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Bulletin Numismatique n°243 33 Découvert vers 1861 et décrit dans les Mémoires de la Société des Sciences Naturelles et Archéologiques de la Creuse en 1862 par A. Fillioux, ce trésor porte aussi les noms de Trésor de Brède ou de Breith. Bridiers, hameau de La Souterraine (Creuse), est situé à la limite nord du territoire des Lémovices et fort proche de deux autres peuples ; Pictons à l’ouest et Bituriges Cubi au nord. A. Fillioux décrit 36 monnaies, nombre très proche de celui des exemplaires actuellement connus dans les musées de Guéret (5 exemplaires), du M.A.N. de Saint-Germain-en-Laye (22 exemplaires) et du Cabinet des médailles à Paris (8 exemplaires). Si on ajoute les exemplaires signalés dans des collections particulières anciennes et si on considère les dotations d’origine de Guéret (8 exemplaires) et du M.A.N. (29 exemplaires), on peut être sûr que la découverte comprenait plus de 36 monnaies et sans doute plus de 50. Les monnaies sont en argent de très bon aloi et le poids moyen de 76 exemplaires (sans accidents de flan) venant de cet atelier étant de 4,33 grammes, nous sommes bien en présence de drachmes. Malgré l’utilisation de cet étalon monétaire, ces monnaies ne sont pas grecques et malgré le choix des prototypes initiaux, elles ne sont ni massaliotes ni emporitaines. L’iconographie s’inspire de séries monétaires importantes ; statère d’or de Philippe II de Macédoine, drachmes lourdes de Marseille, drachmes d’Emporia. On aura ainsi la possibilité d’un classement tenant compte des revers mais il est évident que celui de Simone Scheers en cinq types tenant compte des avers est parfaitement utilisable. Adrien de Longpérier, entre 1862 et 1864, sera le premier à signaler à A. Fillioux la singularité des revers de ces monnaies. Il faut noter que les graveurs de coins firent preuve d’une indépendance certaine ; nous sommes en présence de choix d’inspiration et non d’imitations plus ou moins maladroites. Le traitement de ces différents thèmes va par ailleurs utiliser un certain nombre de symboles dont le plus remarquable sera le chaudron, objet éminemment celtique. C’est uniquement dans le troisième groupe du trésor de Bridiers que des avers sont inspirés par les têtes féminines des drachmes d’Emporiae. On retrouve la triple pendeloque à l’oreille et le collier de perles de certaines drachmes au pégase et le même traitement d’une partie de la chevelure mais les dauphins entourant la tête de la déesse emporitaine sont absents. Nous remercions M. Claude Bardon pour ses renseignements complémentaires. Il nous signale que cette monnaie est vraisemblablement plus ancienne que celles du Trésor de Bridiers, dont elle ne ferait pas partie. Trois exemplaires avec tête à gauche et cheval surmonté de la victoire à gauche figurent dans le «trésor du Languedoc» publié par L. Villaronga en 2000. Mais les types sont différents et la victoire moins stylisée. Cet exemplaire serait plus proche des trois monnaies de la Société archéologique de Montpellier (n° 795, 795 bis et 795 ter), de la monnaie BN 2289 et de celle de la collection de Luynes, n°54, ou encore du n° 149 de la bibliothèque de Montpellier. Toutes ces monnaies sont des imitations des drachmes emporitaines comme une partie des monnaies dites « de Bridiers » mais aucune d’entre elles ne peut être de ce groupe. Le poids moyen est supérieur, le style de fabrication différent et les zones de découverte beaucoup trop au sud. Nos deux drachmes sont intéressantes à plus d’un titre. Dans la boutique « Gauloises » nous avons actuellement un troisième exemplaire (bga_458492) d’une masse beaucoup plus lourde avec 4,70 g, attribuée au DT 3303 avec la tête à gauche, un dauphin derrière la tête et un cheval à gauche au revers avec la Niké stylisée, mais le type est décentré au droit et l’absence de visage rend son identification difficile, voire incertaine, mais semble très proche du type BD I-1762, p. 574, de poids lourd, frappé entre 264 et 195 avant J.-C. Une étude comparative entre les différents exemplaires reste à compléter, mais avec les données du nouvel ouvrage récemment publié, nous avons un matériel nouveau et riche, très largement illustré. Viviane BÉCLIN & Laurent SCHMITT CELTIQUES : QUAND AMPURIAS S’INVITE À BRIDIERS ! Lm 348 : 125€

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