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Bulletin Numismatique n°249 21 Dans la Live Auction du 4 mars 2025, nous avons la chance de vous proposer à la vente trois monnaies provenant de la prestigieuse collection H. de Nanteuil (186-1941) qui fait d’ailleurs l’objet d’un article dans ce même Bulletin Numismatique. Notre exemplaire, de Rhegion (grec) ou Rhegium (latin), aujourd’hui Reggio di Calibria (italien) présente au droit le masque de lion, épisème de la cité tandis qu’au revers, nous avons une représentation du fondateur mythique de la cité, Iocaste, fils d’Éole (dieu des Vents) ou fils d’Arné qui régnait sur l’Italie. Iocaste est mort piqué par un serpent. La cité de Rhégion aurait été fondée par des colons chalcidiens et zancléens (de Zancle = Messine) près du tombeau de Iocaste. BRUTTIUM – RHEGION (466-415 avant J.-C.) Rhégium (Rhegion), dernière cité de la botte italienne sur le continent, située sur le détroit de Messine en face de la Sicile, fut fondée vers 720 avant J.-C. par des colons chalcidiens. Anaxilas, tyran de Rhégium, accueillit de nombreux grecs d’Asie Mineure qui fuyaient le danger perse en 494 avant J.-C. Avec l’aide de ses nouveaux colons, il conquit Zancle qui fut rebaptisée Messine, occupée par de nombreux Messéniens. Anaxilas remporta une victoire aux jeux olympiques de 480 avant J.-C. et introduisit un bige de mule sur le monnayage de Rhégium et de Messine avant de l’étendre à la plus grande partie de la Sicile. Le fils du tyran fut chassé en 476 avant J.-C. La démocratie fut établie en 461 avant J.-C. et cette date marque le début du monnayage avec le héros fondateur de la cité, Iocaste. La ville fut détruite en 387 avant J.-C. par Denys de Syracuse. Rhégium fut néanmoins reconstruite par Denys le jeune vers 356-350 avant J.-C. Les Romains s’emparèrent de la cité en 271 avant J.-C., mais en furent rapidement expulsés. Après 203 avant J.-C. et la fin de la seconde guerre punique, Rhégium tomba définitivement sous la domination romaine. Tétradrachme, Rhegium (Rhegion), Bruttium, 435-425 avant J.-C. (Ar 16,87 g, 30,5 mm, 5 h) étalon attique, poids théorique : 17,28 g, 4 drachmes ou 24 oboles A/ Anépigraphe Masque de lion vu de face. R/ ΡΗ-ΓΙΝΩΣ/ ΕΚ (légende rétrograde) (de Rhegion) Iokaste, nu jusqu’à la ceinture assis à gauche sur un siège, tenant de la main droite un bâton ; sous le trône, un bourgeon ; le tout dans une couronne de laurier. HN Italy 2488 – HGCS 1/ 1635 C. Seltman, Demos, NC 1897, p. 187, pl. VIII/ 7 revers (cet ex.) - H. Herzfelder, Les monnaies de Rhegion, frappées entre 461 et le milieu du IVe siècle avant J.-C., Paris, 1957, p. 95, n° 42d (cet ex.), pl. V F. de Callataÿ, Recueil quantitatif des émissions monétaires archaïques et classiques, Wetteren, 2003, p. 32-33, n° 34 Très bel exemplaire sur un flan large, centré des deux côtés. Revers agréable. Superbe masque de lion, bien venu à la frappe et finement détaillé. Patine grise. Très rare SUP/ TTB+ 7 000€/ 12 000€ Iocaste est considéré comme le fondateur mythique de Rhégion. Les auteurs du catalogue de la collection de Nanteuil spécifie que Vlasto indiquait que la lettre K, pourrait être l’initiale du graveur Cratesippos (cf. L. Forrer, Notes sur les signatures des graveurs sur les monnaies grecques, Bruxelles, 1906, p. 12 & 228-229) tandis que Hill, Handbook of Greek and Roman Coins, Londres, 1899, p. 15, propose la lecture K. EPOEI. Les exemplaires des collections Pozzi et Lockett présentent tous les deux une début de cassure de coin au droit sous l'œil du lion devant la narine droite, cassure qui est absente sur notre exemplaire ce qui tend à prouver qu'il aurait été frappé avant les deux autres. Le nouveau monnayage débute en 466 avant J.-C. Iocaste, fondateur mythique de Rhégium (Rhegion), est représenté au revers de ce tétradrachme. Il est figuré sous les traits d’un jeune homme imberbe, ultime représentation du héros qui marque la fin de ce type de monnayage (415 avant J.-C.). Une élégante tête d’Apollon et remplacera ensuite Iocaste au revers du monnayage à partir de 415 avant J.-C. jusqu’à la destruction de la cité en 387 avant J.-C. Les tétradrachmes de Rhégion restent rares et l’ouvrage de Herzfelder classique et fondamental pour leur inventaire. Pour l’ensemble de ce type entre 466 et 415 avant J.-C., F. de Caalataÿ indique que 184 exemplaires sont recensés avec 19 coins de droit et 31 coins de revers. Pour le troisième groupe, l’auteur de la monographie de 1957 avait relevé 18 combinaisons avec 6 coins de droit et treize coins de revers. Pour notre combinaison avec le coin de droit (A/ 27 et R/ 36) il avait recensé 8 exemplaires. Le coin de droit (A/ 27) est associé à six combinaisons (n° 41 à 45 et 42A) tandis que le coin de revers ne semble pas avoir été réutilisé. Notre exemplaire est le 42d comme indiqué. L’indice charactéroscopique est de 9,68, c’est-à-dire de 9,68 pièces par coin de droit qui fait que l’échantillon est valide et l’ensemble des coins de droit est couvert. Exemplaire provenant de la vente Picard, Paris 14 mars 1923, n° 220 et de la de la collection Henri Joseph Marie Jules de Nanteuil de la Norville (1876-1941), p. 74-75, n° 235, pl. XIV. Monnaie sous coque NGC XF (Strike 4/5, Surface 2/5). Vous l’aurez certainement compris. Il est rare de voir passer en vente un tétradrachme de ce type, qui plus est avec un « pedigree » centenaire ! Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT UN EXEMPLAIRE EXCEPTIONNEL DE RHEGION AU PRESTIGIEUX « PEDIGREE » !

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