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Bulletin Numismatique n°249 22 Nous avons eu l’occasion récemment d’évoquer le site péloponnésien pour un statère, « Héra et l’Heraion : un temple au cœur des jeux olympiques » dans le Bulletin Numismatique (BN 246, p. 28-29). Nous avons la chance de proposer dans la prochaine Live Auction du 4 mars 2025, pas un, mais deux exemplaires de ce monnayage si attachant. Si en décembre 2024, c’était un statère au type de la tête d’Héra, cette fois-ci, ce sont deux statères à la tête de Zeus frappés, le premier au IVe siècle et le second au IIIe siècle avant J.-C à une centaine d’années de différence. Nous venons de refermer début septembre la XXXIIIe session des jeux olympiques modernes qui ont débuté à Athènes en 1896. Faut-il rappeler que les jeux olympiques antiques sont attestés dès 776 avant J.-C. Et nous commémorions cette année le 2800e anniversaire de la création de ces jeux ! Le site d’Olympie situé dans le Péloponnèse, près du cours de l’Altis, était un lieu sacré (bois). La conquête de Pise par les Éléens permit à ces derniers de contrôler le site d’Olympie dès le VIIIe siècle avant J.-C. avec l’aide des Spartiates dont ils furent souvent les alliés, au moins jusqu’en 421 avant J.-C., pendant la guerre du Péloponnèse. Durant les Jeux, les pélerins et spectateurs affluaient de l’ensemble du monde grec, les Éléens frappèrent un monnayage diversifié et important, basé sur l’étalon éginétique et comprenant outre le statère ou didrachme, des drachmes, des hemidrachmes ou trioboles, des oboles, tritetartemorion (trois-quarts d’obole), des hemioboles et des tetartemorion (quart d’obole). Quand on se réfère aux jeux grecs, on pense immédiatement à Zeus Olympios (Zeus d’Olympie), mais on oublie un peu vite que sur le site se trouvait non loin de son temple érigé entre 470 et 456 avant J.-C. par Libon d’Élis, un autre monument beaucoup plus ancien, de style archaïque, élevé vers 590 avant J.-C. L’Herainon, décrit par Pausanias (5, 16, 1), consacré à la femme de Zeus, Héra, qui reste aujourd’hui le plus ancien temple attesté sur le site en l’absence d’informations sur le premier temple de Zeus. Le temple Olympien était d’ordre dorique périptère de plus de 27 mètres de large et de 64 mètres de long, hexastyle (six) colonnes sur les façades et avec seize colonnes sur les côtés, hautes de plus de 5 mètres. Nous semblons bien avoir deux atelier distincts, le premier avec Zeus et le second avec Héra, qui auraient fonctionné pendant pratiquement un siècle entre 421/420 et 324 avant J.-C. On ne sait pas où étaient exactement frappées ces pièces, à Élis ou à Olympie même. Le monnayage aurait été fabriqué à partir des dons faits au temple. Actuellement, c’est la collection de BCD (acronyme connu de tous, mais dont le nom n’est jamais cité) et qui a fait l’objet d’une vente qui fut dispersée par la maison Leu de Zürich, aujourd’hui disparue : Coins Of Olympia, The BCD Collection, Auction Leu 90, 10 May 2004, 100 pages, 345 numéros et près de 500 exemplaires entre le Ve siècle avant J.-C. et le IIIe siècle après J.-C., qui reste la source récente la plus complète actuelle pour la compréhension du monnayage éléen. Mais l’ouvrage de C. Seltman, C. T. Seltman, The Temple coins of Olympia, Cambridge, 1921 reste la référence indispensable, mais datée de ce monnayage. ÉLIDE - ÉLIS OLYMPIE (IVe – IIIe siècle avant J.-C.) Le monnayage des Éléens n’était pas frappé à Élis même, mais plutôt en conjonction avec les Olympiades qui se déroulaient tous les quatre ans depuis 776 avant J.-C. Le monnayage ne commencerait pas avant 500 avant J.-C. Le site d’Olympie se trouvait sur le territoire de la cité d’Élis. Zeus était vénéré dans le sanctuaire. Une statue chryséléphantine du dieu, sculptée par Phidias, décorait le temple qui lui était consacré. Philippe II de Macédoine se posa en protecteur et champion du sanctuaire. Il remporta la palme à la course de chevaux en 356 avant J.-C., le jour de la naissance d’Alexandre. Sur son monnayage figure Zeus et un cavalier rappelant sa victoire. Après Alexandre, les Jeux conservèrent un grand prestige, mais la cité perdit son importance stratégique. Les jeux olympiques furent supprimés par Théodose Ier en 393 (293e olympiade). Statère ou didrachme, Élis, Olympie, (Élide). c. 360 avant J.-C. (Ar 11,75 g, 23 mm, 2 h) étalon éginétique, poids théorique : 12,48 g, 2 drachmes ou 12 oboles. A/ Anépigraphe Tête de Zeus laurée à gauche. R/ F-A Aigle debout à droite sur une chapiteau ionique. HGCS 5/ 365 – BCD Olympia 121 C. T. Seltman, The Temple Coins of Olympia III, Nomisma XI (1921), 181 ZEUS À OLYMPIE : ENCORE LES JEUX OLYMPIQUES

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