Bulletin Numismatique n°245 13 Tim WRIGHT, British Celtic Coins Art or Imitation ? An introduction to the coins of pre-Roman Britain, Spink, London, 2023, relié cartonné, 14,8 x 21 cm, 142 p. nombreuses illustrations en couleur dans le texte. Code : lb55. Prix : 38€. Ce petit ouvrage qui pourrait sembler anodin au premier abord est bien plus novateur que ne le laisse supposer son titre. Avec son élégante couverture noire cartonnée et un format dont nous n’avons pas l’habitude avec des ouvrages britanniques qui correspond exactement au format A5, nous découvrons à l’intérieur une mise en page aérée, accompagnée d’une police (type Times) bien lisible. La clarté des images des pièces réunies sur des planches photographiques en regard du texte, sur fond noir, renforce la qualité éditoriale de l’ouvrage. Ne peut-on noter qu’au regard des photos, l’échelle ne soit pas précisée, ce qui peut fausser le regard du lecteur parmi la centaine d'illustrations qui enrichissent le livre. L’ouvrage s’articule autour de huit chapitres d’une dizaine à une quinzaine de pages chacun, rythmés par les planches qui viennent éclairer le texte. Suivant les remerciements de la page 5, la table des matières (p. 7) nous offre, non pas un plan chronologique, mais un déroulement reposant sur des thématiques articulées autour de l’iconographie principalement dont un chapitre 6 décapant et un peu déroutant sur quelque chose qui est rarement abordé en Numismatique : l’humour ! L’ouvrage basé uniquement sur les monnaies celtiques de Bretagne (Angleterre) débute par le contexte et la controverse dans le premier chapitre (p. 9-23) qui pose les principes méthodologiques du livre avec les différentes influences qui se sont confrontées sur le territoire. Édifiante est la carte qui débute cette partie (p. 8) avec la représentation graphique des monnaies trouvées et inventoriées en Angleterre. Le deuxième chapitre aborde les origines continentales du monnayage et le sous-titre qui l’accompagne de la « malédiction des prototypes » (p. 23-33). Si nous ne sommes pas surpris de découvrir les monnaies grecques à la rescousse de ces prototypes et bien entendu les monnaies romaines avec le denier, plus surprenant, mais pas inconciliable, est de rencontrer la reine Élizabeth II et son pendant au revers saint George terrassant le dragon. Au chapitre suivant, l’auteur analyse les têtes représentées dans le monnayage et le surréalisme magique que recèle ces monnaies (p. 34-50). Ce thème est récurent et a été abordé récemment par Marc Petit et Samuel Gouet, Surréelles monnaies gauloises, la collection Marc Petit, Paris, 2024 pour les espèces continentales principalement. La partie suivante avec le titre « les queues derrière l’abstraction » (p. 51-65) s’intéresse aux chevaux sur les monnaies et à leur traitement ! Dans la même idée, le chapitre suivant aborde « les animaux (bêtes) entre bannières et esprits » (p. 66-75). Nous avons déjà évoqué le chapitre 6 (p. 76-84) sous le titre « méfaits cachés » où l’auteur, à l’aide de colorisation des traits, a recherché avec humour, à partir des visages ou des images au travers des représentation iconographiques des monnaies, ce que pouvaient cacher ces monnaies. Mais je crois être bien placé pour avoir vu parfois, dans les monnaies gauloises des choses qui n’étaient pas, et même sans l’aide de l’alcool. C'est là en partie que reposent la magie et l’esprit des monnaies celtiques. Les deux derniers chapitres sont consacrés pour le septième à « la propagande et l’auto-promotion » (p. 85-93) et le huitième à « la romanisation et à l’adoption sélective » (p. 94-107). Faut-il rappeler que la Bretagne fut conquise relativement tardivement en 43 après J.- C., sous le règne de Claude après deux trop rapides incursions de Jules César pendant la guerre des Gaules. Des révoltes intervinrent et mirent à mal le joug romain, comme celle de la reine Boudicca sous le règne de Néron, où Agricola, gouverneur de la province, dut batailler contre les tribus du nord et du Pays de Galles sans oublier les Pictes et les Scots. Deux murs, celui d’Hadrien et d’Antonin le Pieux, furent successivement construits afin de repousser le limes face à la poussée des tribus. Plusieurs empereurs durent se rendre sur le terrain afin de rétablir ce limes et assurer la sécurité de la région comme Septime Sévère et ses fils entre 208 et 211 ou bien encore Constance Chlore et Constantin Ier en 305-306 ! Des conclusions (p. 105-108) viennent clore l’ouvrage et mettre en lumière l’importance du monnayage gallo-britannique, de ses emprunts, de ses adaptations depuis les prototypes grecs en passant par les influences romaines. Elles montrent également le dynamisme et le particularisme des monnaies celtiques frappées en Bretagne. Vous trouverez entre les pages 111 et 118 la liste des illustrations détaillées avec les renvois aux ouvrages de référence, réparties par chapitre. Les pages 119 à 130 sont réservées à cinq appendices : le premier est réservé à un glossaire numismatique succinct et à la liste des dénominations dans les trois métaux (p. 123-124). Le deuxième est un tableau chronologique entre le Ve siècle et le IIe siècle avant J.-C. (p. 125-126), suivi du quatrième pour les périodes comprises entre le Ier siècle avant J.-C. et le Ier siècle après J.-C. (p. 127-128). Le quatrième appendice est une synthèse très utile sur l’évolution des appellations des peuples et des monnayages en fonction des différentes régions entre Evans en 1864 et Leins en 2012 (p. 129). Le dernier appendice est consacré aux inscriptions sur les monnaies celtiques pré-romaines et à leurs autorités émettrices (p. 130). Une bibliographie (p. 131-137) et un index viennent compléter l’ouvrage (p. 141-143). Nous avons là une synthèse qui sera utile à quiconque veut découvrir ce monnayage riche et attachant avant de s’attaquer aux ouvrages de référence, nombreux et détaillés sur le sujet. Laurent SCHMITT (ADR 007) LE COIN DU LIBRAIRE, BRITISH CELTIC COINS ART OR IMITATION ?
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