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Bulletin Numismatique n°244 33 A/ (BLTRZ (« Baal Tarz » = Baaltars) en araméen. Baaltars assis à gauche, tourné à gauche, tenant de la main droite un cep de vigne sur lequel est placé un aigle debout à droite et de la gauche, un sceptre long ; sous le trône, un monogramme. R/ (MZDI (« Mazdai » = Mazaios) en araméen. Lion attaquant un taureau et le dévorant ; au-dessous, un épi de blé et l’ankh. BMC 53, pl. XXX, 13 var. – B Traité 695 var. - Aucock 5959 var. – Copnehague – GC 5650 var. - Levante – SNG France - Superbe exemplaire sur un flan idéalement centré des deux côtés. Très joli droit, finement détaillé. Patine grise. Rare. SUP 500€/ 950€ Notre exemplaire semble être une variante au niveau du droit au niveau des lettres. Cependant, il est très proche de l’exemplaire du British Museum repris dans le Traité d’E. Babelon (B. Traité II, col. 451-452, n° 695). Le revers de ce statère rappelle les premières monnaies de Lydie, représentant un taureau et un lion affrontés. Ces deux animaux symbolisent aussi les principes masculin/féminin et l'opposition soleil/lune. Cet exemplaire présente une combinaison de monogrammes peu courante qui se rencontre parfois sur la série suivante avec le lion dévorant un cerf, type qui sera imité par Ariarathès de Cappadoce dans les années 330-322 avant J.-C. Le symbole placé au revers n'est pas sans rappeler l'ankh qui se rencontre au revers des monnaies de Salamine de Chypre. D'après les travaux les plus récents, le Baaltars aurait inspiré le revers du monnayage d'Alexandre le Grand. Le monnayage du conquérant ne commencerait pas avant la prise de Tarse en 333 AC. et la bataille d'Issos. Ce statère peut paraître anodin. Il se rencontre souvent dans les ventes, sans que soient remarquées l’extrême richesse et la diversité des lettres araméennes et des symboles qui l’accompagnent, et mérite toute notre attention. Plusieurs articles ont été consacrés aux monnayages des prédécesseurs de Mazaios, et l’atelier de Tarse a fait l’objet d’études circonstanciées. Le monnayage de Mazaios et de ses successeurs pour l’atelier de Babylone à partir de 331 et jusqu’en 312/311 avant J.-C. a aussi bénéficié de la même attention. Il reste encore à étudier le monnayage satrapale de Mazaios en Cilicie et en Transeuphratène pendant trois décennies au total sous quatre souverains Achéménides. L’étude de l’atelier de Tarse pendant cette période reste aussi à réaliser. En attendant, prenez le temps d’examiner cet exemplairequi, rappelons-le, d’après les théories les plus récentes serait à l’origine de la création du monnayage d’argent d’Alexandre le Grand destiné à un grand succès et à une longévité inégalée. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT Mazaios (Mazday) a connu une destinée extraordinaire. Il a servi plusieurs rois des rois pendant près de trente ans et a été pendant quinze ans le « super » satrape d’une grande région au sud de l’Asie Mineure. Général de Darius III, présent à la bataille de Gaugamalès en 331 avant J.-C., il se rallie à Alexandre, vainqueur de la bataille. Après son entrée à Babylone, le conquérant grec le nomme satrape de la cité, récompense insigne et symbole de confiance qui marque le début de la politique de ralliement des Perses. Mazaios meurt en poste. Notre statère appartient à la période où Mazaios satrape de Cilicie et de Transeuphratène était le plus puissant. Le monnayage semble avoir été très important et plusieurs dépôts apparus sur le marché numismatique depuis les années 60 ont renouvelé la vision que nous pouvions avoir sur ce monnayage. Notre type de statère pourrait être un des derniers fabriqués avant l’arrivée d’Alexandre en Asie Mineure. Mazaios fut remplacé à partir de 334 avant J.-C. par Arsamès qui continua peut-être à utiliser le même monnayage. Pièce de référence pour Alexandre le Grand de l’atelier de Tarse CILICIE – TARSE (361-334 avant J.-C.) Satrape Mazaios Mazaios eut un commandement important dans la seconde moitié du IVe siècle avant J.-C. sous les règnes d’Artaxerxès II (404-359), Artaxerxès III (359-338), Arsès (338-336) et enfin Darius III Codoman (336-330). Après l’assassinat de Datamès en 362 avant J.-C., il fut nommé satrape de Cilicie en 361 avant J.-C., puis après 351, gouverneur de Trans-Euphratesia. En 334, il fut remplacé par Arsamès. Lors de la prise de Tarse en 333 avant J.-C., Mazaios se rallia à Alexandre le Grand. Après la prise de Babylone en 331, il fut nommé gouverneur de la région et mourut en 328 avant J.-C. Statère, Cilicie, Tarse, (Ar, 10,80 g, 23 mm, 5h) (Étalon persique, poids théorique : 10,56 g ; 2 drachmes) MAZAIOS SATRAPE : DES PERSES AUX GRECS !

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