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Bulletin Numismatique n°241 61 STATÈRE D’OR AU TYPE « DE PONS – SAINTE-EANNE » : TAYAC QUAND TU NOUS TIENS ! Bige à droite conduit par un aurige, un trident à droite en dessous, et légende sous la ligne d’exergue. BN 3422 - LT – DT 3611 – Nash 152-154 pl. - OG 1994, 6, pl. I – Sills 2003, 9, pl. 1 Jacques Gorphe, Le trésor de Tayac, Saint-Germain-en-Laye/ Paris, 2009, p.45-47, n° 17-29 (15 ex.) (Z. 13) -cf. S. NietoPelletier, J. Olivier, Les statères aux types de Philippe II de Macédoine de l’Égée à la Gaule, des origines aux imitations, RN, 173, Paris, 2016, p. 176-229 Ce type imité des statères de Philippe II (Amphipolis ou Pella), rare sur le marché, se retrouvait dans le Trésor de Tayac. Les types plus tardifs au trident en étaient très certainement les dérivés. Beau statère bien centré des deux côtés. Quelques faiblesses très localisées, et une usure fine et régulière. Patine de collection. TTB 2 000€/4 000€ Cet exemplaire présente l’ensemble des caractéristiques des exemplaires du trésor « dit de Gironde », identifié par J. Gorphe comme la série Z (p. 42-44)) pour (?) la série « au petit nez » (Z13). Notre exemplaire est très proche des pièces 22 et 22bis, p. 46 du classement de J. Gorphe, provenant respectivement des ventes Sotheby’s de New York en 1993, n° 280 et de Leu à Zürich en octobre 2000, n° 41. Depuis, J. Gorphe a légué une partie du trésor dit de Pons – Saint-Eanne au Cabinet des Médailles où celui-ci est présenté dans une vitrine du nouveau musée du Département des Monnaies, Médailles et Antiques (DMMA) de la BnF (quadrilatère Richelieu). Cette monnaie était vraiment rarissime ; l’exemplaire de la Bibliothèque Nationale BN 3422 (illustré sous le n° 95 dans Coinage Celtic Coins, de D. Nash pl. 12, n° 95), celui de la collection de Saulcy qui fut trouvé dans la vallée du Rhône au nord de Marseille (vente Cahn 33, 5 avril 1933, n° 1484, actuellement au Musée de Zürich, n° 370) et l’exemplaire passé dans la vente Monnaies et Médailles de décembre 1973, n° 44 furent longtemps les seuls connus. Dans « La monnaie chez les Gaulois », K. Gruel reprend les six séries d’imitations de « Philippe » distinguées par S. Scheers et illustre un statère de la série dite « de Sainte-Eanne », au trident (marque des ateliers de Pella et d’Amphipolis). Dans son article sur le trésor de Tayac, dans les mélanges Colbert de Beaulieu, R. Boudet illustre l’exemplaire du Musée de Zürich (n° 3 page 117). « Les statères du type de Sainte-Eanne (Deux-Sèvres) sont proches des originaux grecs, mais leur style est déjà plus « lourd ». (…) « Le poids des monnaies des types Pons et Sainte-Eanne se situe, en moyenne, entre 8,50 g et 8,00 g. La teneur en or de ce monnayage est élevé : jusqu’à 97% (Hartman-Nau, 1976, p. 11) ». La datation de ces deux types pourrait remonter, selon une datation relative, vers la fin du IIIe siècle avant J.-C. Toutes les monnaies connues et illustrées appartenant à la série dite « de Sainte-Eanne » sont très proches, avec des liaisons de coins qui ne sont qu’apparentes ; elles sont très certainement attribuables à un même graveur. À New York, les 9 et 10 décembre 1993, une dizaine de statères de ces types furent proposés dans la vente Sotheby’s. Ces monnaies proviennent vraisemblablement d’un dépôt français (ou d’une ancienne collection ?). Depuis cette vente aux USA, au moins deux exemplaires du type de Sainte-Eanne furent proposés sur le marché officiel européen ; l’exemplaire n° 41 de la vente LEU 79, du 31 octobre 2000 et plus récemment, l’exemplaire n° 1 de la vente Vinchon du 6 novembre 2002 (vendu 37 000 francs, soit 5 640 euros, hors frais). L’exemplaire de la vente Monnaies et Médailles de décembre 1973, n° 44 serait de mêmes coins de droit et de revers que celui du musée de Zürich. Sinon, tous les « nouveaux » exemplaires sont très proches (avec un même traitement, sans doute d’un même graveur) mais ils semblent pourtant tous être issus de coins différents. Dans MONNAIES XV, n° 1368, nous avions proposé un exemplaire de ce type, que nous avions attribué au Proto-Helvètes. Vingt ans après, il faut plutôt attribuer ce type à un peuple de la région comme les Bituriges Vivisques ou les Santons. Modèle (Philippe II de Macédoine, Pella 323-315 avant J.-C.) Tayac (Gironde, 33) Pons (Charente-Maritime 17) ou SainteEanne (Deux-Sèvres(79) sont des témoignages importants de la fabrication monétaire celtique imitée de prototypes grecs avec des masses élévées, comprises entre 8,00 g et 8,50 g alors que le poids théorique de leur prototype grec n’est élevé que de dix centigrammes de plus. Ils méritent toute notre attention et n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Viviane BÉCLIN et Laurent SCHMITT Lt 68 : 37,05€

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