Bulletin Numismatique n°242 43 Si nous nous tournons maintenant vers G. Depeyrot, il ne retient pas de tremissis pour l’atelier d’Arles. En revanche, sous l’appellation « imitations occidentales » sous le numéro 8, p. 142 du deuxième volume, il indique 69 tremisses de l’émission dite « en pile d’assiette » qui pourrait « coller » pour le droit, en particulier la mèche qui descend le long du cou, mais qui est différente pour le revers et qui n’est pas datée par l’auteur. La forme de la couronne du revers des tremisses de l’atelier de Milan pourrait convenir (Depeyrot, p. 173, Milan 21 entre 430 et 440 avec 33 exemplaires recensés) mais les droits restent peu convaincants. G. Depeyrot ne donne aucune pièce pour l’atelier de Ravenne. Ayant épuisé les ouvrages consacrés aux monnaies romaines de l’Antiquité Tardive, nous allons nous pencher sur les ouvrages, certes peu nombreux, consacrés aux monnaies des royaumes barbares. En examinant les pièces que nous avons proposées à la vente au nom de Valentinien III ou de Libius Severus (Sévère III) dans Le catalogue des monnaies d’or du musée de Toulouse en 1994, nous trouvons, en particulier le n° 228 pour Valentinien III et n° 236 à 241 pour Sévère III, plusieurs tremisses dont le droit est tout à fait dans le style du nôtre, mais présente un revers différent à la Victoire. Arrivé au terme de notre enquête, nous avons des soupçons, mais pas de preuve formelle pour attribuer ce tremissis qui dans tous les cas ne rentre pas dans la classification « normale » des pièces officielles. En revanche, le style de la couronne reste proche des pièces de l’atelier de Milan, cf. U. Bansa, Moneta Mediolensis, Milan 1949, pl. 10, n° 94-99. Au final voici l’attribution que nous proposons pour notre tremissis qui pourrait bien être une imitation occidentale et rentre bien dans la classification de Depeyrot sous le n° 8 ou RIC X/ 454, 3722. Malgré les similitudes stylistiques et iconographiques, nous ne sommes par assurés de pouvoir attribuer notre pièce aux Wisigoths, installés en Gaule, en Aquitaine, en vertu d’un fœdus (traité) concédé par Honorius dès 418 et qui seront les auxiliaires des troupes romaines pendant la première moitié du Ve siècle. Leur roi Théodoric Ier (418-451) trouve d’ailleurs la mort en combattant avec Aetius et les troupes fédérées contre les Huns d’Atilla et ses alliés germaniques à la bataille des Champs Catalauniques le 20 juin 451. Tremissis, Gaule ou Italie, atelier indéterminé, c. 440-455 (Or, 1,39 g, 12,5 mm, 12 h) (taille au 1/216 L, poids théorique : 1,51 g, 2400 nummi) Nous espérons que le fruit de nos recherches et de nos réflexions vous aura été utile. Le classement de certaines monnaies du Ve siècle après J.-C. s’avère parfois beaucoup plus difficile et fastidieux que pourraient le laisser croire les ouvrages généraux. Il y a encore beaucoup à faire et si l’un d’entre vous peut nous apporter ses « lumières » sur le sujet, nous le remercions par avance. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT Lr 80 : 65€ VALENTINIEN III : UN TREMISSIS POUR L’OCCIDENT ?
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