Bulletin Numismatique n°244 39 A/ Anépigraphe. Tête laurée d’Apollon à gauche, les cheveux longs ; derrière la tête, un astre à huit rais. R/ ΣΥΡΑΚ-ΟΣΙΩΝ (de Syracuse). Trépied delphien. Coll. Pozzi 632 - ANS 623-625 – MIAMG 4816 – GC 957– REMQH 42 – HGCS 2/ 1294 G. K. Jenkins, Electrum Coinage at Syracuse, Essays Robinson, Londres, 1968, p. 145-162, pl. 14-15 ; groupe B, p. 156, étoile, pl. 14. (A/ 7) Superbe exemplaire sur un flan idéalement centré au droit, légèrement décentré au revers. Portrait finement détaillé. Patine de collection. Rare. SPL 2 000€/ 3 000€ Mêmes coins que les exemplaires de l’American Numismatic Society (ANS 623-625) et même coin de droit que l’exemplaire de la collection S. Pozzi, n° 632 par exemple parmi les 23 exemplaires. Ce monnayage était précédemment attribué au règne de Dion (357-353 AC.). Il a été réattribué par Jenkins au règne d'Agathoclès. Il existe pour ce type plusieurs symboles placés derrière la tête d'Apollon. Cette pièce en électrum (alliage d'or et d'argent) de 25 litrai et non 50, selon l’appellation traditionnelle, correspond à cinq drachmes de poids attique d'argent ou un tetrobole d'or, ce qui donne un ratio or/électrum de 1:1,2, un ratio électrum/argent de 1:12 et un ratio or/argent de 1:15, conformes aux rapports entre les métaux, or, électrum et argent pendant l'antiquité. Ces ratios entre les différents métaux semblent communs à Syracuse et à Carthage à l’extrême fin du IIIe siècle avant J.-C. F de Callataÿ, qui s'est livré à une étude statistique de cette série, a répertorié 161 pièces avec 32 coins de droit et 46 coins de revers. Avec le revers à l’étoile, J. K. Jenkins avait recensé 23 exemplaires avec un coin de droit (A/ 7) et cinq coins de revers, ce qui constitue un excellent indice charactéroscopique, même pour les revers de 4,6 et de 23 pour les droits. Pour notre combinaison (A/ 7 – R/ 7) nous avons au total dix exemplaires recensés dans l’article de J. K. Jenkins. Notre type avec la tête d’Apollon au droit et au revers le trépied est peut-être un contrepoint du statère de Carthage avec la tête de Tanit et le cheval au revers. Avec notre pièce, nous découvrons une émission monétaire, très structurée, qui a certainement été motivée par l’ expédition militaire d’Agatoclès en Afrique. Le fait que l’alliage d’or soit identique à celui de son adversaire, frappé à la même période, semble indiquer que le tyran de Syracuse a pu s’emparer d’une partie du stock monétaire de son adversaire pour le refondre et frapper un monnayage à son profit, lui permettant de stipendier ses troupes, en particulier ses mercenaires. Ce type nous invite aussi à ne pas nous enfermer dans des schémas pré-établis et à mettre en perspective les données croisées que nous possédons sur un sujet afin d’en vérifier la véracité et de confronter l’ensemble des données sur un sujet donné afin d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT Ce type constitue une part importante du monnayage d’Agathoclès au moment où il engage sa guerre contre Carthage. Il décide de transporter le conflit sur le sol africain. D’abord victorieux, il est battu en 307 et doit se retirer. Certains auteurs abaissent la chronologie de ce type après 305, au moment où il prend le titre de basileos (roi) jusqu’au tournant des années 300. Le titre d’or tournant autour de 50 %, il correspond approximativement au statère de Carthage du groupe 5 de Jenkins & Lewis, dont la chronologie est placée à la même période (310-290 avant J.-C.). Ce titre correspond aux émissions du groupe B du classement de J. K Jenkins pour le monnayage de Syracuse. Ce groupe est le plus important pour ces monnaies d’électrum avec quinze coins de droit, 32 coins de revers et 46 combinaisons pour un total de 131 exemplaires soit un indice de 8,73 pour les droits et de 3,11 pour les revers et seulement quatre singletons pour quinze symboles : canthare, cratère (kalys), amphore, omphalos, autel, astre, lyre, corne d’abondance, torche de course, bucrane, lampe, bonnet (pilos), casque corinthien et foudre. Un seul coin de droit est associé à chaque symbole. Nous avons très certainement une vision globale et complète de ce monnayage, frappé pour des raisons militaires. SICILE - SYRACUSE Agathoclès (317-289) Tyran de Syracuse (317-305 avant J.-C.) – Roi (305-289 avant J.-C.) Agathoklès s'était emparé du pouvoir à Syracuse en 317 avant J.-C. et avait pris le titre de roi en 305 avant J.-C. En 310, le tyran envahit l'Afrique du Nord et attaque Carthage, mais il est battu en 307 et doit se retirer en Sicile. La paix, signée l'année suivante avec l'ennemi héréditaire, consacre l'hégémonie d'Agathoklès sur toute la Sicile. 25 litra en électrum, Sicile Syracuse 310-306/305 avant J.- C.) (El, 3,71 g, 16,50 mm, 6 h) (étalon corinthien réduit, poids théorique : 3,63 g ; hémistatère ou drachme = 5 drachmes argent, 50 % AV) SYRACUSE ROULE POUR APOLLON !
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