cgb.fr

Bulletin Numismatique n°242 52 En troisièmes noces, Claude a épousé Valeria Messalina (25-48), la petite-fille d’Octavie, la sœur d’Auguste qui fut exécutée en 48 pour sacrilège car, d’après Suétone, elle avait épousé son amant alors qu’elle était toujours mariée à Claude. Elle a donné deux enfants à l’empereur dont Tiberius Claudius Britannicus, né en 41. Appelé Germanicus, son nom fut changé après que son père ait conquis la Bretagne en 42. Après la mort de sa mère, il tomba en disgrâce et Claude lui préféra Néron, le fils de sa quatrième épouse Agrippine, qu’il adopta en 50. Le retournement de Claude en faveur de son fils aîné entraîna peut-être l’assassinat de l’empereur par sa femme en 54. L’année suivante, Britannicus, suivant les dires de Suétone, aurait été empoisonné par son demi-frère Néron. Il a peut-être été tout simplement victime d’une crise d’épilepsie. Quant à Octavie, la sœur de Britannicus (40-62), elle fut fiancée à Néron en 53. Le mariage l’année suivante fut malheureux et finalement, Octavie fut assassinée en 62 pour permettre à Néron d’épouser Poppée Assarion, Hiérapolis, Phrygie, c. 50-54 (Ae, 3,65 g, 12,50 mm, 12 h) (poids théorique 3,80g, 4 chalques) A/ ΒΡΙΤΑ-ΝΝ-ΙΚΟΣ ΚΑΙΣΑΡ (Britannicus César) Buste tête nue et drapé de Britannicus à droite, vu de trois quarts en avant (A°01). R/ ΣΥΙΛΛΙΟΣ ΑΝΤΙΟΧΟΣ ΙΕΡΑΠΟΛΙΤΩΝ (Suillios Antiochos de Hierapolis) Table avec deux couronnes ; à droite, une palme. RPC I/ 2971 (1 ex.) – RCP online 2971 (4 ex.) Monnaie sur un flan bien centré des deux côtés. Joli buste. Fine usure régulière. Patine foncée. Très rare. TTB 340€/ 580€ Mêmes coins que les quatre exemplaires recensés dans le RPC online dont un en musée et trois exemplaires en collections privées (cf. NC, 1940, p. 220, n° 8, 3,59 g = Oxford Ashmolean Museum). Hiérapolis se trouvait située à la confluence du Lycos et du Méandre dans la province d’Asie et le conventus de Cibyra. La cité était sainte. Là se trouvait l’entrée du monde souterrain. Leto et Apollon étaient révérés à Hierapolis. La cité eut un rôle important pendant la domination romaine et le monnayage débute avec Auguste pour se terminer avec Valérien Ier. Pour les JulioClaudiens (RPC I, p. 480-486) nous avons des monnaies pour Auguste (RPC I/ 2929-2958), Tibère (RPC I/ 2959-2668), Claude (RPC I/ 2969-2973) et Néron (RPC I/ 2974-2983) Pour le règne de Claude, les monnaies furent frappées par le grammateus (secrétaire), M. Suillios Antiochos (RPC I/ p. 481 et 482 (Magistrates) et Lexikon II/ 870) au nom de Claude (RPC I/ 2969-2970), de Britannicus (RPC i/ 2971) et de Néron César (RPC I/ 2972) ainsi que des monnaies autonomes avec Apollon au droit et un temple au revers (RPC I/ 2973). Nous n’avons pas de monnaie pour Agrippine Jeune. Pour Britannicus, les poids des quatre exemplaires recensés varient de 3,44 g à 5,59 g et les axes des coins sont à 6h (2 ex.) ou à 12 (2 ex.). Au revers, la table peut laisser penser à une table de jeux (Agonistique) avec les récompenses posées sur la table (couronnes) et la palme les accompagnant. Autrement pour Claude, au revers nous trouvons Apollon et pour Néron une double hache (labrys). Quand à la monnaie autonome, nous trouvons un buste d’Apollon au droit et un temple hexatsyle (six colonnes) au revers. Ce revers fait directement référence au dieu principal vénéré à Hiérapolis, Apollon Archegetes, aussi connu sous le nom d’Apollon Lairbenos (L. Robert, Villes d’Asie Mineure, p. 138 et 362), radié ou pas, quelque fois à cheval, portant la labrys (double hache) ou parfois comme Apollon Kithairodos (Apollon porteur de la cithare) (RE, Suppl. V, col. 532-535 - LIMC Apollo 485-491). Cet article a pour but, si nécessaire, de montrer l’intérêt des monnaies provinciales et du travail accompli depuis plus de trois décennies par l’équipe du Roman Provincial Coinage relayé par la publication des volumes (I, II, III, IV. 4, VII.1, VII. 2, IX et des cinq suppléments) et complété par le RPC online (https://rpc.ashmus.ox.ac.uk/) dont nous avons rendu compte dans le BN 241 à l’occasion de la sortie du RPC IV. C’est aussi le moyen de vous montrer que même une petite pièce en cuivre ou en bronze peut avoir un intérêt certain, se trouver être de la plus grande rareté et receler un intérêt historique, géographique, épigraphique indéniable et nous apprendre beaucoup de choses sur la partie hellénophone de l’Empire romain ! Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT Lr66 : 219€ BRITANNICUS : UN ASSARION POUR HIERAPOLIS

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=