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Bulletin Numismatique n°245 46 fidèles au testament politique laissé par François Mitterrand, favorisèrent l’entrée de la Principauté dans la zone Euro. Monaco eut donc ses « euros » au même titre que les autres pays faisant partie de la zone et, en 2011, le quota calculé en pourcentage de la France, qui était un vestige colonial, fut remplacé par un quota semblable à ceux des autres pays de la zone. La réglementation européenne autorisant la frappe de monnaies courantes circulant dans la zone euro ainsi que celle des monnaies de collection réservées au pays émetteur, le prince Rainier III fit frapper de 2001 à 2005 des euros appartenant aux deux catégories. fig.23 fig.25 fig.24 fig.26 S’agissant des euros courants, 4 motifs furent retenus pour la face monégasque : deux euros, portrait de Rainier III (fig.23) ; un euro, portraits de Rainier III et du prince héréditaire Albert (fig.24) ; 50 cent (fig.25) ; 20 cent et 10 cent, sceau de Rainier III au chevalier monégasque ; 5 cent (fig.26) 2 cent et 1 cent, écu aux armes des Grimaldi de Monaco. Rainier III utilisa également la possibilité d’émettre des monnaies de collection. Celles-ci sont au nombre de quatre : 20€ en or 2002 et 100€ en or 2003 avec le motif au chevalier monégasque (fig.27), 10€ 2003 (fig.28) et 5€ en argent (fig.29). Cette dernière pièce commémore le 1 700e anniversaire de l’arrivée de Sainte-Dévote à Monaco (304-2004) et montre un motif qui lui est consacré. fig.27 fig.28 fig.29 RAINIER III NUMISMATE Si Rainier III est connu principalement comme grand philatéliste, il fut néanmoins également numismate. C’est ainsi qu’il s’intéressa à la collection princière et, dans un premier temps, en fit exposer un échantillon significatif dans le musée Napoléonien et des Archives du Palais aménagé dans une aile du Palais princier de Monaco. En 1995, il décida de créer un musée spécifique destiné à recevoir un échantillon significatif d’une part de sa collection philatélique, d’autre part de sa collection numismatique consacrée aux monnaies des princes de Monaco. Ce fut ainsi la création du musée des Timbres et des Monnaies, ouvert au public à partir de janvier 1996. Depuis son ouverture ce musée n’a cessé de se développer, le prince Albert II ayant continué d’accroître les collections laissées par son père. De ce fait, le musée des Timbres et des Monnaies de Monaco, malgré sa surface réduite, est un musée particulièrement intéressant. Outre la plus belle collection de monnaies monégasques existante, avec celle du musée National Romain à Rome (ancienne collection du roi d’Italie), il montre des outillages servant à fabriquer les monnaies, ce qui est très rare : découpoir, balancier, coins, outils de graveurs, etc. CONCLUSION La numismatique de Rainier III est de tous les princes de Monaco, la plus abondante, la plus complète et la plus variée. Elle comprend des espèces d’or, d’argent et de divers autres métaux. Elle accorde une importance considérable aux événements historiques ainsi qu’aux personnages représentatifs de la Principauté. De ce fait, elle contribue à mieux faire connaître les riches heures de Monaco et l’histoire de la Principauté beaucoup plus intéressante que le public ne l’imagine. Christian CHARLET APRÈS LA CÉLÉBRATION DU CENTENAIRE DE RAINIER III DE MONACO : LE BILAN MONÉTAIRE D’UN CHEF D’ÉTAT NUMISMATE

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