Bulletin Numismatique n°246 46 On remarquera que cet examen spectrométrique donne des résultats tout à fait en accord avec les indications dévoilées par l’archive historique de la Banque de France : 897 millièmes d’or fin par copie Pinay. L’examen des détails de la gravure des pièces apporte un autre lot de critères discriminants. Les motifs les plus pertinents à examiner sont : - sur l’avers (face Marianne), le point situé après « Française » ; - sur le revers (face coq), la plume surmontant la barre horizontale supérieure du « F » de « Fcs ». Comme déjà publié en 2023 dans le Bulletin numismatique[6], le point situé après « Française » (sur l’avers) est tantôt carré, tantôt rectangulaire. Le point de forme rectangulaire n’étant observé que sur les pièces affichant un millésime compris entre 1907 et 1914, l’hypothèse émise est que le point rectangulaire est l’apanage des seules copies Pinay. frappe d’origine copie Pinay Depuis la parution de l’article cité, il est apparu que si effectivement 100 % des pièces à point rectangulaire sont des copies Pinay, l’inverse n’est pas toujours vrai. Il a en effet été découvert un petit contingent de copies Pinay présentant un point de forme carrée (environ 5 % des copies). Dans ce cas particulier et assurément peu fréquent, c’est l’examen spectrométrique qui permet de redresser le diagnostic en montrant la présence de quelques millièmes d’argent. Pour résumer, toutes les pièces qui présentent un point rectangulaire sont bien des copies Pinay mais l’inverse n’est pas vrai puisque 95 % des copies ont un point rectangulaire et 5 % un point carré. Dans un autre numéro de 2023 du Bulletin Numismatique[7], il était abordé la variété « longue queue » intéressant cette fois le revers des pièces (face coq). Cette variété peut revêtir quatre formes en fonction de la longueur de la plume qui dépasse le « F » de « Fcs » : queue normale longue queue courte longue queue très longue queue Dans l’article, il était notamment rapporté que les copies Pinay présentent la forme la plus courte de la variété. Quant aux frappes d’origine, 95 % présentent une queue de longueur normale (donc aucun dépassement) et les 5 % restants présentent l’une des trois formes de la variété (courte, longue ou très longue). Pour être complet, il faut également rappeler le cas très particulier des pièces millésimées 1899, lesquelles arborent toutes sans exception la forme la plus longue de la variété. Mais, avec un tel millésime, il ne peut bien entendu être question d’une copie Pinay. Au terme de ce paragraphe dédié aux critères de gravure, voici les deux combinaisons qui sont statistiquement, et de loin, les plus fréquemment rencontrées par le numismate : 5 – ARBRE DE DÉCISION Après avoir passé en revue les critères discriminants actuellement connus, on peut dresser un arbre décisionnel permettant de distinguer les copies Pinay des frappes d’origine. Il comporte trois zones : - une zone rose de certitude en faveur des copies Pinay ; - une zone grise dans laquelle il y a une incertitude et comment la lever ; - une zone jaune de certitude en faveur des frappes d’origine. In fine, on constate que, au moindre doute, l’examen de référence ultime est la spectrométrie X. 20 FRANCS OR MARIANNE COQ : CRITÈRES DISCRIMINANTS ENTRE LES FRAPPES D’ORIGINE ET LEURS COPIES PINAY
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