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Bulletin Numismatique n°248 40 LES ÉMISSIONS ORIGINALES ET LES REFRAPPES DE LA 20 FRANCS COQ. Suite aux recherches de Jean-Luc Grippari publiées dans les Bulletins Numismatiques numéros 234, 235 et 246, il nous est désormais possible de faire la distinction entre les frappes originales et les refrappes des 20 francs Coq. Au début de la Seconde Guerre mondiale, un décret interdit à partir du 9 septembre le transport et le commerce de l’or, ceci dans le but d’empêcher la fuite des capitaux et la spéculation afin de réaliser des profits illicites. Cette mesure d’exception est abrogée le 2 février 1948. Quelques jours plus tard, l’or est officiellement coté à la Bourse de Paris, jusqu’à sa fermeture le 2 août 2004. Afin de renflouer les stocks qui avaient été vidés par la guerre et de proposer au public des pièces en bon état, 37 483 500 pièces sont frappées entre 1951 et 1960. Antoine Pinay, président du Conseil des Ministres, lance en 1952 un emprunt d’État dont les intérêts sont indexés sur le cours de l’or. D’importants fonds viennent renflouer les caisses, dans le même temps le cours de l’or est contrôlé par la grande quantité de ces nouvelles pièces mises sur le marché. Mais à partir de 1960, le cours de l’or s’emballe, les intérêts s’envolent, la rente est déficitaire pour l’Etat malgré la prime importante gagnée sur la vente des pièces. Cette opération aura malgré tout permis à la France de se financer au moment où elle en avait le plus besoin. Avers de 20 francs original Avers de 20 francs refrappe Les refrappes portent toutes des millésimes de 1907 à 1914, au type officiel du 20 francs Coq avec la tranche LIBERTE EGALITE FRATERNITE démonétisé en 1928. De nouveaux outils de frappe ont été produits d’après les modèles originaux. Ils comportent de très légères différences qui ont été exposées par Jean-Luc Grippari. Parmi celles-ci, l’élément le plus significatif pour les distinguer est la forme du point à la fin de la légende d’avers : le point est carré sur les originales et rectangulaire sur les refrappes. Des variations apparaissent également au revers sur la longueur de la queue du coq, qui est courte, ou plus ou moins longue. La queue est courte ou longue sur les originales, elle est toujours longue sur les refrappes. La frappe est également différente, le champ est très plat sur les refrappes alors qu’il est légèrement concave près du listel sur les originales. Selon le millésime, les chiffres de la date sont un peu plus épais sur les originales que sur les refrappes. D’autres différences mineures existent au niveau des mèches de cheveux à l’avers et des brins d’herbes au revers. La composition de l’alliage diffère légèrement dans les refrappes. Les originales ont un titre de 900/1000 d’or, complété par du cuivre. Les refrappes ont un titre de 897/1000 d’or avec 3/1000 d’argent, complété par du cuivre. Il apparaît que certains exemplaires avec un point carré présentent un alliage contenant de l’argent, ce qui indiquerait que ce sont des refrappes. Le test métallique n’étant pas à la portée de tout le monde et ne pouvant être réalisé systématiquement sur tous les exemplaires, nous classons toutes les pièces avec point carré dans les originales. Les pièces avec point rectangulaire sont uniquement des refrappes. Grâce à ces nouvelles informations, nous avons trié les exemplaires de notre base de données afin de séparer les pièces originales des refrappes. Ce travail a été possible lorsque nous avions la photo, soit pour la moitié des exemplaires certifiés. En voici le résultat : Quantité et grade des 20 Francs Coq 1907-1914 Date Originales Refrappes Nombre total gradé Grade maximum Nombre total gradé Grade maximum 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 29 25 24 20 11 34 26 14 66 66 66 65+ 66 66+ 65 65 225 165 231 186 227 212 157 152 67 67 67 67 67 67+ 67 67 On peut constater que la population des pièces originales représente environ 10% du nombre des refrappes. La moyenne des grades se situe autour de 64 avec un grade maximum à 66 pour les originales. Les refrappes ont une moyenne autour de 65 et un grade maximum à 67. Le faible nombre de pièces originales gradées s’explique par deux facteurs : - même si le tirage des pièces originales est le double du tirage des refrappes, la majorité des pièces originales a été utilisée ou refondue pendant les deux conflits mondiaux. - les collectionneurs choisissent de certifier les plus beaux exemplaires, qui sont souvent des refrappes. Si votre certificat n’indique pas la variété, vous pouvez le faire mettre à jour par PCGS en demandant simplement une remise sous coque. Laurent BONNEAU - PCGS Paris NEWS DE PCGS EUROPE

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