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Bulletin Numismatique n°245 48 1 - INTRODUCTION Lorsqu’un numismate convoite une pièce, il souhaite légitimement être assuré de son authenticité. Pour cela, il lui faut passer en revue : - les caractéristiques physiques de la pièce (taille, poids, diamètre, épaisseur, etc.) ; - les éventuelles anomalies de gravure (avers, revers, tranche). Et bien entendu, dans les deux cas, il faut s’appuyer sur des critères les plus objectifs et fiables possibles. En ce qui concerne les caractéristiques physiques de la pièce, l’objectivité est facile à satisfaire puisque c’est un instrument de mesure qui donne la valeur finale à retenir : une balance pour le poids, un pied à coulisse pour le diamètre et l’épaisseur, un spectromètre pour la composition chimique (on évite la pierre de touche car elle abîme les pièces) et un aimant pour s’assurer que la pièce n’est pas magnétique. Pour les anomalies de gravure, l’objectivité est plus difficile à atteindre car, au final, c’est l’œil humain qui doit décider si le détail observé est normal ou pas. C’est bien sûr dans ces conditions que l’on ressent avec le plus d’acuité le besoin de disposer de critères de contre-façon fiables. Dans cet article, nous décrivons la découverte de deux critères de contrefaçon imparables concernant la pièce de 20 francs Marianne Coq. Bien entendu, toutes les pièces fausses de ce type ne présentent pas ces critères mais, lorsque c’est le cas, la contrefaçon est certaine. 2 - DESCRIPTION De prime abord, les trois pièces (bizarrement toutes millésimées 1911) sur lesquelles les nouveaux critères de contrefaçon ont été mis en évidence n’éveillent pas la suspicion comme le montrent ces photographies de l’un des exemplaires : De surcroît, leurs principales caractéristiques physiques sont dans les limites de la normale avec notamment : - diamètre de 21 mm ; - poids total normal, de 6,43 à 6,45 grammes ; - axe orienté à 6 heures (frappe monnaie) ; - tranche B avec devise inscrite en relief *++*LIBERTÉ+*ÉG ALITÉ+*FRATERNITÉ. L’analyse spectrométrique (1) est dans les limites de la normale. Elle montre : - une pureté de l’or évaluée entre 21,5 et 21,6 carats ; - un poids en or fin autour de 5,79 grammes ; - un titrage autour de 898 millièmes. Enfin, un aimant n’attire pas la pièce. Comme les caractéristiques physiques des pièces sont donc semblables à celles des pièces authentiques, la preuve de la contrefaçon ne peut se faire que par la mise en évidence d’anomalies de gravure. Plusieurs ont été repérées mais seules les deux plus évidentes seront décrites ici car majeures et largement suffisantes pour affirmer la contrefaçon. Elles se situent sur le revers des pièces (face coq) et plus précisément au niveau du listel. Sur une pièce authentique, le listel est constitué de 48 oves séparés par des motifs identiques dont chacun est fait d’un dard central vertical flanqué de deux dards courbes : 20 FRANCS MARIANNE COQ : DEUX NOUVEAUX CRITÈRES FIABLES DE CONTREFAÇON

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