cgb.fr

Bulletin Numismatique n°243 56 Je viens de recevoir trois livres de numismatique achetés lors d’une vente en Allemagne, le premier est l’ouvrage de Georges Sobin The silver crowns of France et les deux autres sont des catalogues de cotation, Le Répertoire de la numismatique française contemporaine de 1976 et Le répertoire des monnaies Napoléonides de 1971. Les auteurs de ces deux ouvrages sont Jean de Mey et Bernard Poindessault. L’intérêt de ces livres réside principalement dans les informations annexes qui sont souvent absentes lors de l’apparition de catalogues plus récents type Le Franc ou le Gadoury. Cela permet également de suivre l’évolution des cotations dans le temps sur une période non négligeable de plus de 50 ans. Dans le but d’écrire le présent article, j’ai parmi d’autres catalogues, le Gadoury 1989, 2014 et 2021, ainsi que Le Franc 2001, 2019 et 2021. Quel en est l’intérêt, me direz-vous ? Et bien cela permet de comparer les tendances entre différentes séries. Ce qui était collectionné ou recherché à une certaine époque, l’est plus ou moins de nos jours. On assiste à une évolution des domaines de collection, certains sont délaissés, alors que d’autres sont recherchés. Bien évidemment, je ne vais pas analyser l’évolution de chaque série car cela serait bien trop long, fastidieux et probablement inutile. Ma première constatation est le fait que dans les catalogues les plus anciens, à partir de 1792 jusqu’à disons 1832, les qualités indiquées sont le B, le TB, le TTB et le TTB/S, à partir de 1833, le B disparaît pour faire place au SUP. Dans le Gadoury, les qualités cotées correspondent au B, TB, TTB, SUP, FDC et finalement pour Le Franc nous avons le B, TB, TTB, SUP, SPL, FDC. Dans le catalogue de 1976, le SUP et le FDC ne sont pas cotées et à mon avis une des raisons est que les experts à l’époque étaient bien plus exigeants sur la qualité des monnaies, ce qui expliquerait la non-existence du SUP et du FDC. ÉTUDE DE L’ÉVOLUTION DES COTES ENTRE 1976 ET 2024 DE PLUSIEURS MONNAIES DE MÊME QUALITÉ SUP Afin de pouvoir faire des comparaisons, je vais choisir uniquement le TTB/S de l’ancien catalogue (édition 1976) que je vais considérer comme SUP dans les catalogues plus récents (Le Franc et le Gadoury). Les monnaies choisies sont : 5 francs AN8A Union et Force, 5 francs ANXI Premier Consul, 5 francs AN12A République, 5 francs 1816A, 5 francs 1825A, 5 francs 1832A, 5 francs 1849A Cérès, 5 francs 1854A, 5 francs 1861A, 5 francs 1878A, 20 francs 1936 Turin, 5 francs 1936 Lavrillier, 10 centimes 1914 Lindauer. Type Cote 1976 Cote 1989 Cote 2001 Cote 2014 Cote 2024 1 5 francs AN8A Union et Force 274 1 295 838 750 750 2 5 francs ANXI premier Consul 274 838 686 950 1 000 3 5 francs AN12A république 411 1 143 1 067 1 300 1 500 4 5 francs 1816A 100 412 152 250 250 5 5 francs 1825A 137 412 274 450 500 6 5 francs 1832A 68 244 122 250 300 7 5 francs 1849A Cérès 137 381 122 250 300 8 5 francs 1854A 1 143 1 524 1143 1 800 1 800 9 5 francs 1861A 610 1 372 991 2 000 2 200 10 5 francs 1878A 1 143 4 268 3 811 8 000 7 000 11 20 francs 1936 Turin 229 914 488 850 900 12 5 francs 1936 Lavrillier 686 1 982 1 372 2 200 2 500 13 10 centimes 1914 Lindauer 457 1 829 1 372 3 500 2 800 Il est difficile à partir de ce tableau de comparer l’évolution des différentes valeurs et la seule façon d’avoir une idée plus claire est de réaliser un graphique. Pour cela, pour le point de départ et quelle que soit la cote, on choisit la valeur équivalente 1 pour la cote de 1976 et pour obtenir les valeurs suivantes, il suffira de diviser la cote plus récente par celle de 1976. Voilà le résultat correspondant : On comprend immédiatement l’intérêt de ce graphique et on peut en déduire plusieurs informations intéressantes d’ordre général. La première est la baisse de toutes les cotations entre 1989 et 2001. Si je ne me trompe, dans les années 80 il y a eu un engouement pour la numismatique et également pour la philatélie et des faux « professionnels » firent leur apparition et proposèrent des monnaies à des prix qui ne correspondaient pas du tout à la rareté de la pièce, ni à sa qualité. La spéculation se manifesta et des pigeons qui n’avaient pas la moindre idée de ce qu’ils achetaient tombèrent dans le panneau. Bien évidemment au bout de quelques années et en absence de vrais collectionneurs, la demande chuta et les cotes avec. Cela L’ÉVOLUTION DES COTATIONS

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=