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Bulletin Numismatique n°245 54 Malgré les défauts que nous indiquons, la monnaie, gradée SP64 par PCGS, a réalisé un prix record pour une 5 Francs Union et Force : 21 600 dollars ! Après les incroyables épreuves du concours de 1791, nous étions curieux de savoir ce que la collection de Margolis allait nous réserver pour le concours suivant, celui de l’An XI pour l’effigie de Bonaparte. Cette fois pas d’épreuves en argent ou en or du concours même ! Celles de la BnF et de la Monnaie de Paris restent les seules connues. En revanche la collection de Margolis a révélé des épreuves unifaces inédites sur lesquelles nous reviendrons à l’occasion de notules pour le « Coin du Franc ». On notera également divers essais intéressants, réalisés en marge du concours par Wielandy et Auguste. Mais la pièce « phare », à l’effigie de Bonaparte, de cette vente est sans conteste l’essai d’une 20 Francs de l’AN XI avec une tranche particulière. Elle est ornementale et non pas inscrite avec la légende « * DIEU PROTEGE LA FRANCE ». Vente Stack’s Bowers Galleries du 16/08/2024 lot n° 43327 photos © Stack’s Bowers L’exemplaire, gradé SP65+ Cameo par PCGS, a été vendu 198 000 dollars (frais inclus) ! L’illustration de la tranche ne figure malheureusement pas dans le catalogue de vente. Elle est décrite de la manière suivante par Margolis lui-même : « ornamented with alternating diamonds and hour glasses » autrement dit « ornée d’une alternance de diamants et de sabliers ». Grâce à Patrick Guillard qui a pu examiner les lots, nous avons cette photo qui visualise une partie de la tranche et cette ornementation particulière. À notre très grand regret, les slabs des maisons de grading masquent toujours l’essentiel des tranches… Cette monnaie est certes inédite mais a-t-elle totalement étonné les lecteurs de notre série d’ouvrages « Le Franc, les Essais, les Archives » ? Nullement, il suffit de se reporter à la « Galerie » de notre 1er volume consacré à Napoléon 1er page 512 où figurent les illustrations des outils de tranche qui ont permis d’obtenir cette monnaie si particulière ! En légende nous indiquions « Aucun essai retrouvé à ce jour ». C’est donc chose faite ! Elle ne figure pas dans notre « Catalogue » car il nous était impossible de la dater de manière certaine et donc de l’associer à un millésime et atelier car à ce jour nous n’avons trouvé aucun document d’archive papier évoquant un tel essai. Le pédigrée de cet exemplaire laisse apparaître le roi Farouk avec une forte probabilité. La rumeur court qu’il aurait fait réaliser à la Monnaie de Paris plusieurs refrappes avec les outils du musée. La question peut donc se poser sur le caractère apocryphe ou non de cette monnaie. Mais là aucun risque à ce sujet ! Pour une frappe apocryphe il faut disposer des outils. On a bien ceux de la tranche, mais pas les coins de 20 Francs. Au moment de l’arrivée à Paris des alliés en 1814, les administrateurs de la Monnaie de Paris ont été pris de panique et ont déversé la quasi-totalité des outils monétaires (poinçons compris) dans une fosse d’aisance. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il fut très difficile de rebattre monnaie sous les Cent-Jours et celle de la création d’une nouvelle effigie pour la 2 Francs. UN ÉVÉNEMENT NUMISMATIQUE MAJEUR : LA VENTE DE LA COLLECTION MARGOLIS

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