Bulletin Numismatique n°244 26 Le monnayage de la Péonie est encore très mal connu aujourd’hui. Ses limites géographique étaient mal fixées, délimitées par le Thrace à l’est, la Macédoine au sud et l’Illyrie à l’ouest, dont les populations habitaient les monts de l’Axios et du Strymon. Constituée de nombreuses tribus dont les Derroniens, la Péonie fut sous domination Achémenide lors des guerres médiques (490-479 avant J.-C.) avant de passer sous la coupe macédonienne sous le règne d’Alexandre Ier (498-454 avant J.-C.). Ces voisins turbulents s’émancipèrent de la tutelle macédonienne à la mort de Perdiccas III en 359 avant J.-C, au moment où Philippe II devenait roi de Macédoine en 359 avant J.-C. Ce dernier profita du décès d’Agis, le père de Lykkeios (358/356 – 335 avant J.-C.), pour essayer de faire rentrer la Péonie dans le rang. Deux décennies plus tard, Alexandre le Grand, le fils de Philippe II, avant de partir à la conquête de l’Asie, devra intervenir dans la région. Cette région a été immortalisée par l’ouvrage de Jean Svoronos, L’Hellénisme primitif de la Macédoine prouvé par la numismatique et l’or du Pangée, JAIN, Athènes – Paris, 1918-1919, dont le but, après le premier conflit mondial, était de justifier les revendications de la Grèce sur les territoires alors appartenant à la Bulgarie et à la Turquie, à la veille du traité de Versailles (28 juin 1919), puis de Sèvres du 10 août 1920. Pièces de Patraos Le monnayage de Lykkeios n’est pas moins complexe avec plusieurs types (HGCS 3.1/ 140-142 et 147) mais qui ont tous la particularité de présenter le même revers, à savoir, Héraclès luttant contre le lion de Némée. Faut-il rappeler que les Argéades prétendaient descendre du héros. Mais le lion est aussi un des symboles de la Macédoine. Représenter le lion au revers des espèces n’est-il pas un moyen de rappeler les velléités d’indépendance de la Péonie vis-à-vis de la Macédoine ? Au droit, nous trouvons le plus souvent une tête laurée d’Apollon. Plus rare et qui manquait à la plupart des musées et était absent des grandes collections avant la découverte du trésor Péonien (IGCH 410) est notre type avec une tête laurée de Zeus qui n’est pas sans présenter quelques analogies avec les droits de Philippe II de Macédoine. Le royaume péonien, bien qu’indépendant, devait être assujetti à la Macédoine. Le règne du roi péonien se superpose presque avec celui de Philippe auquel il s’opposa avant d’essayer de se libérer de la tutelle macédonienne au moment de l’assassinat du monarque macédonien, ce qui nécessita l’intervention d’Alexandre le fils de Philippe II. La majorité des monnaies de Lykkeios furent frappées sur un étalon péonien dont la masse tourne autour de 12,80 g. Mais nous avons une très rare émission frappée sur l’étalon attique (HGCS 3.1/ 147) qui pourrait marquer une alliance avec Athènes, ennemie de la Macédoine afin de contrer les visions hégémoniques de son puissant voisin. LYKKEIOS (356-335 avant J.-C.) Autre pièce de Lykkeios Le royaume de Péonie obtint son indépendance après la mort de Perdiccas III, roi de Macédoine en 359 avant J.- C. Devant le bellicisme de Philippe II de Macédoine, LykTÉTRADRACHME DE LYKKEIOS : UN ROI POUR LA PÉONIE
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