Bulletin Numismatique n°242 37 tribution traditionnelle subsiste, même dans les ouvrages récents comme celui de Hoover (HGCS 3.1/, p. 392-393). Tétradrachme, Amphipolis, Macédoine, c. 227-221 avant J.-C. (Ar, 17,08 g, 31 mm, 12 h) (étalon attique, 17,28 g, 4 drachmes) A/ Anépigraphe Tête de Poséidon à droite avec une couronne marine. R/ ΒΑΣΙΛΕΩΣ/ ΑΝΤΙΓΟΝΟΥ (du roi Antigone). Apollon nu assis à gauche sur la proue d’un navire, tenant un arc de la main droite ; à l’exergue, un monogramme. SB 2036 = P 969 – Copenhague 1204 – Jameson1008 – Dewing 1006 – Delepierrre 1255 – GC 6789 – HGCS 3. 1/ 1051. M. Price, Coins of the Macedonians, Londres 1974, pl. 13/72. Flan large, centré des deux côtés. Très joli revers de style fin. Beau portrait de Poséidon. Patine grise avec des reflets dorés Rare TTB+/ SUP 2 500€/4 000€ Ce tétradrachme commémore la victoire que remportèrent conjointement Antigone Doson et Antiochus Hiérax sur la flotte égyptienne de Ptolémée III Évergète au large d'Andros dans la mer Égée. Le revers avec Apollon, tenant son arc assis sur une proue de navire rappelle le rôle joué par son allié séleucide, Antiochus Hierax (246/5-227 avant J.-C.), le malheureux compétiteur de Séleucus II (246-226 avant J.-C.). Cette victoire navale redonna un prestige maritime à la Macédoine qu'elle n'avait plus depuis Démétrius Poliorcète, ancêtre d'Antigone Doson. La position d’Apollon assis à gauche sur la proue de galère est à mettre en parallèle avec le même dieu assis sur l’omphalos (de Delphes) qui orne le revers des monnaies séleucides depuis le règne d’Antiochus Ier Soter. Apollon au lieu de s’appuyer sur son arc, le tient de la main droite en position renversée et se sert de sa main gauche pour prendre appui sur le bastingage du navire. Dans un article récent, Les Antigonides et la Grèce Égénenne : numismatique et morceaux choisis, Pierre Bourriou, p. 65 donne le nombre de 356 tétradrachmes avec 22 coins de droits pour ce type qui semblerait trop important pour un règne ramené à six ans (227-221 a. C.). Entre tradition et réalité, nous laissons le choix au lecteur entre le seul Antigone III Doson comme émetteur de ce tétradrachme ou dans le cas contraire le partager équitablement, ou pas, entre trois souverains macédoniens entre 245 et 221 avant J.-C. Chose certaine, notre tétradrachme commémore une victoire navale comme les beaux tétradrachmes de Démétrius Poliorcète, eux aussi parfois mal prénommés. Il symbolise aussi les unions qui existent entre les différents royaumes hellénistiques, dans le cas présent entre Antigonides et Séleucides. Ces combats fratricides entre monarques d’origine macédonienne, successeurs d’Alexandre le Grand, firent le jeu de nouveaux venus, les Romains, qui devaient finalement rafler la mise et étendre leur hégémonie sur l’ensemble de la Méditerranée en moins de deux siècles. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT ANTIGONE : POSÉIDON POUR TROIS ROIS ? Lh 49 : 65€ La 114 : 35€
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