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Bulletin Numismatique n°247 20 Nous avons dans la prochaine Live Auction du 10 décembre 2024, un solidus énigmatique de Constantin Ier le Grand qui manque à tous les ouvrages de référence et ne se rencontre que dans la collection Leo Biaggi de Blasys (1906-1979), un industriel suisse dont la collection de monnaies d’or romaines était composée de plus de 2300 pièces (cf. H. Rambach, Provenance Glossary, p. 47). Si le droit de notre solidus est tout à fait classique avec la légende CONSTANTI-NVS MAX AVG avec un buste diadémé, drapé et cuirassé à droite, caractéristique de la seconde partie du principat de l’Auguste, à partir de son vingtième anniversaire de règne anticipé en 325/6 (vicennalia), le revers existe bien mais normalement pour la première partie du règne, lié à des émissions de 317 pour l’atelier de Trèves avec des solidi sur de petits flans, mais avec la même représentation au revers, Mars marchant à droite entouré de captifs (RIC VII/ 179, 192-194). Ce type a aussi été frappé pour l’atelier d’Arles pour Constantin Ier et Licinius Ier (RIC VII/ 245, 115 à 117) daté aussi de 317. Ce type se rencontre aussi pour l’atelier de Siscia (RIC VII/ 427-428, 29-30) et enfin Thessalonique (RIC VII/ 501, 15 à 18) pour Constantin Ier, Crispus et Constantin II Césars. L’ensemble de ces monnaies, toutes frappées en 317, font référence à l’armée gauloise qui a triomphé l’année précédente de Licinius Ier à Cibalae, et sont peutêtre liées aux conséquence de cette guerre, la nomination des Césars, Crispus, Constantin II et Licinius II le 1er mars 317. Mais pourquoi ce type fait-il sa réapparition en 335, au moment ou Constantin Ier fête son trentième anniversaire de règne (tricennalia, 25 juillet 335) ? Ce revers est-il là pour rappeler la fidélité de ses troupes qui ont suivi le vieil auguste tout au long de son règne depuis la mort de son père ? Le solidus de la collection Léo Biaggi de Blasys et le nôtre sont de coins différents tant pour le droit que pour le revers. L’émission a pu être importante et pour notre solidus, de l’atelier de Trèves, distribué au cours des fêtes qui ont accompagné les tricennalia aux soldats cantonnés dans la région ? Seul cet atelier est recensé pour le moment. Ce serait alors une sorte de monnaie de restitution, rappelant les revers frappés près de trois décennies plus tôt. CONSTANTIN Ier LE GRAND (25/07/306-22/05/337) Auguste (25/12/307-22/05/337) Flavius Valerius Constantinus Constantin est né en 274, fils de Constance Chlore et d'Hélène. Il est nommé césar à la mort de son père le 25 juillet 306 et est proclamé auguste le 25 décembre 307. Il épouse Fausta, la fille de Maximien Hercule, qui lui donnera cinq enfants dont trois augustes. Les vingt premières années de son règne sont consacrées à s'imposer comme principal auguste contre Maximien Hercule, Galère, Maxence, Maximin II et Licinius. Il est reconnu comme le premier empereur chrétien, bien que baptisé seulement sur son lit de mort le 22 mai 337. Solidus, Trèves, 335 (Or, 4,47 g, 20 mm, 5 h), (taille 1/72 L, poids théorique : 4,47 g, 24 argentei) A/ CONSTANTI-NVS MAX AVG « Constantinus Maximus Augustus » (Constantin très grand auguste). Buste diadémé, drapé et cuirassé de Constantin Ier à droite, vu de trois quarts en avant (A’c) ; diadème perlé et gemmé. R/ VIRTVS EX-ERCITVS GALL -|-// TR « Virtus Exercitus Galliarum » (La Virilité de l’armée des Gaules). Mars casqué, avançant à droite, tenant obliquement une lance de la main droite et un trophée de la main gauche, reposant sur son épaule ; à ses pieds de chaque côté, un captif assis. C VII/ – RIC VII/ – Depeyrot – RCV - Superbe solidus idéalement centré, avec un magnifique droit presque SPL. Très joli revers finement détaillé. Patine de collection. Très rare. SUP/ TTB+ 3 000€/ 5 000€ Type extrêmement rare, manquant aux ouvrages de référence, que nous proposons pour la première fois en vente ! Un autre exemplaire faisant partie de la collection de L. Biaggi de Blasys (n°2033) est passé en vente chez NAC (2008, Auction 49, lot n°477, adjugé 4500FS + frais, provenant du stock Hess en 1956, vendu 900FS), puis chez Gerhard Hirsch Nachforlger (2022, Auction 372, lot n°2181). Cette contribution nous permet de vérifier si besoin en était que les monnaies romaines nous réservent encore bien des surprises et des inédits, même pour des périodes que nous pensions bien connaître. Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT CONSTANTIN Ier ET LES TRICENNALIA

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