Bulletin Numismatique n°247 16 Alberto D’ANDREA, Gaetano FARANDA, Umberto MORUZZI, Magna Graecian and Sicilian Counterfeit Coins. A Catalogue, Edizion D’Andra, Bari, 2024, relié cartonné, avec jaquette couleur, 24,8 x 32,5 cm, 250 pages, illustrations couleur, 427 types, plus de 800 faux photographiés, plus de 1 200 photos et agrandissements. Code : Lm 351 Prix : 100€. C’est un très bel ouvrage que nous vous proposons avant les fêtes de fin d’année à mettre sous le sapin ou bien encore sous le gui. Il s’inscrit dans une luxueuse série d’ouvrages, souvent bilingues (italien/ anglais), consacrés aux monnayages d’Italie du sud (Magna Graecia) et à la Sicile. Depuis 2022, ce sont pas moins de sept livres avec celui-ci que les éditions D’Andrea nous ont livrés. Nous avons rendu compte dans les colonnes du Bulletin Numismatique de quatre de ces ouvrages qui ont été présentés de manière exhaustive, dont trois sur le monnayage de Tarente entre le VIe siècle avant J.-C et 209 avant J.-CV. (BN 230, p. 22-23, Lc 220), (BN 233, p. 20-21, Lc 222), (BN 242, p. 18-19, Lc 228), avec une recension quasi complète des dioboles de la cité calabraise (BN 220, p. 18-19, Ld 182) et d’une sylloge sur la même dénomination du musée de Naples (Ld 185). Laurent Comparot vient de rendre compte de l’ouvrage de Stefano Bani, traitant du monnayage étrusque et de l’Italie centrale (BN 245, p. 12, Lm 349). Nous vous soumettons celui d’un ouvrage aussi beau qu’intéressant réservé aux faux modernes, copiant les monnaies d’Italie du sud et de Sicile (BN 247, Lm 351). L’ouvrage se divise en deux grandes parties. La première textuelle (p. 6-47) dresse un constat factuel sur les faux, sur lequel nous allons revenir, et la seconde regroupe les 427 types du catalogue (p. 48-249) retenus pour l’Italie du sud (n° 1 à 60, p. 48-74) et la Sicile (n° 61 à 427, p. 75-249). Le tout est précédé par une table des matières (p. 4-5 regroupant douze entrées pour les monnaies d’Italie du sud et trente-cinq pour la Sicile, avec en plus les monnaies puniques en Sicile). L’ouvrage se termine sur une courte bibliographie. Ce simple résumé pourrait laisser penser à un ouvrage classique sur la numismatique. Il n’en est rien. Depuis la Renaissance, les monnaies ont été copiées et imitées, d’abord les monnaies romaines avec les sesterces et leur miroir « les Padouans », dont les premiers exemplaires venaient de la cité de Padoue. Les Italiens connaissent particulièrement bien les faux et les copies qui ont inondé le marché numismatique à compter de la seconde moitié du XVIIIe siècle après la découverte de Pompei (1748) et le « grand Tour » que tout fils de bonne famille, en particulier, anglo-saxonne, mais pas seulement, devait effectuer afin de parfaire ses « Humanités ». Arrivant en Italie, souvent ces personnes, en dehors de véritables érudits, achetaient sur les marchés de Rome ou autour de sites archéologiques, innombrables en cette période, des copies plus ou moins grossières, destinées nous dirions aujourd’hui, aux « touristes ». Cependant, devant la demande et les prix atteints par les originaux, à compter du début du XIXe siècle dans les ventes et sur le marché, les faussaires améliorèrent leur technique, et leur dextérité leur permit de vendre des faux à de grands collectionneurs ou à des musées. L’exemple le plus célèbre reste celui de Carl Wilhem Becker (1772-1830), citoyen allemand qui inonda le marché numismatique de faux, aujourd’hui reconnus comme de véritables œuvres d’art. À la fin du XIXe siècle, un faussaire grec, C. Christodoulos, réalisa plus de mille coins de fausses monnaies grecques. Dans l’ouvrage est évoquée la figure de Luigi Cigoi qui produisit de nombreux faux au début du XXe siècle. Nous pouvons aussi évoquer de nombreux autres faussaires italiens et siciliens qui sévirent entre la deuxième moitié du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle comme Tardini (+ 1919). Les techniques des faussaires se sont améliorées avec les progrès de la fabrication et de l’usinage, et si pendant longtemps, l’Italie et la Sicile conservèrent leur mauvaise réputation quant à la fabrication des faux, parfois encore à une époque récente, elles ont été rejointes par des faussaires de tout poil qui sévissent depuis les Balkans, en passant par le Proche Orient sans oublier de manière plus récente, la Chine ! Nous invitons nos lecteurs à lire avec attention, soit dans sa traduction anglaise (p. 6-24), soit dans sa version originale italienne (p. 25-43), les propos d’Umberto Moruzzi, numismate qui dresse un véritable inventaire des techniques de fabrication et de diffusion ainsi qu’un état des lieux du sujet. L’auteur évoque que dès la création de la monnaie au VIe siècle avant notre ère, le problème de la fausse monnaie a dû se poser. Mais cette fausse monnaie, qui copiait ou imitait un modèle original, avait pour but de créer un profit ou de se substituer à son original. C’est ce que nous appelons aujourd’hui « un faux pour servir », souvent aussi intéressant qu’une monnaie authentique fabriquée à l’époque. Après un historique et un développement consacrés aux différentes formes de copies ou d’altération depuis la Renaissance, la partie la plus intéressante de l’ouvrage se concentre sur les différents type de fabrication des faux depuis la fonte à la cire perdue, la galvanoplastie, la frappe à partir de coins. L’auteur nous fournit un inventaire des caractéristiques à prendre en LE COIN DU LIBRAIRE, MAGNA GRAECIAN AND SICILIAN COUNTERFEIT COINS
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