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Bulletin Numismatique n°244 64 Notre quart de statère, comme l’avaient bien montré Raymond Weiller puis Simone Scheers, repris depuis par les auteurs du nouvel atlas, se rencontre dans une région délimitée par la Sarre (Allemagne), le Luxembourg et le cours moyen de la Moselle. Ce serait le monnayage le plus ancien des Trévires au Ier siècle avant J.-C. En 1977, S. Scheers, dans La Gaule Belgique, numismatique Celtique, donnait comme titre de chapitre pour les séries 16 à 20 : « Le monnayage des Treveri aux types armoricains ». En fait il existe une homotypie de contiguïté, empruntée aux Aulerques Cénomans (Le Mans). Les auteurs du DT ont déterminé cinq classes en fonction des symboles placés sous le cheval androcéphale. Notre exemplaire appartient à la classe I du monnayage caractérisé par l’adjonction du petit personnage ailé, tourné à gauche au-dessous du cheval androcéphale. Les autres classes se distinguant par une lyre (cl. 2), une tête cornue (cl. III), une étoile (cl. IV) et enfin un profil stylisé (cl. V). La classe I « au personnage ailé » comprend des statères et des quarts de statères. S. Scheers avait noté deux variétés pour l’unité en fonction style « fin ou lourd », repris dans le Nouvel Atlas (DT 122-123). Les poids de ces statères sont plutôt lourds, tandis que pour les quarts, S. Scheers ne notait qu’un seul type, L.-P. Delestrée et M. Tache en ont isolés deux (DT 124-125) dont un très rare, le second, conservé précédemment au musée de Trèves et aujourd’hui disparu. Les masses des divisions sont comprises entre 1,62 g et 1,93 g avec une moyenne à 1,85 g environ. TRÉVIRES, Incertaines (IIe - Ier siècle avant J.-C.) Les Trévires étaient une très importante tribu de Gaule Belgique qui contrôlait les deux rives de la Moselle. Ils avaient pour voisins les Atuatuques, les Éburons, les Rèmes et les Médiomatriques. Leur principal oppidum se trouvait au Titelberg (Luxembourg). Leur capitale était Trèves qui fut refondée par Auguste sous le nom de Colonia Augusta Treverorum. Cette tribu est souvent citée par César. Les Trévires participèrent à la guerre en particulier en 54, lors de la révolte d'Ambiorix afin de couper les lignes de César après avoir massacré les troupes de Sabinus et de Cotta. Les Trévires ne semblent pas avoir envoyé de troupes de secours en 52 avant J.-C. César (BG. I, 37 ; II, 24 ; III, 11 ; IV, 6, 10 ; V, 2-4, 24, 47, 53, 55, 58 ; VII, 63 ; VIII, 25, 45, 52). Kruta : 41, 89, 277, 348 Quart de statère au cheval androcéphale et « au personnage ailé », c. 100-50 avant J.-C. (Or, 1,69 g, 12,50 mm, 9h) A/ Anépigraphe Tête laurée à droite, la chevelure abondante, en petites mèches ; une sorte de pendant d'oreille à trois globules et la base du cou fortement marquée. R/ Anépigraphe Cheval androcéphale bridé à gauche, l’aurige au-dessus brandissant corde rejoignant le vexillum, devant la tête du cheval ; un petit personnage ailé couché entre les jambes du cheval. LT 6821 – BN 6821 = Sch/ GB 77, série 16, p. 314-315, fig 132 (18 ex.) – DT 124 – Sch/ D cf. 350A – Z 502-503 D. F. Allen, The Philippus in Switzerland and the Rhineland, RSN. 53, 1974, p. 72, n° 198 – Wien 323 - Monnaies 25, n° 785 Joli quart frappé sur un flan un peu court et centré. Une jolie tête au droit malgré de petites faiblesses. Usure fine et régulière. Patine de collection. Très rare. TTB+/TTB 1 200€/2 400€ Il est surprenant de trouver des similitudes stylistiques et iconographiques relativement frappantes entre les monnaies de cette série (quarts et statères) et les séries de statères attribuées aux Cénomans ; ces monnaies étaient d’ailleurs classées aux Cénomans lors de la rédaction du Muret-Chabouillet. Alors que les statères de cette série au personnage ailé se divisent en deux styles différents (fin ou plus lourd), les quarts sont plus homogènes et n'ont pas cette différence stylistique. S. Scheers en avait répertorié 18 exemplaires dispersés dans les musées de France (BN), Luxembourg, Allemagne, Suisse et Autriche, ainsi qu'un seul passé en vente (Monnaies et Médailles Bâle 1962). La monnaie qui illustre le Traité de Gaule Belgique et qui est reprise pour le Nouvel Atlas est celle de la BN (n° 6821). Cette série, malgré le nombre d’exemplaires recensés en 1977 par Simone Scheers, reste rare et nous n’en n’avons proposé que deux autres exemplaires au cours des trois dernières décennies. Le premier, le plus beau, celui de Monnaies XXV, n° 785, sur une estimation entre 4 800 et 8 000€, avait réalisé un prix de 8 600€ sur une offre maximum à 9 500€. Il provenait de la collection G. Savès. Le second exemplaire a été proposé dans Celtic IX, vente à prix marqués, au prix de 3 800€. Notre exemplaire, certes moins beau, mais très intéressant par sa typologie et son centrage, devrait trouver preneur avec son prix de départ de 1 200€ et une estimation de 2 400€. Vous aurez la réponse le mardi 24 septembre 2024. Viviane BÉCLIN et Laurent SCHMITT TRÉVIRES À SUIVRE À LA TRACE

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