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Bulletin Numismatique n°249 20 © ENSM Henri Joseph Marie Jules de Nanteuil de la Norville (Cherbourg, 12 mai 1876 – Pont-Sainte-Maxence, 28 juin 1941). Né à Cherbourg en 1876, ancien élève de l’école polytechnique (1894), ingénieur du Corps des Mines, après un passage par les Forges d’Alès, il intègre en 1908 la société des hauts-fourneaux, forges et aciéries de Denain et d’Anzin où il effectue toute sa carrière professionnelle devenant en 1941 directeur général. Il meurt des suites d’un accident de voiture. capitaine d’artillerie en 1916, il est chef d’escadron en 1917, chevalier de la Légion d’Honneur et Croix de Guerre 14-18. Pour nous numismates, nous le connaissons mieux au travers du catalogue de sa collection de monnaies grecques réalisé en 1925 par Jules Florange (1863-1937) et Louis Ciani (19841929). Le catalogue, après une préface de XII pages et 345 pages, comprend 1000 numéros de monnaies grecques entre l’Ibérie et les Cyclades, et est complété d’un index fort utile, car le catalogue ne respecte pas l’ordre de Strabon. Le texte est complété d’un album de 60 planches. Chaque monnaie du catalogue est minutieusement décrite avec la mention du poids, sa datation, la description du droit et du revers avec les légendes, suivies des références bibliographiques, complétées parfois de la provenance « pedigree », agrémentée d’un commentaire historique ou numismatique. Nos catalogues actuels n’ont rien à envier à ces monuments séculaires. Les photos des LX (60) planches, en noir et blanc, sont et restent d’une qualité irréprochable pour l’époque, souvent réalisées à partir de moulages. Dernier point non négligeable, les axes des coins sont indiqués sur les planches, très en avance pour l’époque. Pourquoi évoquer l’image d’Henri de Nanteuil maintenant, en dehors de l’anniversaire de la réalisation du catalogue de sa collection ? Nous avons tout simplement dans la Live Auction du 4 mars prochain la chance de soumettre à la vente trois monnaies provenant de cette prestigieuse collection. Tout d’abord, nous proposons un tétradrachme de Locres pour Pyrrhus roi d’Épire (bgr_889490 = n° 865, p. 287 & pl. LIII, de la collection H. de Nanteuil), suivi d’un tétradrachme de Rhégium (bgr_889488 = n° 235, p. 74-75, pl. XIV de la collection H. de Nanteuil) et enfin un statère d’Elis – Olympie (bgr_888632 = n° 968, p. 325, pl. LVIII de la collection H. de Nanteuil). Le tétradrachme de Pyrrhus, placé en Épire, a été trouvé sur le site de Locres en 1924 et a confirmé la localisation de l’atelier monétaire du roi épirote. Mais ce n’était pas la première fois que nous rencontrions une monnaie de cette importante collection. En effet dans MONNAIES 51, du 17 novembre 2011, nous avons vendu une hémidrachme de Milet (Ionie) (n° 199 = bgr_261372) qui avait appartenu à la collection H. de Nanteuil (n° 603, p. 204, pl. XXXVII). En rendant hommage à ce grand collectionneur que fut Henri de Nanteuil, grâce au témoignage vivant de trois monnaies qui ont fait partie de sa collection, nous avons souhaité mettre l’accent sur l’importance des provenances des monnaies et de l’historiographie numismatique, à un moment où le « pedigree » tient une place importante dans la vie d’une monnaie, en rehausse le prestige et le prix. Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT PROFIL D’UN GRAND COLLECTIONNEUR, IL Y A 100 ANS, LE CATALOGUE DE LA COLLECTION H. DE NANTEUIL

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