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Bulletin Numismatique n°241 70 FGSPF (fédération gymnastique et sportive des patronages de France) et une plaque de Leuret, chirurgien obstétricien à l’Hôpital Saint-Joseph, son portrait à l’avers, un bloc opératoire ultramoderne au revers (Fig. 8). Villandre grave aussi son autoportrait, une plaquette uniface le représentant de profil et indiquant simplement son nom encadré de deux cercles avec les mots chirurgie et sculpture. Cette plaquette est la seule non signée que nous connaissons et ne porte pas non plus de marque sur la tranche. Elle était très probablement destinée à un cercle très restreint. Fig 8 : Plaquette de Leuret revers © coll. privée Fig 9 : Jean Baptiste Ferrand avers © coll. privée Fig 10 : idem revers © coll. privée En 1938, il grave une plaquette dédiée à Jean-Baptiste Ferrand, médecin à l’hôpital Saint Joseph à Paris de 1912 à 1938 et secrétaire général de la société Saint Luc, Saint Côme et Saint Damien de 1919 à 1936 (Fig. 9 & 10). La Société médicale Saint Luc, Saint Côme et Saint Damien a été créée en 1884 et se présente comme l'Association confraternelle des médecins catholiques de France. Son premier président est Ernest Ferrand, médecin de l’hôpital Laennec à Paris, membre de l’Académie de médecine et père de Jean-Baptiste Ferrand représenté au droit de la plaquette. La plaquette en bronze gravée par Villandre est éditée par Canale. Au revers, les trois saints, dont Saint Luc écrivant et à l’arrière un bœuf avec en haut et en bas ses fonctions à l’hôpital et à l’association. Le thème central du revers été repris d’une médaille ronde antérieure de 49 mm intitulée à l’avers « Salus Infirmorum Regina Medicorum » (le salut des malades est la reine de la médecine) (Fig. 11). Sur cette dernière, en plus de la forme et de la taille, les noms des trois saints y figurent, Saint Luc ne tient pas l’outil d’écriture de la même façon et le support d’écriture, un parchemin, est différent. Sur la tranche, la signature V CANALE n’y figure pas. Selon nos recherches, Villandre n’a pas gravé pour la Monnaie de Paris. D’après tous les exemplaires que nous avons pu consulter, il semble que le graveur initialement signait « Ch Villandre » puis après 1932, lors de son partenariat avec la maison Canale, « Villandre ». Fig 11 : Salus infirmorum regina médicorum vers © coll. privée Fig 12 : Christ de Saint Damien © coll. Privée Villandre a aussi gravé des médailles religieuses dont une médaille de Saint-François d’Assise avec au revers un Christ en croix dit le Christ de St Damien à la basilique Ste Claire à Assise, éditée par Canale (Fig. 12). Cette représentation d’inspiration byzantine est ornée de nombreux témoins de la crucifixion dans sa représentation traditionnelle. Il possède également une petite collection de médailles ou plaques de médecins, chirurgiens de son époque. En novembre 1938, Paris Soir titre « Pour l’amour de l’art, un chirurgien crucifie un cadavre ». Après avoir mis en croix, avec le docteur Pierre Barbet, un cadavre destiné aux leçons d’anatomie, Villandre démontre les erreurs de représentations des artistes. En effet, la crucifixion n’a pu être faite au milieu des mains mais uniquement au niveau des poignets. Cet article est repris deux jours plus tard par l’International Herald tribune. Par ailleurs, ses observations anatomiques et physiologiques confirment les photographies du Saint-Suaire à partir duquel il avait auparavant réalisé un modèle de crucifix, dont il explique en détail la description illustrée d’une photographie7. Entre 1924 et 1927, il fait construire à Ciboure dans le Pays basque par le célèbre architecte français André Pavlovsky, une superbe demeure aux lignes pures dans laquelle il a un atelier. Il décède en avril 1943 laissant son épouse et trois enfants. Frédéric BONTÉ ABSTRACT : Charles Hyacinthe Villandre was born in Falaise, France, in 1879. After studying in the Centre region of France, he enrolled at the Faculty of Medicine in Paris, where he continued his studies, becoming a medical intern and anatomy assistant at the faculty. His attraction to dissection and anatomy explains his career as a surgeon. He defended his medical thesis in 1911 and was the author of numerous medical publications. After serving as a Neurosurgeon during the 1914-1918 war, he went on to practice at the private Saint Joseph hospital in Paris. A Draughtsman and sculptor, he also engraved medals, with two favorite themes: medicine and religion. He is best known for plates and medals on the surgeon Ambroise Paré, the poet Ronsard and Georges Clémenceau, an important French politician, twice Prime Minister and Physician. Villandre died in 1943. 7 C. Villandre, Le crucifix du Dr Villandre, réalisation plastique, l’Instantané, 1er juin 1938, 184-185 CHARLES VILLANDRE, CHIRURGIEN, SCULPTEUR ET GRAVEUR

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