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Bulletin Numismatique n°243 51 que 10 empreintes différentes dont 8 sont signées. Il reste donc 2 gravures pour 3 graveurs : Dubois, Montagny et Gayrard. Dewamin a écarté sans justificatif Dubois et attribué les deux ouvrages restants à Gayrard et Montagny. Les ouvrages de référence (Guilloteau, Mazard et Gadoury) se sont contentés de reprendre ces attributions non étayées… Empreinte attribuée sans source à Gayrard Empreinte attribuée sans source à Dubois © Collections historiques de la Monnaie de Paris / Photos ADF L’étude précise des archives nous montre qu’il faut plutôt douter de la présence de Montagny parmi les graveurs des deux empreintes anonymes ! Le concours de Louis XVIII est passionnant car marqué par plusieurs événements et surprises. Il révèle tout d’abord deux gagnants : Michaut pour la pièce de 5 Francs en argent et Droz pour la 40 F en or. Il y a ensuite le retour de Napoléon Ier et la période mouvementée des Cent-Jours. Au retour du Roi Louis XVIII, l’attribution des monnaies en or à Droz est remise en cause avec une nouvelle compétition avec Michaut (qui n’avait pas présenté de projet pour l’or au départ) encouragé fortement par le Baron Louis (le ministre des Finances). Michaut remporte alors les deux projets pour les monnaies d’argent et d’or. Nous apprenons par ailleurs qu’il y a eu tricherie car Michaut s’est fait aider par son professeur Galle (qui a réalisé le revers) alors que Galle était membre du jury ! Pour autant, le type résultant est magnifique et représente un des fleurons de notre numismatique moderne. © BnF / DMMA / Photos ADF Au-delà du concours, la partie « Archives » nous fait traverser les évolutions techniques et notamment l’invention d’un système appelé le « Parafaux ». Il permet d’éviter les coups de balancier à vide (sans flan) qui provoquent potentiellement des blessures aux monnayeurs et la destruction des coins. Derrière cette invention, on trouve deux noms : Lerat et Moreau. L’ingéniosité de ce dernier est telle qu’il inventera également le mécanisme de frappe en virole brisée qui sera adopté à la fin du règne de Charles X ! Au travers des archives, nous vivons également deux tentatives de refonte des monnaies de cuivre en 1817 et 1821 dont il existe des épreuves d’essais. La période de Louis XVIII est très riche en visites de prestige des hôtels des Monnaies et notamment de la Monnaie de Paris. La partie « Archives » nous fait vivre les préparatifs de ces différentes visites. Ceux des visites d’Alexandre Ier Empereur de Russie, François Ier Empereur d’Autriche et Frédéric Guillaume III Roi de Prusse sont particulièrement passionnants et hautement politiques avec l’intervention directe de Talleyrand dans la conception même des légendes ! Monnaie de visite d’Alexandre Empereur de Russie © Collections historiques de la Monnaie de Paris / Photos ADF LE FRANC, LES ESSAIS, LES ARCHIVES LOUIS XVIII (1814-1824)

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