Bulletin Numismatique n°245 23 Faustine mère (Annia Galeria Faustina) née vers 97, est la fille de Marcus Annius Verus, trois fois consuls, dont la dernière fois en 126, et de Rupilia Faustina la sœur d’Annius Verus, père de Marc Aurèle, donc sa tante. Elle a épousé Antonin le Pieux vers 120 et en a eu quatre enfants dont deux garçons morts en bas âge et deux filles, dont une homonyme que nous connaissons sous le nom de Faustine Jeune, cousine germaine et épouse de Marc Aurèle. Elle est aussi la mère adoptive de Marc Aurèle et de Lucius Vérus. Elle reçoit le titre d’Augusta après le 10 juillet 138. Ses cendres sont déposées dans le mausolée d’Hadrien (château SaintAnge) après le 13 novembre (cf. Kaisertabelle). Elle est divinisée, pendant la plus grande partie du règne de son mari, elle reste associée à son époux avec un monnayage très important, en particulier après 148. D’après Philip. V. Hill, The Undated Coinage of Rome A. D. 98-148, London, 1970, p. 189, n° 468, ce denier est frappé en 142 entre deux émissions commémorant les quinquennalia d’Antonin. Outre le denier, nous avons aussi les sesterces. Au droit, nous avons la titulature DIVA AVG – FAVSTINA. Cette légende fait son apparition dans le monnayage au cours de l’année 142 dans le cadre de la deuxième phase de la dédicace du Temple de Diva Faustina, précédant l’institution de bienfaisance des « Puellae Faustinianae » et se rencontrera sur les monnaies jusqu’en 147. Au revers, la légende CONCORDIAE est au datif (à la Concorde) et ne se rencontre que pour ce type. H. Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l’Empire romain, vol. II, Paris, 1880, p. 424, ne comprend pas pourquoi un revers qui exalte la Concorde qui régnait entre Antonin le Pieux et Faustine n'a été frappé qu’après la mort de l’Augusta en 141. Cependant quand nous examinons attentivement le revers, si le personnage de gauche peut être indiscutablement identifié comme Antonin le Pieux, tenant un rouleau et tendant la main au personnage qui a été identifié comme son épouse, nous ne sommes pas persuadés que ce personnage soit Faustine. Si tout simplement nous avions affaire à une représentation de la Concorde (Homonoia) qui tient un sceptre et tend la main à l’empereur, alors la titulature du revers prendrait un sens différent et ferait référence à la Concorde qui existe entre l’Auguste et Rome, représentée par son abstraction personnifiée, la Concorde (Concordia). Nous laissons à nos lecteurs le soin de réfléchir à cette nouvelle attribution, plus conforme avec la chronologie et la réflexion logique soulevée par Cohen il y a presque un siècle et demi. Notre jugement n'a-t-il pas été obéré par le droit réservé à l’Augusta décédée et divinisée qui par-delà la mort veille aux destinées de Rome ? Également sur la boutique Cgb.fr, vous avez actuellement 180 monnaies de Faustine mère disponibles, qui vous permettront de trouver la pièce qui vous manque, le cas échéant. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT *Outre la monnaie de la « Live Auction online », toutes les monnaies sont en vente sur le site Cgb.fr FAUSTINE MÈRE ET LA CONCORDE
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