cgb.fr

Bulletin Numismatique n°248 23 2017, p. 122-127 pour la patère de Rennes. En 2020, à leur retour, deux aurei de Postume montés en bijoux avait été subtilisés et la vitrine qui abrite aujourd’hui la patère de Rennes attend toujours leur retour ! Voici en résumé ce que nous conte le petit ouvrage de la série Cartel en une soixantaine de pages, mais pas seulement. Outre le déroulement de la découverte et le devenir du trésor de Rennes, D. Hollard (p. 9-19) revient en détail sur les caractéristiques d’une trouvaille inattendue (p. 9) sur son sauvetage et la nature de l’enquête que le trésor suscita (p. 10-15), le tout agrémenté de fac-similés de l’ensemble, aujourd’hui encore conservé dans les archives du Cabinet des Médailles. Mais l’auteur évoque aussi les « périlleuses tribulations » du trésor entre sa découverte et la période la plus récente. Il revient aussi sur la composition du trésor (p. 20-33) avant de s’attaquer dans la partie la plus intéressante de l’ouvrage à l’iconographie et la destination de la patère (p. 34-47) en en faisant un instrument de propagande pour cette nouvelle dynastie, créée par Septime Sévère et rattachée fictivement à la précédente (les Antonins). Il restitue la mémoire de Commode, voué à la « Damnatio Memoriæ » après son assassinat, et son fils Bassianus (Caracalla) prend les tria nomina de Marcus Aurelius Antoninus, le rattachant ainsi à la dynastie disparue. L’auteur rappelle les liens qui unissent l’empereur leciptain à l’Afrique et le culte qu’il rendait à Hercule (Melqart punique) et à Bacchus (le Liber Pater latin ou le Dionysos grec), divinités honorées à Leptis Magna, patrie de l’empereur. Ces dieux deviennent ainsi les épisèmes et les protecteurs de la dynastie des Sévères qui se rencontrent aussi largement sur les monnaies. Le choix et l’ordonnancement des aurei n’est pas anodin et obéit à une volonté. Ces pièces, toutes en parfait état, même pour les plus anciennes, ont peut-être été prélevées dans le stock conservé par le pouvoir impérial afin d’en faire un objet d’exception. Enfin D. Hollard émet des hypothèses quant au destinataire putatif de la patère : Lucius Aurelius Commodus Pompeianus, petit-fils de Marc Aurèle par Lucille et Pompeianus, second mari de l’Augusta, veuve de Lucius Vérus en 169, qui fut consul en 209 et aurait pu se voir offrir la coupe à cette occasion. Si la patère a un Terminus Post Quem (TPQ) qui peut être fixé à 208 par les monnaies, le trésor de 93 aurei voit son TPQ fixé par le règne d’Aurélien (TPQ, 275). Le trésor se clôt en effet par 18 aurei de l’Anarchie militaire et le règne d’Aurélien dont la dernière pièce datée du trésor est de 275 (T R P VII COS III), auxquels il faut ajouter les aurei de Postume. L’ouvrage se referme sur la constitution finale et l’abandon du trésor (p. 48-54), complétés par un petit glossaire (p. 57) et une bibliographie sommaire (p. 59). N’hésitez pas à vous procurer cet petit ouvrage qui se lit presque comme un roman policier, richement illustré et documenté et profitez-en pour compléter votre collection de la série « Cartel » qui vous permettra de découvrir les trésors de la BnF ! Laurent SCHMITT (ADR 043) LE COIN DU LIBRAIRE, LE TRÉSOR ET LA PATÈRE DE RENNES La 115 : 10€ Lt 84 : 10€ La 113 : 10€ Lc 226 : 9€ Lt 83 : 9€ Lm 339 : 9€ Lg 80 : 10€

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=