Mark Zuckerberg et quelques autres illuminés fortunés se mettent en tête d’acheter tous les billets français ayant pour numéro d’ordre le nombre d’or :1618. La rareté ne changera pas, mais le marché sera bouleversé et ces billets s’arracheront à prix … d’or. Un billet unique est-il nécessairement plus cher qu’un autre connu à cinq ou dix exemplaires ? Rien n’est moins sûr, car l’envie de posséder un objet tient aussi au fait de pouvoir l’obtenir. Pour beaucoup de collectionneurs c’est le challenge, la chasse, qui est la motivation : trouver le plus beau billet, le plus petit numéro permet la comparaison avec d’autres. Le billet unique est dans une autre catégorie, celle où l’envie laisse la place à la raison : c’est unique, ce n’est pas pour moi. Dans la pyramide des collectionneurs la base est très large mais plus la rareté et le prix augmentent plus elle se rétrécit. Sur la pointe, le nombre d’amateurs se compte sur les doigts d’une main. Établir des cotes, c’est faire une proposition, donner une indication. Bien entendu il est plus simple d’indiquer offre / demande et de laisser le marché faire les prix, dans La Cote nous avons opté pour une indication chiffrée systématique, c’est forcément prendre le risque de décevoir, de faire des erreurs, ce choix est assumé à 100 %. (2) Ceci pose beaucoup de questions ! Peut-on raisonnablement comparer un spécimen - fût-il unique - avec un des deux plus beaux exemplaires connus d’un billet émis, historiquement intéressant, connu à dix exemplaires ? Quelle est la part de collectionneurs pour des billets émis et pour des spécimens ? Peut-on comparer le marché de 1986 et celui de 2023 ? Enfin, peut-on généraliser un marché à une seule vente ? (3) Il est vrai que c’est un risque, il est vrai que ce sont des spécimens exceptionnels qui méritent des prix exceptionnels. Écrire un ouvrage de cotations est un travail énorme, absolument pas rentable et qui est souvent dénigré et fait l’objet de critiques plus ou moins violentes et plus ou moins justifiées. Alors, à quoi bon ? A quoi bon passer tant de temps, dépenser tant d’énergie pour quelques centaines de collectionneurs et quelques professionnels attentistes ? On se le demande… mais prôner une ligne libertarienne pour une collection est un non-sens. Lorsque je lis cet appel à « faire les cours », j’imagine un match sans arbitre, où les joueurs décident d’eux-mêmes des règles : aucun sport, aucune activité ne peut perdurer sans règles. Un livre de cotes n’est qu’une proposition de règles, l’objectif est de trouver un accord entre tous les protagonistes d’une collection. Accord sur un classement, une qualité, une authenticité et si possible un prix. Refuser de s’accorder, refuser les livres, refuser les blogs, c’est déstructurer la collection, laisser les amateurs sans repères, à la merci de toutes les tromperies, de toutes les erreurs. Nous avons, avec Monsieur Regnier, une vision différente de la collection et des collectionneurs. Certains critiqueront le fait de publier sa prose, je les invite au débat, le Bulletin est ouvert à la discussion. Sa véhémence n’est que la manifestation de sa passion pour le billet (et aussi de son mauvais caractère, il faut le dire) mais il fait partie des meilleurs spécialistes du billet français et son avis ne peut être ignoré. Jean-Marc DESSAL MAX REGNIER : 10 ANS APRÈS LA VENTE CLAUDE FAYETTE

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