Bulletin Numismatique n°241 31 Tétradrachme syro-phénicien, Phénicie, Sidon, 215-217. (Bill, 13,55 g, 24,50 mm, 12 h) A/ ΑΥΤ ΚΑΙ ΑΝωΝΙΝΟΣ ΣΕ (Αυτοκρατοροσ Καισαροσ Αντωνεινοσ Σεβαστοσ) (L’empereur césar Antonin auguste). Buste barbu, lauré, drapé et cuirassé de Caracalla à gauche, vu de trois quarts en arrière (A*1). R/ ΔΗΜΑΡΧ. ΕΞ. ΥΠΑΤΟΣ Δ (Δημαρχικησ Εξ Ουσιασ Υπατοσ Δ). (Revêtu de la puissance tribunitienne consul pour la quatrième fois). Aigle debout de face, les ailes déployées, les pattes écartées, tournant la tête à gauche, tenant une couronne dans son bec ; entre les pattes, Europe tenant son voile au-dessus de sa tête, bras levés, emportée sur le taureau Zeus. P. - Monnaie qui n’est pas répertoriée avec le buste à gauche. Un autre exemplaire similaire a été vendu par CNG, Triton XXII, lot n° 715 (vendu 1300$ + frais). Cet exemplaire provenait de la collection de Michel Prieur et de la vente NAC 27 (2004), n° 448 et avait donc été acquis après la sortie de son ouvrage. Superbe exemplaire sur un flan idéalement centré des deux côtés. Très beau revers finement détaillé. Joli buste. Patine grise avec de légers reflets dorés SUP 500€/900€ Les tétradrachmes de Syrie, de Palestine ou de Mésopotamie furent frappés en grande quantité lors de la venue de l’empereur au début de la campagne parthique, c’est-à-dire à partir de 215. Si il n’était, parmi les tétradrachmes syro-phéniciens, qu’une seule série dont l’attribution fut absolument certaine, ce serait celle de Sidon. Les deux symboles utilisés, Europe sur le taureau et le char d’Astarté sont attestés pour la ville non seulement par les bronzes municipaux mais par l’Histoire et la mythologie. Les frappes de l’atelier de Sidon se répartissent sur deux symboles, Europe au taureau et le char d’Astarté, en deux séries distinctes. Concernant Europe, la représentation est celle que l’on retrouve dans toute l’antiquité : la princesse, assise sur le taureau, tient un voile que gonfle le vent au-dessus de sa tête. Le char d’Astarté est monté sur roues et contient un bétyle. Selon les coins, les détails sont plus ou moins nets mais les meilleures représentations se trouvent sur les bronzes. On note que les sigma sont gravés en C. Ces deux exemplaires, un de chacun des deux différents, sont parmi les plus beaux que nous avons proposés à la vente. Cependant si vous n’avez pas la chance d’être l’un de leurs acquéreurs, nous vous invitons à consulter le site de Cgb.fr où vous pourrez découvrir plusieurs exemplaires de cet atelier rare et recherché. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT Dans la prochaine Live Auction du 4 juin 2024, vous pouvez découvrir deux tétradrachmes de l’atelier phénicien de Sidon pour Caracalla, qui est le seul à avoir monnayé pour cette période de la guerre parthique (215-217) en billon. Nous n’avons pas en effet de pièces pour Macrin ou Diaduménien. L’atelier présente, en outre, deux types bien différents de symboles placés entre les pattes de l’aigle qui semblent constituer les marqueurs de deux émissions différentes avec Europe enlevée par Zeus et le char d’Astarté. Dans l’ouvrage de référence de Michel Prieur, The SyroPhoenician Tetradrachms and their fractions from 57 BC to AD 253, London, 2000, aux pages 157 à 159, nous trouvons les pièces de l’atelier de Sidon. Pour Caracalla (p. 158-159), nous relevons douze entrées (n° 1353-1364) pour un total de 70 exemplaires. Pour le n° 1358, Prieur avait recensé 5 exemplaires. Si plusieurs exemplaires ont été retrouvés depuis, le type reste rare. Quant au second exemplaire avec le buste de Caracalla à gauche, il était inconnu de Prieur en 2000 et il ne l’a acquis qu’en 2004. Actuellement, deux exemplaires sont recensés, de coins différents. CARACALLA (4/04/196-8/04/217) Augustus (4 février – 8 avril 217) Après l’assassinat de Géta, Caracalla fit décréter la « damnatio memoriæ » de son frère. La « Constitutio Antoniniana » fut promulguée en 212. Tous les habitants de l'Empire devenaient des citoyens romains. L'année suivante, il entreprit une campagne en Germanie et remporta de nombreuses victoires sur les Germains, les Iapyges et les Goths. Il reçut le titre de « Germanicus ». La fin du règne fut marquée en 215 par la Réforme monétaire et la création de l'antoninianus. Dès 214, Caracalla décide d’intervenir en Orient et de réitérer les exploits de son père. Il gagne l’Asie Mineure en passant par le limes danubien avant de rejoindre la Bithynie où il passe l’hiver 214/215 à Nicomédie. Il quitte la cité le 4 avril 216 pour gagner Antioche afin d’inspecter le limes syrien à l’été. Il visite Alexandrie entre décembre 215 et mars/avril 216. À son retour, la guerre contre les Parthes débute à compter du 27 mai. Il se fixe à Édesse pendant l’hiver 216/217. Il fête ses Vicennalia le 28 janvier 217. Caracalla est assassiné près de Carrhes le 8 avril 217. Tétradrachme syro-phénicien, Phénicie, Sidon, 215-217 (Bill, 14,31 g, 25,50 mm, 5 h) A/ ΑΥΤ. ΚΑΙ. ΑΝ-ΤωΝΙΝΟΣ ΣΕ (Αυτοκρατορ Καισαρ Αντωνινοσ Σεβαστοσ) (L’empereur césar Antonin auguste). Tête laurée de Caracalla à droite, vu de trois quarts en arrière, l’un des deux rubans de la couronne laurée descendant sur l’épaule (O*) R/ ΔΗ-ΜΑΡ - Ε ΥΠΑΤΟΣ ΤΟ - Δ (Δημαρχικησ Εξ Ουσιασ Υπατοσ Δ (Revêtu de la puissance tribunitienne consul pour la quatrième fois). Aigle debout à droite, les ailes déployées, la tête et la queue tournées à gauche, tenant dans son bec une couronne feuillée ; entre les pattes de l’aigle, le chariot du bétyle d’Astarté. Superbe exemplaire sur un flan idéalement centré des deux côtés. Revers de toute beauté, finement détaillé. Joli portrait. Patine grise avec de légers reflets dorés. SUP 600€/1 000€ CARACALLA : RARES TÉTRADRACHMES DE SIDON
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