Bulletin Numismatique n°244 57 Notre exemplaire appartient à une série (S 337, p. 52-53, pl. V, n° 2248A, statère et 2248 B à E, quarts de statères) qui n’était pas connue au moment de la publication en 2007 du troisième volume du DT et qui se trouve intégrée dans le supplément aux tomes I, II et III du volume IV, paru en 2008. Cette insertion faisait suite à un article publié dans les CN 169, septembre 2006, p. 5-9, pl 6 fig. 1 à 4, de la SENA, sous la plume de Louis-Pol Delestrée et Stéphane Werochowski, « Une série gauloise en original, aux confins de la Normandie et de l’Armorique ». Les auteurs signalaient que ce matériel était apparu au début des années 2000, dans la Vallée de l’Orne entre Sée et Aunou-sur-Orne (61, Orne). Notre exemplaire avec son « pedigree » plus ancien vient compléter cet inventaire, mais surtout, il introduit une nouvelle dénomination, l’hémistatère qui se rencontre dans de nombreuses séries monétaires de Basse-Normandie, (Orne, Calvados ou Manche). BASSE-NORMANDIE (IIIe - Ier siècles avant J.-C.) La datation de cette série (S 337) uniface de la Vallée de l’Orne fixée au tournant des IIe et Ier siècles avant J.-C. semble un peu tardive. La tête au droit n’est pas sans présenter une similitude stylistique avec certains statères du trésor de Tayac (33) ou de Saint-Eanne (16). Les auteurs du DT, dans le volume II, p. 77, rappellent que les peuples de Basse-Normandie comme ceux de Haute-Normandie conservent l’hémistatère jusqu’à la guerre des Gaules tandis que les peuples armorcains avaient plutôt le statère comme référent. Hemistatère uniface - type de la Vallée de l’Orne, Normandie, fin du IIe – début du Ier siècle avant J.-C. ? (Or, 4,02 g, 14 mm, - h) A/ Anépigraphe Tête laurée à droite, la chevelure bouclée, le visage rond et stylisé. R/ Lisse ? DT - (cf., série S. 337, n° 2248 A e B à E pour un statère et quatre quarts de statères). Jolie monnaie bien centrée, avec une belle tête de haut relief au droit. De fines rayures sont à noter. Patine de collection. Très rare. TTB+ 2 500€/ 5 000€ Semble complètement inédit et non répertorié. De la plus grande rareté. Seul exemplaire signalé pour cette dénomination d’un poids élevé pour un hémistatère, 4,02 g soit plus de 8,00 g pour un statère. Se pourrait-il que ce type ait été frappé avant les autres et constitue une série inaugurale ? Ou bien au contraire, après une première série avec le statère et sa division, le quart de statère, ceux qui ont frappé cette pièce se seraient-ils alignés sur l’étalon monétaire de la région voisine, la Haute-Normandie ? Si, au droit, le visage conserve les traits apolliniens avec un visage rond et stylisé. L’œil est vu de trois quarts. La base du nez est éloignée de la bouche figurée par deux globules d’où s’échappe un globule, le nez est proéminent et long. Les mèches de la chevelure sont en forme de S et de croissants emboîtés entourant la couronne à peine visible. L’oreille prend la forme d’un torque bouleté et retourné. Quant au revers qui est censé être lisse sur notre exemplaire, nous semblons discerner des formes dont peut-être un bucrane avec un peu d’imagination. Mais tout est envisageable en numismatique gauloise. Cette monnaie a appartenu à M. Alfred Léopold Houzard de la Potterie (1822-1893), maire de Pont de l’Arche (Eure) de 1871 à 1882, propriétaire du château de Rouville, puis à sa descendance, jusqu’à sa vente le 25 mai 2023. Cette monnaie énigmatique mérite toute notre attention. Plusieurs exemplaires de cette série 337 sont allés rejoindre le musée de Caen. Qu’en sera-t-il pour notre hémistatère ? Nous aurons la réponse le 24 septembre 2024. Viviane BÉCLIN et Laurent SCHMITT LN 64 : 55,10€ BASSE-NORMANDIE, QUAND RARETÉ RIME AVEC « PEDIGREE »
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