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SOMMAIRE ÉDITO CE BULLETIN A ÉTÉ RÉDIGÉ AVEC L’AIDE DE : Éditeur : cgb.fr ▪ 36 rue Vivienne 75002 Paris ▪ Directeur de la Publication : Joël CORNU Infographie : Emilie TEULIERE - Eric PRIGNAC • Hébergement : OVH ▪ 2 rue Kellermann 59100 Roubaix Ne peut être vendu ▪ ISSN : 1769-7034 ▪ Version pdf ▪ contact : presse@cgb.fr244 Bulletin Numismatique Septembre2024 Le Premier numéro de notre Journal, créé à l’instigation de Michel Prieur (1955-2014), voulait que CGB ait un organe de presse indépendant qui puisse diffuser de l’information numismatique. Il fut publié en septembre 2004 (BN 01). Le Bulletin Numismatique a VINGT ANS comme l’égrène la chanson. Nous ne pouvions pas occulter cet anniversaire et passer sous silence cet événement. Si le premier numéro ne comportait que douze pages avec des chroniques qui existent encore ou que nous allons en remettre à l’honneur pour certaines dans nos prochains numéros, aujourd’hui le Bulletin Numismatique dépasse souvent les 60 pages et contient un nombre considérable d’informations et de nouvelles dans tous les domaines de la numismatique. Parcouru chaque mois par des milliers de lecteurs, ou plutôt d’internautes, le Bulletin Numismatique est, depuis sa création, un journal en ligne publié mensuellement, avec 11 numéros par an, dont un double pour les vacances en juillet-août. En général, plus d’une vingtaine de collaborateurs et rédacteurs participent à son élaboration et à sa mise en page ainsi qu’à sa diffusion. Il est devenu un organe de presse incontournable du paysage numismatique et son aura dépasse largement le cadre national pour rayonner en Europe, voire au-delà grâce à la toile. Il est connu et reconnu et ses infos sont souvent citées et reprises. Aujourd’hui le Bulletin Numismatique connaît une diffusion sans cesse augmentée, grâce à vos articles, vous Numismates, qui chaque mois, apportez votre contribution à ce journal, cette revue qui est attendue avec impatience entre le 25 et la fin du mois afin de découvrir son contenu. Que pouvons-nous souhaiter pour les vingt prochaines années au Bulletin Numismatique ? Qu’il continue à nous informer en toute objectivité et à nous enrichir par la qualité et la diversité de ses articles et auteurs. Le Bulletin Numismatique a vingt ans, le bel âge ! Joël CORNU ADF - Viviane BÉCLIN - Georges BERTINO - Ludivine BERTI - Laurent BONNEAU - Marie BRILLANT - Yves CHARMET - Arnaud CLAIRAND - Joël CORNU - Michaël CREUSY - Yvan D’ANDRE - Christophe DARRAS - Jean-Marc DESSAL - Jean-Marie DUBEL - Thierry EUVRARD - Heritage - PCGS Paris - Franck PERRIN - Paul SAMSON - Laurent SCHMITT - la Séna - Sixbid - Numisbids - the Portable Antiquities Scheme - Philippe THÉRET - YVERT et TELLIER 3 PANNEAU D’AFFICHAGE 4-6 DÉPOSER / VENDRE AVEC CGB NUMISMATIQUE PARIS 7 NOUVELLES DE LA SÉNA 8 LES BOURSES 9 LES ÉVÈNEMENTS NUMISMATIQUES AUXQUELS CGB NUMISMATIQUE PARTICIPE 10-11 SEPTEMBRE 2024, UNE RENTRÉE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES 13 NOUVEAU ! ROME 61 DISPONIBLE DÈS À PRÉSENT 14-15 HIGHLIGHTS LIVE AUCTION SEPTEMBRE 2024 16 AGATHOCLÈS VAINQUEUR EN AFRIQUE ! 17 ANTIOCHUS VI DIONYSOS OU TRYPHON : CHERCHER L’ERREUR 18-19 STATÈRE D’OR : UN PHILIPPE PEUT EN CACHER UN AUTRE 20 LES DIOSCURES À TRIPOLIS 21 ATHÈNES ENTRE MARATHON ET SALAMINE 22 CINQUIÈME DE STATÈRE DE LYSIMAQUE : UN FAUX FRÈRE ! 23 LYSIMAQUE : ALEXANDRE DIVINISÉ 24-25 QUAND PHILIPPE V DE MACÉDOINE SE CACHE DERRIÈRE ALEXANDRE LE GRAND 26-27 TÉTRADRACHME DE LYKKEIOS : UN ROI POUR LA PÉONIE 28 NOMOS DE MÉTAPONTE, CHERCHEZ LA PETITE BÊTE : UN GRIFFON SUR LA TIGE 29 CASSANDRE DERRIÈRE PHILIPPE II DE MACÉDOINE 30 MYRHINA, TÉTRADRACHME STÉPHANOPHORE : TOUT POUR APOLLON ! 31 LA LUMIÈRE VIENT DE KAUNOS 32 TRISKÈLE : UN SYMBOLE LYCIEN ? 33 MAZAIOS SATRAPE : DES PERSES AUX GRECS ! 34-35 TYR SAINTE ET SACRÉE ! 36-37 SICULO-PUNIQUES – LES CARTHAGINOIS EN SICILE 38 SYRACUSE ET CORINTHE : MÊME COMBAT ! 39 SYRACUSE ROULE POUR APOLLON ! 40-41 PHOCÉE & MYTILÈNE, MÊME COMBAT ! 43 LA FORTUNE DE VESPASIEN 44 LA PREMIÈRE UNION MONÉTAIRE DE L’HISTOIRE : SYBARIS ET LES AUTRES ! 45 TRAJAN DERRIÈRE TRAJAN PÈRE 46-47 MARC AURÈLE VAINQUEUR DES ARMÉNIENS ! 48 DOMITIUS AHENOBARBUS : DENIER D’UN CÉSARICIDE ? 49 SESTERCE D’AGRIPPINE MÈRE : ARRÊTE TON CHAR ! 50 POSTUME EN HERCULE : QUEL BOULOT ! 51 UN MILIARENSE POUR THÉODOSE II ! 52-53 AURÉOLUS CACHÉ DERRIÈRE POSTUME 54-55 BUSTES EXCEPTIONNELS DE CLAUDE II : ROME, SISCIA ET CYZIQUE AU RENDEZ-VOUS ! 56 PLAUTIA CACHÉ DERRIÈRE MÉDUSE 57 BASSE-NORMANDIE, QUAND RARETÉ RIME AVEC « PEDIGREE » 58 BASSE-NORMANDIE : QUART DE STATÈRE AUX « MONSTRES MARINS » 59 QUAND LES GAULOIS IMITENT PHILIPPE II DE MACÉDOINE 60 CELTES DU DANUBE QUAND L’IMITATION DÉPASSE L’ORIGINAL 61 STATÈRE EN ARGENT REDONS EXCEPTIONNEL 62-63 LES VÉNÈTES SE SUIVENT ET NE SE RESSEMBLENT PAS ! 64 TRÉVIRES À SUIVRE À LA TRACE 65 VINDELICI ; DEUX STATÈRES D’OR « OVNI » 66 TROIS NOUVEAUX DENIERS MÉROVINGIENS D’ÉVÊQUES DE LIMOGES 67 COLLECTION JEAN-MARIE DUBEL 68-71 MONNAIES ROYALES INÉDITES 72 LA COLLECTION JEAN-PIERRE GARNIER 72 LES AMIS… 74-75 PETITE HISTOIRE DE LA COLLECTION YVAN D’ANDRE 76-78 LE ROI EST MORT VIVE LE ROI ! 79 DERNIER APPEL 81 NEWS DE PCGS EUROPE 81-82 LES MÉDAILLES D'ANDRÉ THEURIET 84-86 L'EURO EN BREF 87 UN PEU DE BON SENS ! L’ÉLAN AFRICAIN ? 87 VINCENT GOURGUECHON (1970-2024) 88-92 CGB LIVE AUCTION BILLETS COLLECTION CLAUDE FAYETTE 94 NOS ÉDITIONS Pour recevoir par courriel le nouveau Bulletin Numismatique, inscrivez votre adresse électronique à : http://www.cgb.fr/bn/inscription_bn.html. Vous pouvez aussi demander à un ami de vous l’imprimer à partir d’internet. Tous les numéros précédents sont en ligne sur le site cgb.fr et peuvent être téléchargés à http://www.cgb.fr/bn/ancienbn.html. L’intégralité des informations et des images antérieures contenues dans les BN est strictement réservée et interdite de reproduction mais la duplication d’un BN dans sa totalité est possible et recommandée.

Bulletin Numismatique n°244 3 PANNEAU D’AFFICHAGE

Bulletin Numismatique n°244 4 DÉPOSER / VENDRE AVEC CGB NUMISMATIQUE PARIS LES DIFFÉRENTS DÉPARTEMENTS NUMISMATIQUES Joël CORNU P.D.G de CGB Numismatique Paris Responsable de l’organisation des ventes - Monnaies modernes françaises - Jetons j.cornu@cgb.fr Marie BRILLANT Département antiques marie@cgb.fr Viviane BÉCLIN Département antiques viviane@cgb.fr Alice JUILLARD Département médailles alice@cgb.fr Arnaud CLAIRAND Département royales françaises clairand@cgb.fr Benoît BROCHET Département modernes françaises benoit@cgb.fr Laurent VOITEL Département modernes françaises laurent.voitel@cgb.fr Maureen CHLOUS Département modernes françaises maureen@cgb.fr Pauline BRILLANT Département monnaies du monde et euros pauline@cgb.fr Laurent COMPAROT Département monnaies du monde et des anciennes colonies françaises laurent.comparot@cgb.fr Jean-Marc DESSAL Responsable du département billets jm.dessal@cgb.fr Fabienne RAMOS Département billets - Organisation des ventes et des catalogues à prix marqués fabienne@cgb.fr Eduard KOCHAROV Département billets eduard@cgb.fr C'est décidé, vous vendez ou vous vous séparez de votre collection ou de celle de votre grand-oncle ou arrièregrand-père ! L'équipe de spécialistes de CGB Numismatique Paris est à votre service pour vous accompagner et faciliter vos démarches. Installée rue Vivienne à Paris depuis 1988, l'équipe de CGB Numismatique Paris est spécialisée dans la vente des monnaies, médailles, jetons et billets de collection de toutes périodes historiques et zones géographiques. Deux solutions vous seront alors proposées par notre équipe : l'achat direct ou le dépôt-vente. Les cas des ensembles complets, trésors et découvertes fortuites sont, eux, traités à part. Concernant les trésors, consultez la section du site www.Cgb.fr qui y est consacrée : http://www.cgb.fr/tresors.html. PRISE DE RENDEZ-VOUS Vous souhaitez déposer/vendre des monnaies, médailles, jetons et billets ? Rien de plus simple. Il vous suffit de prendre contact avec l'un de nos numismates : • par courriel (contact@cgb.fr) en joignant si possible à votre envoi une liste non exhaustive de vos monnaies, médailles, jetons, billets ainsi que quelques photos/scans représentatifs de votre collection. • en prenant rendez-vous par téléphone au 01 40 26 42 97. Nous vous conseillons vivement de prendre rendez-vous avant de vous déplacer en notre comptoir Parisien (situé au 36 rue Vivienne dans le 2e arrondissement de Paris) avec le ou les numismates en charge de la période de votre collection. • en venant à notre rencontre lors des salons numismatiques auxquels les spécialistes de CGB Numismatique Paris participent. La liste complète de ces événements est disponible ici : http://www.cgb.fr/salons_numismatiques.html. Dans des cas très spécifiques, nous sommes susceptibles de nous déplacer directement auprès des particuliers ou professionnels afin d'effectuer l'inventaire de leur collection. DÉPÔT-VENTE CGB Numismatique Paris met à la disposition des personnes qui souhaiteraient déposer leurs monnaies, médailles, jetons et billets trois solutions de vente différentes : • à prix fixe sur les différentes boutiques en ligne du site www.cgb.fr avec possibilité d’intégration dans un catalogue papier de vente à prix marqués. Seuil minimum de valeur des monnaies, médailles, jetons et billets : 150 € par article. • en INTERNET AUCTION pour les monnaies, médailles, jetons et billets de valeur intermédiaire. Durée de la vente trois semaines, uniquement sur internet (www.cgb.fr), avec une clôture Live (ordres en direct le jour de la clôture de la vente à partir de 14h00). Valeur minimale des monnaies, médailles, jetons et billets mis en vente : 250 €. • en LIVE AUCTION. Vente sur internet (www.cgb.fr) avec support d’un catalogue papier, s’étalant sur quatre semaines et clôturant par une phase finale dynamique, la Live (ordres en direct le jour de la clôture de la vente à partir de 14h00). Vente réservée aux monnaies, médailles, jetons et billets estimés à 500 € minimum. Les monnaies, médailles, jetons font l'objet d'un catalogue spécifique, de même pour les billets de collection.

Bulletin Numismatique n°244 5 DÉPOSER / VENDRE AVEC CGB NUMISMATIQUE PARIS UNE GESTION PERSONNALISÉE ET SÉCURISÉE TRANSPARENCE ACCESSIBILITÉ  SÉCURITÉ GARANTIE 100% FIABILITÉ 0FRAIS DEMANDÉS LORS DE LA MISE EN VENTE RÈGLEMENT PAR VIREMENT BANCAIRE UNE EXPOSITION OPTIMALE DES OBJETS MIS EN VENTE • Ventes (e-auctions hebdomadaires, Internet Auction et Live Auction) en ligne sur les plates-formes de vente internationales : Numisbids, Sixbid. • Valorisation de vos monnaies, médailles, jetons et billets sur notre site internet www.cgb.fr auprès de la communauté des collectionneurs via les mailing listes (newsletters) envoyées quotidiennement. • Accès à une clientèle de collectionneurs au niveau mondial : site Cgb.fr accessible en sept langues (français, anglais, allemand, espagnol, italien, russe et chinois), catalogues à prix marqués et ventes Live Auction traduits en anglais, présence de CGB Numismatique Paris lors des plus grands salons internationaux (Berlin, Kuala Lumpur, Hong Kong, Maastricht, Moscou, Munich, New York, Paris, Tokyo…). • Consultation des monnaies, billets, jetons et médailles disponibles sans limite de temps dans les archives de CGB Numismatique Paris et sur les sites de référencement de vente comme AcSearch. CGB ÉTAIT PRÉSENT À

Bulletin Numismatique n°244 6 DÉPOSER / VENDRE AVEC CGB NUMISMATIQUE PARIS CALENDRIER DES VENTES 2024-2025 VENTES INTERNET AUCTION ET LIVE AUCTION MONNAIES (Antiques, Féodales, Royales, Modernes françaises, Monde, Jetons, Médailles) Live Auction septembre 2024 (avec support de catalogue papier) Date limite des dépôts : samedi 20 juillet 2024 Date de clôture : mardi 24 septembre 2024 à partir de 14:00 (Paris) Internet Auction octobre 2024 Les femmes dans la Numismatique Date limite des dépôts : samedi 07 septembre 2024 Date de clôture : mardi 08 octobre 2024 à partir de 14:00 (Paris) Internet Auction octobre 2024 Date limite des dépôts : lundi 30 septembre 2024 Date de clôture : mardi 29 octobre 2024 à partir de 14:00 (Paris) Internet auction novembre 2024 Guerre et Paix Date limite des dépôts : samedi 19 octobre 2024 Date de clôture : mardi 19 novembre 2024 à partir de 14:00 (Paris) VENTES INTERNET AUCTION ET LIVE AUCTION PAPIER-MONNAIE (Billets France, Monde, Anciennes Colonies françaises et Dom-Tom) Live Auction octobre 2024 (avec support de catalogue papier) DÉPÔTS CLÔTURÉS Date de clôture : mardi 15 octobre 2024 à partir de 14:00 (Paris) Internet Auction novembre 2024 Date limite des dépôts : vendredi 27 septembre 2024 Date de clôture : mardi 26 novembre 2024 à partir de 14:00 (Paris) Live Auction janvier 2025 (avec support de catalogue papier) Date limite des dépôts : vendredi 04 octobre 2024 Date de clôture : mardi 07 janvier 2025 à partir de 14:00 (Paris) Internet Auction février 2025 Date limite des dépôts : mardi 21 janvier 2025 Date de clôture : mardi 18 février 2025 à partir de 14:00 (Paris)

Bulletin Numismatique n°244 7 NOUVELLES DE LA SÉNA En raison des Jeux paralympiques organisés à Paris du 28 août au 8 septembre, la conférence de septembre de la SÉNA aura lieu le mercredi 11 septembre à 18h30. Si vous avez l'occasion d'être dans la capitale, nous vous invitons à vous joindre à nous à 17h30 précises devant le musée de la Monnaie de Paris, 11, quai de Conti 75006 Paris, afin de prolonger encore un peu notre ferveur olympique. Ce sera l’occasion pour les membres de la SÉNA de découvrir l’exposition « D’or, d’argent et de bronze, une histoire de la médaille olympique » des Jeux modernes d’Athènes 1896 à Paris 2024. Cette visite gratuite d’une durée de 45 minutes, commentée par notre président d'honneur Laurent Schmitt, sera complétée par notre première réunion de la rentrée à 18h30. La SÉNA vous invite à assister à la Monnaie de Paris (Salle pédagogique, Monnaie de Paris, 11 quai de Conti, 75006 PARIS) en présentiel et en distanciel (*) le mercredi 11 septembre à 18h30 à la conférence de M. Jean-Claude Thierry, portant sur le sujet suivant : LES MÉDAILLES DES ARTS ET MÉTIERS ET DE SES ÉLÈVES, LES GADZARTS L'École des Arts et Métiers est née en 1780 de la volonté de son fondateur, le duc François de La RochefoucauldLiancourt, de donner l’instruction et le gîte aux pupilles des soldats de son régiment. Jean-Claude Thierry nous propose de découvrir son ouvrage sur les médailles des Arts et Métiers et de ses élèves, les Gadzarts. Fruit d'une passion pour la collection mais aussi de très nombreuses recherches, il s'agit tant d'un catalogue de 230 médailles que d'une véritable histoire de cette école, de ses pratiques et de ses élèves. Des générations d'ingénieurs, d'inventeurs et capitaines d'industrie vont sortir de l'école et contribuer à sa renommée tout en favorisant l’essor technologique lors de la révolution industrielle. Le catalogue illustre tous les aspects de cette école, de son fondateur le duc de La Rochefoucauld à nos jours, avec des notices et articles très complets. Les écoles préparatoires, la source du Compagnonnage matérialisée, la présence de loges complètent les travaux. L'ouvrage constitue une importante source d'information qui, à partir des objets numismatiques rattachés à l'école, en livre ses multiples aspects. Il s'agit bien plus que d'un simple catalogue illustré et, à ce titre, cet ouvrage intéressera tant les numismates et collectionneurs que les passionnés d'histoire. La SÉNA (*) afin d'obtenir les codes de connexion, merci d'adresser un courriel à : president@sena.fr ou secretaire@sena.fr PRÉSENCE DE LA SÉNA AUX SALONS NUMISMATIQUES • Le dimanche 1er septembre 2024 : 42e salon du Club Numismatique Arlésien, Salle des Fêtes, boulevard des Lices, 13004 ARLES • Le samedi 21 septembre 2024 : 74e salon du SNENNP, Réfectoire du Couvent des Cordeliers, 15 rue de l'Ecole de Médecine, 75006 PARIS 1,753,203 objects within 1,134,876 records

Bulletin Numismatique n°244 8 LES BOURSES

Bulletin Numismatique n°244 9 21 septembre 2024 74e Salon Numismatique du SNENNP - Paris Paris France métropolitaine 27 - 28 septembre 2024 51e salon Coinex de Londres (GB) Londres Royaume-Uni 27 - 29 septembre 2024 MIF - Paper Money Fair - Maastricht Maastricht Pays-Bas 06 octobre 2024 47e Bourse Numismatique du Dauphiné (Grenoble) Grenoble France métropolitaine 01 novembre 2024 5e salon Numismatique Champagne – Reims - Tinqueux Tinqueux - Reims (51) France métropolitaine 07 décembre 2024 Monexpo Automne 2024 - Bagnolet Bagnolet France métropolitaine 16 - 19 janvier 2025 53e New York International Numismatic Convention New York États-Unis 30 janvier 2025 / 01 février 2025 World Money Fair - Berlin 2025 Berlin Allemagne 21 - 23 mars 2025 Singapore International Coin Fair Singapour Singapour 02 - 04 mai 2025 36th Tokyo International Coin Convention (TICC) Tokyo Japon 29 - 31 août 2025 Nagoya Coin Show - Japan Nagoya Japon LES ÉVÈNEMENTS NUMISMATIQUES AUXQUELS CGB NUMISMATIQUE PARTICIPE Nous vous invitons à retrouver CGB lors de ces événements numismatiques Prenez rendez-vous dès à présent avec nous pour convenir d'un dépôt éventuel à l’adresse contact@cgb.fr

Bulletin Numismatique n°244 10 Nous aurons le plaisir de vous retrouver sur trois événements numismatiques différents en ce mois de rentrée : le très attendu salon numismatique parisien du SNENNP (syndicat représentant les numismates professionnels), le traditionnel salon Coinex de Londres et le désormais incontournable MIF Papier-Monnaie de Maastricht (plus de 180 exposants déjà annoncés fin août 2024 !). SEPTEMBRE 2024, UNE RENTRÉE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES

Bulletin Numismatique n°244 11 SEPTEMBRE 2024, UNE RENTRÉE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES

Retrouvez l’histoire du Franc à la vente sur Cgb.fr

Bulletin Numismatique n°244 13 Pour vous accompagner en cette fin d’été 2024, nous vous invitons à vous replonger dans les arcades et ruelles de l’Empire romain avec notre dernier catalogue de vente à prix marqués Rome 61. Les catalogues ROME, listes à prix marqués présentent les monnaies de l'Empire romain depuis les bronzes de la République jusqu'à la fin de l'Empire romain en 491 et la naissance de l'Empire byzantin. Toutes les pièces sont référencées, pesées, mesurées et l'axe des coins est précisé. Bien plus que des listes de vente, ces catalogues constituent de véritables mines d'information. Avec ce 61e catalogue, nous vous proposons une sélection de plus de 1 900 monnaies entre le début de la République et Zénon. L’équipe Cgb.fr NOUVEAU ! ROME 61 DISPONIBLE DÈS À PRÉSENT

Highlights LIVE AUCTION Septembre 2024 Clôture le 24 septembre 2024 fme_931542 Médaille de Marie-Thérèse, Hommage à la Transylvanie 400 € / 800 € fmd_948490 Épreuve hybride de 10 centimes Daniel-Dupuis n.d. GEM.31 2 3 200 € / 6 500 € bry_914477 Lion d’or n.d. de Philippe VI 12 000 € / 16 000 € bry_943841 Écu, buste drapé (1er buste de Jean Warin) 1642 Paris, Monnaie de Matignon 6 000 € / 9 000 € bfe_948923 Guldenthaler de Jean-Lurich de Raiteneau pour Murbach et Lure (60 Kreuzers) 5 900 € / 10 000 € fmd_923544 Essai en Or de 100 francs Panthéon 1982 Pessac F.451/1var 8 000 € / 15 000 € bry_943846 Demi-écu, portrait drapé à l’antique 1687 Paris 15 000 € / 22 000 € fwo_933368 20000 Reis 1725 Minas Gerais 7 000 € / 15 000 €

Highlights LIVE AUCTION Septembre 2024 Clôture le 24 septembre 2024 fwo_914604 Reichstaler 1809 Utrecht 8 000 € / 15 000 € fme_917918 Médaille de Gustave II Adolphe, roi de Suède, Bataille de Lützen 200 € / 400 € fwo_949687 1 Dollar Sun Yat-Sen an 21 (1932) 7 500 € / 15 000 € bry_914419 Mouton d'or n.d. s.l. de Jean II Le Bon 2 200 € / 4 000 € brm_943221 Aureus de Vespasien 15 000 € / 25 000 € bby_937083 Tremissis de Léonce 1 400 € / 2 800 € brm_943223 Aureus de Marc Aurèle 5 200 € / 8 500 € bgr_943247 Statère d'or de Philippe III 5 000 € / 8 000 € bgr_948889 Tétradrachme d’Athènes 3 000 € / 5 800 € bmv_928871 Solidus d’Athalaric à la victoire au nom de Justinien Ier 1 500 € / 2 800 € bga_934788 Quart de statère « aux monstres marins » 3 500 € / 5 500 €

Bulletin Numismatique n°244 16 Nous avons la chance de proposer deux exemplaires de ce type dans la prochaine Live Auction du 24 septembre 2024 qui commémorent tous deux les victoires d’Agathoclès en Afrique en 308 après une campagne qui le maintint sur le continent africain pendant trois ans. Allié avec Ptolémée Ier, il intervint en Cyrénaïque. Finalement vaincu par les Carthaginois, il regagna la Sicile. Après son retrait et la signature d’un traité de paix avec Carthage en 306 avant J.-C., le tyran reste le maître incontesté de la cité et de la partie grecque de l’île. Après les Diadoques, Antigone le Borgne, Ptolémée Ier, Séleucus Ier et Lysimaque et les Épigones Cassandre et Démétrius Poliorcète, il prend le titre de Basileos. Il a noué des liens matrimoniaux avec les successeurs d’Alexandre le Grand, Théoxena, fille de Ptolémée Ier Soter et d’Eurydice, a épousé Agathoclès. Il conclut aussi des alliances matrimoniales pour ses enfants. Lanassa, fille d’Agathoclès épouse successivement Pyrrhus, puis Démétrius Poliorcète. Coré-Perséphone au droit de nos deux tétradrachmes, est la fille de Zeus et de Déméter. Elle est enlevée par Hadès dieu des enfers, et devient son épouse et disparaît sous terre alors qu’elle se trouvait en Sicile à Enna. Déméter obtient de Zeus que Perséphone partage son temps entre la terre et les enfers, à l’origine des saisons. Le choix pour le revers est plus inhabituel, mais aussi plus servile. Il est directement copié sur un tétradrachme frappé à Suse pour Séleucus Ier Nicator (323312-281 avant J.-C. (HGCS 9/ 20 = SC 173) qui aurait été frappé au même moment que celui d’Agathoclès. Lequel des deux a copié sur l’autre ? Agathoclès (317-289 avant J.-C.) Tyran de Syracuse (317-306/305 avant J.-C.) – Roi (36/305-289 avant J.-C.) Agathoklès s’était emparé du pouvoir à Syracuse en 317 avant J.-C. et avait pris le titre de roi en 305 avant J.-C. En 310, le tyran envahit l’Afrique du Nord et s’attaque à Carthage, mais il est battu en 307 et doit se retirer en Sicile. La paix, signée l’année suivante avec l’ennemi héréditaire, consacre l’hégémonie d’Agathoklès sur la Sicile. Tetradrachme, Sicile, Syracuse, 305-295 avant J.-C., type F (Ar, 16,89 g, 27,5 mm, 6 h) (étalon attique, poids théorique : 17,28 g ; 4 drachmes) A/ ΚΟΡΑΣ, (Κορασ), (Koré ou Coré). Tête de Perséphone (Koré) à droite, couronnée d’épis avec boucles d’oreille et collier, les cheveux longs. R/ ΑΓΑΘΟΚΛΕΙΟΣ, (Αγαθοκλειοσ), (d’Agathoclès). Niké debout à droite, les ailes déployées couronnant un trophée de la main gauche et tenant un marteau de la main droite ; dans le champ inférieur à gauche, un triskèle. ANS – MIAMG 4958 (2750€) – GC 974 (450£) – SB 1320 = P 647 – Dewing 948– HGCS 2/ 1536 M. Ierardi, Tetradrachms of Agathocles of Syracuse, AJN. 7-8, New-York 1995-1996, p. 63 n° 195 (A/ 54 -R/ 130) (pl. 4/54 - 10/130) Monnaie sur un flan large, centré des deux côtés. Joli portrait, bien venu à la frappe. Revers agréable. Patine grise avec de légers reflets dorés Très rare. TTB+ 750€/1 500€ Trace de double frappe au revers au niveau du trophée. Pour le groupe F avec 69 tétradrachmes, nous avons douze coins de droit avec vingt-trois coins de revers et 34 combinaisons. Pour notre combinaison (A/ 54 – R/ 130) nous avons un seul exemplaire, n° 195, conservé au British Museum. C’est le deuxième exemplaire signalé. Tétradrachme, Sicile, Syracuse, 305-295, type E (Ar, 16,45 g, 25,50 mm, 3h) (étalon attique, poids théorique : 17,28 g ; 4 drachmes) ANS – MIAMG 4958 (2750€) – GC 974 (450£) – SB 1320 = P 647 – Dewing 948– HGCS 2/ 1536 M. Ierardi, Tetradrachms of Agathocles of Syracuse, AJN. 7-8, New-York 1995-1996, p. 58 n° 142 (A/ 36 -R/ 95) (pl. 3/36 – 8/95) Pour le groupe E avec 86 tétradrachmes, nous avons quinze coins de droit, trente-quatre coins de revers avec quarantehuit combinaisons. Pour notre combinaison (A/ 36 – R/ 95) nous avons trois exemplaires. Ce type de tétradrachme commémore la victoire du nouveau roi sur les Carthaginois et sa domination sur la Sicile avec la présence du triskèle au revers, évoquant les trois pointes de l'île que symbolise la Trinacrie, autre nom de la Sicile. Pour ce monnayage, nous avons un total de 55 coins de droit et 110 coins de revers pour un total de 158 combinaisons. Grâce à une publication (AJN 7-8, New York, 195-1996) et M. Ierardi, nous avons une vision complète du monnayage d’argent de la seconde partie du règne d’Agathoclès en Sicile. Frappé sur un étalon attique, ce type se voulait l’égal des autres dénominations des monarques hellénistiques. En adoptant cet étalon monétaire, l’attique, faisant office d’étalon de référence, il permet à ses monnaies de circuler dans la zone grecque de la Sicile, mais aussi dans la zone sous contrôle carthaginois, et de se retrouver en dehors de l’île. Un inventaire, comme celui de Ierardi, permet de se faire une idée de la masse monétaire en circulation à un moment précis. Les exemplaires subsistants aujourd’hui, qu’ils viennent de collections publiques ou privées, de catalogues de vente, sont aujourd’hui mieux connus grâce à l’inventaire et la publication des trésors (IGCH, CH et articles des revues savantes). Vous ne pourrez plus dire que vous ne savez pas, pensez-y lors de la Live Auction du 24 septembre prochain. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT AGATHOCLÈS VAINQUEUR EN AFRIQUE !

Bulletin Numismatique n°244 17 Indirectement, nous avons déjà abordé ce sujet dans le Bulletin Numismatique (BN n° 227, 21) en évoquant la figure de Tryphon, usurpateur du trône séleucide, ayant assassiné Antiochus VI ou aidé à le faire disparaître. C’est donc l’image du roi-enfant que nous allons évoquer ici. Né après 150 avant J.-C., l’enfant avait moins de sept ans lors de son décès. Quand on évoque Antiochus VI, il faut aussi en filigrane revenir sur sa mère, Cléopâtre Théa, fille de Ptolémée VI Philometor, pharaon d’Égypte et de sa sœur épouse Cléopâtre II. Elle est aussi la sœur épouse de Ptolémée VII Eupator. Elle a été offerte par son père en mariage à Alexandre Ier, au début de son usurpation, afin d’affaiblir le royaume Séleucide. En épousant successivement Démétrius II Nicator, puis Antiochus VII Sidétes, elle est la source de toutes les guerres qui vont déchirer le royaume pendant plus d’un demi-siècle, le conflit se perpétuant après ses fils avec l’ensemble de ses petits-enfants, origine finalement de la dégénérescence du Royaume et finalement de son absorption par les Romains en 63 avant J.-C. avec la conquête et la provincialisation de la Syrie. Mais revenons à Antiochus VI, qui n’aura été qu’un instrument entre les mains de Diodote, déjà présent sous son père, Alexandre, et sorte de régent sous le « règne » du jeune souverain avant de l’éliminer. La preuve se trouve sur les monnaies elles-mêmes du principal atelier du monarque, Antioche sur l’Oronte, fondée en 300 avant J.-C. par le fondateur de la dynastie, Séleucus Ier Nicator. En effet dans la titulature très complète du jeune souverain au revers de notre tétradrachme, nous trouvons les initiales de son futur assassin (TRY) pour Tryphon. Au droit, Antiochus est le premier et le seul monarque séleucide à être représenté sous les traits d’Hélios radié et diadémé sur le monnayage d’argent, entouré de la stemma, bandelette de laine, symbole de donations (évergétisme) au sanctuaire de Delphes. Son visage semble juvénile, mais ne traduit pas les traits d’un enfant âgé de cinq ans au plus, au moment de l’adoption du type en 144 avant J.-C. Pour le revers, c’est aussi le cas. Nous avons évoqué dans les colonnes du BN 244, la filiation et le devenir des Dioscures (Castor et Pollux). Ils sont représentés en cavaliers nus, vêtus de la chlamyde flottante sur leurs épaules, coiffés chacun d’un bonnet, surmonté d’une étoile et tenant une javeline à double pointe. La couronne dionysiaque au revers, bien que rare, est un symbole qui accompagne la dynastie. Il est aussi l’un des titres du roi enfant (Dionysos). Antiochus VI Dionysos (145-142 avant J.-C.) Antiochus VI Dionysos, le fils d’Alexandre Bala et de Cléopâtre Théa, fut proclamé roi par le général Diodote pour lutter contre Démétrius II. Une fois Antiochus VI assassiné par par Diodote en 142 avant J.-C., celui-ci se fit proclamer roi sous le nom de Tryphon (142-138 AC.). Démétrius II fut capturé en 140 avant J.-C. par les Parthes et c’est son frère Antiochus VII Sidetes qui lui succéda. Cléopâtre Théa s’empressa de l’épouser. Tetradrachme, Syrie, Antioche, 144-143 avant J.-C. (an 169 de l’ère séleucide) (Ar, 16,88 g, 30,50 mm, 12 h) (Étalon attique réduit, poids théorique : 17,00 g ; 4 drachmes) A/ Anépigraphe Tête diadémée et radiée d’Antiochus à droite, entourée de la stemma. R/ BASILEWS/ ANTIOCOU/ EPIFANOUS/ DIONU− SOU// TRU/ OR/ STA/ (AUR) (du roi Antiochus glorieux Dionysos/ Tryphon/ an 170). Les Dioscures galopant à gauche coiffés des bonnets surmontés d’étoiles, le manteau flottant au vent, tenant des javelines transversales ; le tout dans une couronne dionysiaque. B 994 - SMA 252 – CSE – Spaer – SC 2/ 2000/3d - HGCS 9/ 1032 Flan large, idéalement centré des deux côtés. Très joli portrait d’Antiochus, bien venu à la frappe. Joli revers. Patine grise avec de légers reflets dorés. Très rare. SUP 1 500€/ 2500 € Le monnayage d’Antiochus VI Dionysos fut important pour l’atelier d’Antioche. Sur les monnaies d’Antiochus VI, le monogramme, placé derrière les Dioscures TPY est pour Tryphon (Diodote) qui fut d’abord le mentor du jeune souverain avant de le remplacer après l’avoir laissé assassiné. A. Houghton et C. Lorber ont mis en lumière cinq variétés principales pour les années 169 et 170 (144/143 - 143/142 avant J.-C.) de l’atelier d’Antioche avec vingt-sept marques de contrôle différentes. Les monnaies pour l’an 170 sont beaucoup plus rares que celles de l’année précédente et ne comportent au total que six monogrammes. Notre monogramme peut présenter trois variétés différentes, celui de notre exemplaire étant la forme la plus rare. Ce type existe aussi avec notre mongramme, sans (SC 2000/5b = SMA 423243). Un exemplaire de notre type est signalé, provenant de la vente Egger, de novembre 1909, n° 423, pl. XV. L’histoire de la dynastie Séleucide, comme la Lagide, est un véritable roman qui début à la mort d’Alexandre III le Grand, où Séleucus Ier et Ptolémée Ier, Diadoques du conquérant, ouvrent la voie aux Épigones, et tous leurs successeurs à des conflits interminables pour la domination du monde hellénistique. Leurs luttes fratricides laissent la voie libre aux Romains qui finiront par les soumettre et les absorber. Nous pensons que vous ne pourrez plus jamais regarder un tétradrachme d’Antiochus VI sans penser à son destin tragique, roi à peine sorti de l’enfance et mort avant l’adolescence, sujet qui aurait pu être retenu par Shakespeare pour l’une de ses tragédies. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT ANTIOCHUS VI DIONYSOS OU TRYPHON : CHERCHER L’ERREUR

Bulletin Numismatique n°244 18 Quand on examine un statère d’or avec la tête d’Apollon au droit et le bige au revers, les numismates pensent immédiatement à Philippe II de Macédoine. Ce type fut frappé principalement pour les ateliers de Pella et d’Amphipolis, et a été magistralement publié par Georges le Rider (1928-2014) dans son remarquable ouvrage sur ce monnayage en 1977. Faut-il rappeler que ce type serait frappé à la suite de sa victoire aux Jeux olympiques où il participait pour la première fois, lors de la 81e Olympiade en 356 avant J.-C., et où il remporta la palme, grâce à la course de chevaux. Cette même année et pratiquement au même moment, Alexandre, son fils, naissait le 22 juillet. Mais tous les statères d’or ne sont pas de Philippe II, ni des ateliers macédoniens. En effet et comme l’a démontré tout d’abord Ludwig Müller (1809-1891) en 1855 dans son ouvrage consacré aux monnayages de Philippe II et de son fils, le monnayage au nom de Philippe II ne s’arrêta pas en 336 avant J.-C., au moment où il était assassiné. Il fut frappé en Macédoine jusqu’au début des années 320 sous Alexandre le Grand. Il fut pour le grand conquérant le premier monnayage avant la création de son propre type à la tête d’Athéna au droit et à la Niké au revers avec la stylis après sa victoire et la prise de Tyr en 332 avant J.-C. Philippe III Arrhidée, le demi-frère de l’Argéade, reprit le monnayage de son père et après son assassinat en 317 avant J.-C., ses successeurs en Macédoine, dont Cassandre le reprendront également et ce jusqu’au début du IIIe siècle avant J.-C. Cependant, outre les ateliers macédoniens déjà précités, des ateliers asiatiques, en particulier Lampsaque et Abydos, frappèrent des statères d’or, nommés philippoi (Filippoi) dans les textes, mais pas seulement puisque on les rencontre aussi pour Magnésie du Méandre, Téos ou Colophon par exemple. Sardes et Milet n’ont pas produit de statères au nom de Philippe. Ce sont d’ailleurs ces statères d’or asiatiques qui ont été imités par les Celtes, dont les principaux prototypes ont étés au départ servilement copiés sur des exemplaires des ateliers de Lampsaque ou d’Abydos avant d’être partiellement puis totalement réinterprétés (cf. LIVE AUCTION, 24 septembre 2024, bga_934779). Pour les atelier de Lampsaque et d’Abydos, nous avons la très belle monographie de Margaret Thompson, Alexander drachm Mints II : Lampsacus and Abydus, ANS, NS 19, New York 1981. Dans cet ouvrage, pour l’atelier de Lampsaque, les statères au nom de Philippe débutent avec la 6e série (n° 109-126) puis avec la 7e série (n° 153-164), se continuent avec la 8e (n° 165169) et la 9e et ultime série (n° 171-172. Notre exemplaire appartient à la sixième série, mais présente une variété de revers qui ne semble pas recensée, qui appareille les restes de la tête de face (n° 109-120, mais associé au serpent enroulé, caractéristique des exemplaires n° 121 à 126). ROYAUME DE MACÉDOINE - ROYAUME DE MACÉDOINE - PHILIPPE III (323-316 avant J.-C) Monnayage au nom et au type de Philippe II de Macédoine Philippe, fils de Philippe II et demi-frère d’Alexandre, n’avait pas toute sa raison. À la mort du conquérant et devant la carence du pouvoir, afin de maintenir la fiction de l’unité de l’Empire, il fut proclamé roi, mais en fait, il n’avait aucun pouvoir. Il fut assassiné à l’instigation d’Olympias, la mère d’Alexandre, en 316 avant J.-C Statère d’or, Lampsaque, Mysie, c. 323-317 AC. (Or, 8,55 g, 19 mm, 6h) (20 drachmes) A/ Anépigraphe Tête laurée d’Apollon à droite avec baies dans la couronne. R/ ΦΙΛΙΠΠΟΥ Φιλιπου,(de Philippe) Bige galopant à droite, conduit par un aurige, tenant les rênes et le kentron ; au-dessous du bige, une tête d’Hélios et un monogramme ou plutôt un serpent enroulé. M – Copenhague 532 - ANS 283 – Le Rider 24 var., pl. 93 – M. Thompson ADM 116 et suivants, pl. 5 Superbe exemplaire sur un flan idéalement centré des deux côtés. Portrait de toute beauté, finement détaillé. Patine de collection Très rare. SPL 5 000€/ 8 000€ Notre exemplaire semble de même coin de droit que les exemplaires du numéro 116 de l’ouvrage de M. Thompson. Sur cet exemplaire qui semble indiscutablement de l’atelier de Lampsaque, nous semblons bien avoir les restes d’une tête humaine, précédée d’un objet ou de la fin de la jambe du second cheval du bige accompagné d’une cassure de coin, mais derrière la tête, plutôt qu’un monogramme, nous semblons bien distinguer un serpent enroulé sur luimême et dans ce cas cette variété ne serait pas signalée ! Dans son corpus, Margaret Thompson, pour la sixième série associée au monogramme (alpha & gamma) avec la tête (n° 109120), a recensé 27 combinaisons au total avec plusieurs liaisons de coins entre les droits et les revers. Les photos de la publication ne permettent pas toujours une vérification assurée. Notre exemSTATÈRE D’OR : UN PHILIPPE PEUT EN CACHER UN AUTRE

Bulletin Numismatique n°244 19 plaire pour le droit semble très proche des numéros 116 et 118 de son classement, pl. 5. Ce type est l’un des premiers qui a été imité par les Celtes en Gaule : cf. S. Nieto-Pelletier, J. Olivier, Les statères aux types de Philippe II de Macédoine, RN 2016n 173e volume, p. 171-229. Pour le droit, notre exemplaire est proche de celui découvert à Mécy-sur-Cher dans le Berry, conservé au musée de Bourges, pesant 8,35 g, op. cit p. 181. Est-il nécessaire de rappeler que l’observation est la première qualité du numismate et qu’il faut toujours rechercher pour les monnaies grecques dans la mesure du possible, les liaisons de coins qui permettent de placer un exemplaire dans une série ou une émission. Notre exemplaire d’un style particulier n’est pas sans lien avec les premières monnaies celtiques. Il est très proches des prototypes qui ont fait l’objet d’un très bel article dans la Revue Numismatique de 2016. Nous avons la chance dans la Live Auction du 24 septembre de présenter parmi les monnaies gauloises une imitation de statère de Philippe, inspirée par l’atelier d’Abydos. Nous invitons les lecteurs à comparer ces deux pièces et à apprécier les liens qui peuvent exister entre les monnaies grecques et les monnaies celtiques, les prototypes des premiers ayant largement inspiré les seconds avec la liberté d’interprétation propre au « génie » gaulois. Viviane BÉCLIN, Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT STATÈRE D’OR : UN PHILIPPE PEUT EN CACHER UN AUTRE lh49 - 65€ LE FRANC LES ESSAIS, LES ARCHIVES NAPOLÉON IER (1803-1815) 59€

Bulletin Numismatique n°244 20 Les Dioscures (Dioskoiroi, jumeaux : Castor = Kastor et Pollux = Poludeuses) sont les fils de Zeus et de Léda. Pour s’accoupler à Léda, Zeus a pris la forme d’un cygne. Dans d’autres traditions Castor est le fils de Tyndare, mari de Léda, et donc mortel tandis que Pollux est bien celui de ZeusZeus. Tous deux auraient été fécondés successivement la même nuit. Les deux frères sont inséparables. Ils se joignent aux Argonautes partis à la conquête de la Toison d’or. Castor trouve la mort en combattant et son frère pour ne pas se séparer de lui décide de se partager entre le monde des morts et l’Olympe un jour sur deux. Dans certains cas, ils sont considérés comme Sauveurs (Swthres). À Tripoli, d’origine sémitique, ils représentent aussi les Cabires (Kabeiroi), divinités chtoniennes, originaires d’Asie Mineure. PHÉNICIE – TRIPOLIS (IIe-Ier siècle avant J.-C.) Tripoli du Liban, l’antique Tripolis, fut fondée conjointement par trois des principales cités de Phénicie : Arados, Sidon et Tyr. Elle était placée à mi-distance sur la côte entre Arados et Byblos. La cité n'obtint son autonomie que tardivement à la fin du IIe siècle avant J.-C., en 112-111 avant J.-C., bien que des monnaies soient déjà connues dès le début du IIe siècle avant J.-C. La cité semble être restée indépendante jusqu'en 84-83 avant J.-C., moment où la cité fut conquise par Pompée. En 50 avant J.-C., elle est sous la domination lagide de Cléopâtre VII Théa avant d'échoir à Marc Antoine en 41-40 avant J.-C. Après avoir adopté l'ère pompéienne en 64 avant J.-C., elle prit l'ère actienne à partir de 31 avant J.- C. Tétradrachme stéphanophore, Tripolis, Phénicie, 104-103 avant J.-C. (Ar, 15,02 g, 28,50 mm, 12 h) (étalon aradien, poids théorique : 15,50 g, 4 drachmes ou 24 oboles) A/ Anépigraphe Bustes accolés des Dioscures laurés et drapés à droite, surmontés chacun d’une étoile ; le tout entouré de la stemma. R/ ΤΡΙΠΟΛΙΤΩΝ/ ΤΗΣ ΙΕΡΑΣ ΚΑΙ// ΑΥΤΟΝΟΜΟΥ/Γ/ ΗΖ/ΘΣ (de Tripoli la sainte et autonome, an 3 et 209) ? Tyché tourelée debout à gauche, vêtue du chiton, tenant un timon de la main droite et une corne d’abondance de la main gauche ; le tout dans une couronne de laurier. BMC 3 – GC 3050 –Copenhague 270 – Dewing 2667 – RQEMH 311 – DCA 715/209 – DCA 2 903/ 3 HGCS 10 / 305 F. de Callataÿ, Les tétradrachmes hellénistiques de Tripolis, NAC. 22, 1993, p. 111-126, pl. 1-3, p. 112 (A/ 1 – R/2, cet ex.) Exemplaire sur un flan idéalement centré des deux côtés. Jolis bustes, bien venus à la frappe. Revers à l’usure régulière. Patine grise avec de légers reflets dorés. Très rare TTB+/ TTB 950€/ 1 800€ Cet exemplaire provient de la vente Kricheldorf 30, du 5-6 avril 1976, n° 197. Cet exemplaire est illustré dans l’article de F. de Callataÿ, p. 112 (A/ 1 - R/ 2, n° a, pl. I). Sur ce tétradrachme, la stemma n’est pratiquement pas visible. Nous avons une double datation en ère séleucide (an 209) à l’exergue et ère tripolitaine (an 3) dans le champ à gauche qui correspond à l’année 104-103 avant J.-C. L’année de l’ère séleucide est fausse. Tripolis s’émancipa de la tutelle séleucide d’Antiochus VIII Grypus en 112-111 avant J.-C. (an 201 de l’ère séleucide) et obtint l’autonomie en 105 avant J.-C. Commence alors un monnayage autonome au nom de la cité qui dura dix-huit ans. Les dernières pièces sont de cette année-là (95-94 avant J.-C.). F. de Callataÿ a répertorié au total 85 exemplaires pour huit coins de droit et trente coins de revers. Pour l’an 3, nous avons trois coins de droit et neuf coins de revers pour 41 exemplaires. L’indice charactéroscopique (n/d) (13,66) est excellent. Ce premier indice est confirmé pour les revers avec 30 coins soit un indice de 2,83. Lié au coin de droit A1, nous n’avons qu’un unique singleton (représenté par un seul coin de revers (R2), notre exemplaire. Sur 85 exemplaires recensés dans l’étude, plus de 48 % proviennent de notre combinaison qui constitue l’émission inaugurale de l’atelier. Cependant, E. Cohen (DCA 2) place une émission basée sur l’ère séleucide, recensée pour deux années, 201 et 209, alors qu’ensuite la cité utilise l’ère de la cité. Mais néanmoins, nous pourrions avoir sur notre exemplaire une double datation en ère séleucide et locale. Quand à O. D. Hoover, il retient une double datation, la première en tenant compte de l’ère locale (an 3), et en place la fabrication entre 103/102 et 94/93 avant J.-C. Le poids modal de 34 exemplaires est compris entre 15,20 g et 15,29 et la médiane est fixée à 15,11 g pour un poids théorique de 15,50 g environ pour l’étalon aradien (d’Arados), très proche de ceux des cités d’Arados et de Laodicée à la même époque. Quant aux diamètres des monnaies de l’an 3 il varie de 26 à 29 mm pour 15 exemplaires, soit une moyenne de 28 mm. Notre exemplaire n’est donc pas si petit que cela et souvent la stemma (bandelette de laine entourant les Dioscures) est souvent absente ou incomplète ! Ce type qui peut sembler anodin au premier abord est en fait très intéressant, et grâce à l’article de F. de Callataÿ, nous avons pu tracer son pedigree et retrouver notre exemplaire provenant d’une vente de près de cinquante ans (1976). Pour les monnaies antiques, la recherche de la provenance apporte une plus-value certaine aux exemplaires qui en sont pourvus. La recherche de ces pedigree dans les catalogues de vente ou sur Internet est devenue pratiquement un sport et certains professionnels se sont spécialisés dans leur recherche. Aujourd’hui quand vous acquérez une monnaie antique, le pedigree ne doit pas être le déclencheur de l’achat, la cerise sur le gâteau. Vous achetez avant tout une monnaie ! Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT LES DIOSCURES À TRIPOLIS

Bulletin Numismatique n°244 21 Depuis plus d’un siècle et demi et C. E. Beule (1858), notre vision du monnayage d’Athènes a beaucoup évolué et la chronologie des espèces a été largement abaissée. Notre tétradrachme appartient aux émissions précédant ou plutôt accompagnant les guerres médiques entre 490 et 480 avant J.-C, au tout début du Ve siècle avant J.-C. D’après le classement de C. T. Seltman, Athens : its History and Coinage before the Persian Invasion, Cambridge, 1924, ce type appartiendrait plutôt au groupe M de son classement. D’après C. Flament, le monnayage « glaucophore » ferait son apparition vers 515 avant J.-C., à la fin de la domination des Pisitratides, marqué par la révolution Athénienne et la fin de la Tyrannie. Cette introduction serait liée à la mise en production et à la découverte de nouveaux filons dans le Laurion (mines). C. Flament op. Cit., p. 40 : « Avec les frappes du groupe M, le type se fige définitivement ; les émissions prennent également une ampleur beaucoup plus conséquente, entraînant une dégradation perceptible au niveau artistique. On dénombre environ 124 coins de droit pour ces différents groupes, ce qui invite à les mettre en relation avec l’exploitation des mines du Laurion peu avant la seconde guerre médique ». C. M. Kraay « notait que le style d’Athéna était proche de plusieurs représentations sur céramique à figures rouges du premier quart du Ve siècle et pensait que ces frappes avaient débuté vers 500 ». En réalité, C. Flament introduit l’idée que : « ce serait en effet grâce au surplus des revenus miniers que les Athéniens mirent en chantier les navires qui remportèrent la victoire à Salamine ». Ce type est néanmoins infiniment plus rares que les émissions de la période classique dite de « Périclès » entre 450 et la chute de la cité en 404 marquant la fin de la guerre du Péloponnèse. ATTIQUE – ATHÈNES (Ve Siècle avant J.-C.) Le VIe siècle athénien fut marqué par la domination de Pisistrate et de ses fils, Hippias et Hipparque (561-510 avant J.- C.). L'éviction du dernier fils de Pisistrate en 510 avant J.-C. permit l'instauration d'un régime démocratique. Cette naissance de la Démocratie s'accompagna de l'introduction d'un nouveau type monétaire avec la tête d'Athéna et la chouette. « Les chouettes » d'Athènes allaient très vite dominer le monde grec au cours du Ve siècle naissant. En effet Athènes va devenir la championne de la lutte contre l’ennemi perse à partir de la révolte ionienne de 494 avant J.-C. Darius Ier, puis Xerxès seront les implacables ennemis des Grecs et des Athéniens en particulier. Le premier affrontement a lieu à Marathon en 490 avant J.-C. Les Athéniens sortent renforcés de cette première manche et acquièrent un statut de « leader » du monde grec. Alors que la guerre a repris, le fait qu’Athènes soit ravagée par l’armée perse donne plus de valeur encore à la victoire navale de Salamine qui voit le triomphe de « David contre Goliath ». Le Ve siècle peut commencer et va permettre à Athènes de rayonner sur le monde grec. Tétradrachme, Athènes, Attique, 490-480 avant J.-C. (Ar 17,14 g, 20 mm, 4 h) (étalon attique, poids théorique 17,28 g, 4 drachmes ou 24 oboles) A/ Anépigraphe Tête d'Athéna à droite, coiffée du casque attique. R/ ΑΘΕ (d’Athènes). Chouette debout à droite, la tête de face ; derrière, une branche d'olivier et un croissant ; le tout dans les restes d'un carré creux. Col. Pozzi, cf. 1531 -Kraay, ACGC, pl. 10, 181-183 - GC 1842 – HGCS 4/ 1591 J. Svoronos, Corpus of the Ancient coins of Athens, completed after the author’s death by B. Pick, Chicago, 1975, pl. 5, n° 25-26 ; K. M. Kraay, Coins of Ancient Athens, newcastle, 1968, p. 3-4, 26, pl. II, 4 (2 Archaic Owls) ; C. Flament, Le monnayage en argent d’Athènes. De l’époque archaïque à l’époque hellénistique (c. 550 – c. 40 av. J.-C.), Louvain-la-Neuve, 2007, p. 39, groupe M. Monnaie idéalement centrée. Très beau revers, bien venu à la frappe et de style fin. Flan court. Patine grise de collection avec de légers reflets dorés. Très rare. TTB+ 3 000€/ 5 800€ Notre exemplaire se caractérise par un petit flan épais, trop petit pour recevoir l’empreinte du coin. Dans le groupe M si le nez est généralement pointu, ici il est hors champ, la tête d’Athéna présente de plus grandes dimensions et occupe totalement le flan. Le casque est orné d’une volute enroulée sur elle-même en forme de coquille d’escargot. La chevelure présente des sortes de mèches. L’œil est en amande et globuleux. Au revers, la chouette est massive et ramassée avec les pattes et les serres rapprochés. Il n’y a pas de petit croissant derrière la tête de la chouette où les yeux tiennent une place déterminante. Les feuilles de la branche d’olivier sont fines et évidées et le fruit se trouve placé sur une longue tige. On remarque aussi un début de cassure de coin dans la branche. Les lettres de l’ethnique suivent le corps de l’animal. Dans la Live Auction du 24 septembre 2024, outre ce très rare tétradrachme, dernier témoignage de la résistance athénienne face au danger Achéménide, vous trouverez aussi cinq autres tétradrachmes plus classiques, mais pas moins intéressants. Cependant l’exemplaire que nous avons mis en avant dans le Bulletin Numismatique mérite toute votre attention. Vous avez actuellement 74 monnaies pour Athènes en vente sur la boutique internet de Cgb.fr, toutes périodes confondues, mais un seul exemplaire de la période archaïque (bgr_570621).Vous savez ce qu’il vous reste à faire. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT ATHÈNES ENTRE MARATHON ET SALAMINE

Bulletin Numismatique n°244 22 Pourquoi avons-nous choisi ce titre ? Ce type est très particulier et semble un « hapax » dans le monnayage de Lysimaque, s’il doit rester attribué à ce dernier. De même pour la dévolution de son atelier, ce type est donné à Lysimachia (Lysimacheia) depuis les travaux de M. Thompson, mais aujourd’hui remis en question. Ce divisionnaire, de par son iconographie, appartient typiquement au monnayage macédonien, bien référencé pour les ateliers de Pella et d’Amphipolis dans les travaux de G. Le Rider, frappé dès les années 342/341 – 337/336 avant J.-C., puis dans les années 323/322 – 315 avant J.-C. pour Pella et 323/322-315 avant J.-C. pour Amphipolis au nom de Philippe. C’est l’une des raisons pour lesquelles D. Hoover a assigné cette dénomination à l’atelier d’Amphipolis pour la période comprise entre 323/322 et 315 avant J.-C. Il l’attribue à Cassandre (317-297 avant J.-C.), mais à cette date, ce dernier ne contrôlait pas encore la Macédoine. Il n’en devient maître qu’après l’assassinat de Philippe III Arhidée (317 avant J.-C.) et avant celui d’Alexandre et de sa mère, Roxane (310/309 avant J.-C.). Le protomé de lion est souvent utilisé dans les ateliers asiatiques, mais c’était aussi l’épisème, avant sa destruction, de la cité de Cardia, dépeuplée par Lysimaque et refondée sous le nom de Lysimachia. Ce serait donc en réalité le tout premier monnayage frappé par Lysimaque qui a pris le titre de Basileos en 306/305 avant J.-C. Ce type serait frappé entre cette date et la bataille d’Ipsos ou Lysimaque et ses alliés triomphent du vieil Antigone le Borgne qui trouve la mort dans ce conflit. Ce type est normalement décrit comme un tétrobole d’étalon thraco-macédonien ou chalcidique et comme un pentabole d’étalon attique. L’ensemble de ces données doit nous amener à réfléchir et à rester prudent, mais ce type unique dans le monnayage suscite beaucoup d’intérêt et de controverse. Monnayage au nom et au type de Philippe II Lysimaque (323-281 avant J.-C.) Satrape (323 - 306/305 avant J.-C.) – Basileos (306/305 – 281 avant J.-C.) Monnayage au type de Philippe II de Macédoine et au nom de Lysimaque Lysimaque (c. 360-281 avant J.-C.) était l’un des principaux généraux d’Alexandre. Après la mort du génial conquérant le 14 juin 323 avant J.-C., un combat fratricide opposa les Diadoques, ses successeurs. Lysimaque, d’abord favorable à la survie de l’Empire, soutient Antipater avant de devenir indépendant en 315 avant J.-C., recevant l’administration de la Thrace. En 306 avant J.-C., après la bataille navale de Salamine de Chypre, Lysimaque, imitant Antigone le Borgne, son ennemi irréductible, prend le titre de roi (Basileos), tous deux suivis par Démétrius, Ptolémée, Séleucus et Cassandre. Allié à Ptolémée, ils écrasent Antigone qui meurt à la bataille d’Ipsos en 301 avant J.-C. C’est la naissance du royaume de Thrace et le début du monnayage personnel de Lysimaque. Il doit lutter contre Démétrius en Macédoine et en Thrace. Après 288 avant J.-C., il reste le plus puissant des monarques régnant sur l’Europe et l’Asie Mineure. Lysimaque, âgé de 80 ans, trouve la mort à la bataille de Couroupédion, en 281 avant J.-C. Cinquième de tétradrachme, Thrace, Lysimacheia, 306-305 - 301/300 avant J.-C. (Ar, 2,56 g, 14,5 mm, 5 h) (étalon thraco-macédonien, poids théorique : 2,88 g ; pentobole attique ou tétrobole thracomacédonien). A/ Anépigraphe Tête d’Apollon à droite, coiffé de la tainia. R/ Λ-Υ (Λυσιμαχια) (Lyismaque). Cavalier nu galopant ; sous le cheval, protomé de lion bondissant à droite ; à l’exergue un épi de blé couché à droite. ANS cf. 829 – MP P 5A - HGCS 3. 2/ 1746 M. Thompson, The Mints of Lysimachus, Essays Robinson, p.163-182, n° 3 - Boston Museum n° 821 Magnifique exemplaire sur un flan idéalement centré des deux côtés. Portrait d’Apollon finement détaillé. Joli revers. Patine grise avec de légers reflets dorés. Très rare. SPL/ SUP 600€/ 1200€ Ce type monétaire est servilement copié ou emprunté au monnayage macédonien de Philippe II de Macédoine (359-336 avant J.-C.) père d’Alexandre le Grand et ami de Lysimaque. Lysimaque se tailla un domaine sur mesure en s’opposant en particulier à Antigone le Borgne dès 312 avant J.-C. Cardia, cité importante, fut fondée par des colons Milésiens sur la côte Thrace. La cité fut finalement détruite par Lysimaque en 309 avant J.- C. avant d’être reconstruite sous le nom de Lysimachia et devint la capitale du diadoque. La cité contrôlait le commerce qui transitait dans la région entre la mer Égée et le Pont-Euxin. En choisissant un modèle emprunté au monnayage de Philippe II de Macédoine, Lysimaque se place bien en successeur du monarque macédonien. Il n’ose pas encore prendre le titre de roi (basileos), ce qu’il fera à partir de 306/305 avant J.-C. En copiant le cinquième de statère de Philippe qui commémorait comme le tétradrachme, sa victoire aux Jeux olympiques de 356 avant J.-C., l’année de la naissance d’Alexandre le Grand, il se pose en digne successeur de ce dernier. Le fait de placer seulement les deux premières lettres de sa nouvelle capitale éponyme confirme ses ambitions à succéder au trône de Macédoine, ce qu’il fera à partir de 288 avant J.-C. et l’éviction de Démétrius Poliorcète. Le petit protomé de lion placé sous le cheval rappelle le monnayage de Cherronesos et de sa pérée, monnayage qui avait débuté au Ve siècle avant J.-C. à Cardia. Ce type qui passe souvent inaperçu est en fait très rare et mérite toute notre attention. Comme vous pouvez l’imaginer, avec sa légende énigmatique, ce cinquième de tétradrachme n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT *Actuellement sur la boutique Grecques de Cgb.fr, vous pouvez choisir parmi dix-sept tétroboles de Philippe III Arrhidée. CINQUIÈME DE STATÈRE DE LYSIMAQUE : UN FAUX FRÈRE !

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